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vendredi 21 septembre 2007

Le boulevard Harry Truman : allergique aux pluies

Maisons inondées, trottoirs et chaussées immergés sous des couches de boue, amas d'immondices encombrant plusieurs artères, la Capitale haïtienne est bien trop frêle pour résister à la moindre pluie. Les averses du 16 septembre 2007 comme les précédentes offrent un nouveau spectacle affreux et désolant de la Capitale. Au niveau du « Bicentenaire », c'est une honte

Tôt dans la matinée du lundi, vers 6 heures, au niveau du boulevard Harry Truman, une interminable file de voitures s'immobilisaient. Un embouteillage monstre. De nombreux volontaires et des hommes du MTPTC se mobilisaient pour débarrasser la voie des couches primaires de boue qui cachaient l'asphalte. Ces travailleurs, équipés de brouettes, de balais, de pelles etc. évacuaient des bâtiments publics et privés des volumes d'eau boueuse et infecte.
Le complexe médico-dentaire, le centre GESKHIO et l'église de Dieu de la prophétie, situés sur le boulevard, figurent parmi les nombreux bâtiments ont été littéralement inondés.
Tous les canaux et les égouts de la zone ont pratiquement été obstrués par des tonnes de fatras surtout par des déchets en plastique. Les constructions anarchiques et sans contrôle donnant naissance aux cités l'Eternel, la Paix, Liberté et autres... compliquent la situation. A rappeler que ces habitats, construits à partir des années 75 sur des surfaces remblayées, empêchent l'évacuation des eaux pluviales.

Un problème qui perdureLes résidents déplorent en plus le fait que les travaux de curage des égouts entrepris par le MTPTC soient irréguliers. « Ces travaux de curage devraient être effectués après chaque pluie, vu les problèmes d'insalubrité du milieu, mais malheureusement nous, habitants de la zone, devons souvent multiplier les démarches auprès des autorités concernées avant qu'elles interviennent ... », se plaint M. Jean Harry Daniel, coordonnateur de la Coordination des militants du Portail Léogâne (COMIPO).
La ravine du Bois-de-chêne qui traverse une bonne partie de Port-au-Prince n'a jusqu'à présent fait l'objet de travaux en profondeur de la part du MTPTC. De jour en jour ensablé et enseveli sous des tonnes de déchets plastiques, le «Bois de chêne » est incapable de contenir le débit des eaux pluie qui se déversent sur la Capitale.
Entre le niveau et la berge de la ravine, il ne reste que quelques mètres. Le constat est identique pour les différents canaux du boulevard Harry Truman. Les canaux « Martély » où aboutissent les eaux provenant du Morne L'Hôpital, de la 1ère à la 3ème avenue etc.. se convertissent en lieu de décharge publique. «Les travaux de curage ne sont jamais effectués en amont, de quoi perdurer la situation précaire que nous vivons », se plaint Jean-Claude d'Orléans, pasteur de l'église de Dieu la Prophétie, complètement inondée.

Il avait, comme plusieurs résidents du boulevard, les pantalons retroussés et s'attelaient à drainer les locaux de l'église.
Les patients, pour accéder à la clinique médico-dentaire, se résignent à traverser des mares d'eau boueuse partiellement asséchées par le soleil. « Cette situation est plus qu'insupportable, mais, dans ce pays, il y a trop de choses frustrantes et dire que ce n'est pas la première fois que nous réclamons une solution définitive à ce problème », se plaint un responsable de la clinique révolté par la situation.
Quelques mois après la réfection du boulevard Harry Truman, des problèmes au niveau du système de canalisation étaient déjà signalés aux autorités. L'irrégularité des travaux d'assainissement et de curage a compliqué la situation. La période cyclonique est toujours en cours, de nouvelles pluies torrentielles pourraient s'abattre sur Port-au-Prince et ses environs.
Des risques d'épidémie sont dans l'air. Les masses de boue qui jonchent les routes sont vite asséchées. Les voitures roulant à toute allure soulèvent une poussière aveuglante, facteur de maladies infectieuses. Les autorités concernées, notamment les ministères de la Santé et des Travaux publics, doivent agir en vue de remédier à la situation qu'il convient de qualifier d'inacceptable.

Béanet Wagnac
et Amos Cincir

Notre commentaire:
Il sera très difficile de faire comprendre à ceux-là qui visitent le malecon de santo domingo et le « bicentenaire » ou boulevard Harry Thrumann de Port-au-Prince que cette avenue si prisée par les visiteurs de Santo Domingo, les noctambules en particulier a été inspirée par l’œuvre maîtresse de président Dumarsais Estimé, transformée en honte et poubelle de nos jours.
C’est l’exemple le plus frappant de la gestion à l’haïtienne de tout ce qui a existé un jour. Notre indépendance ne fait pas exception

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