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mardi 30 novembre 2010

Élections en Haïti: le Canada assure sa coopération

Publié le 30 novembre 2010 Hugo de Grandpré, La Presse
(Ottawa) Le gouvernement canadien a lancé un appel au calme vers Haïti, hier, et signalé sa volonté de travailler avec le vainqueur des élections.
«Le gouvernement du Canada va poursuivre sa collaboration avec le gouvernement actuel et son successeur», a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, en matinée.
Ottawa a fait cette déclaration quelques heures avant que l'Organisation des États américains n'annonce que, malgré les anomalies signalées depuis dimanche, elle considère l'élection comme valide.
Des actes de violence, des manifestations et des problèmes d'organisation ont été signalés. Ces irrégularités ont même poussé 12 des 18 candidats à réclamer la suspension du processus électoral. Ils ont invoqué l'existence d'une fraude pour favoriser le candidat du parti au pouvoir, Jude Célestin.
«Malgré le caractère sérieux de ces irrégularités, elles n'ont pas invalidé le processus électoral», a néanmoins dit le chef de la mission d'observation, Colin Granderson.
Le ministre Cannon a quant à lui rappelé l'importance du maintien d'un climat propice à la reconstruction du pays, dévasté par un séisme meurtrier au mois de janvier dernier.
«Il est très important que, cette fois, tout le monde essaie de rester calme et que les acteurs politiques encouragent les gens en ce sens», a-t-il insisté.
Ces commentaires faisaient écho à ceux du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui a soutenu qu'«une détérioration dans la situation de sécurité aurait un impact immédiat sur les efforts menés pour contenir l'épidémie de choléra».
Avec l'Agence France-Presse
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-canadienne/201011/30/01-4347622-elections-en-haiti-le-canada-assure-sa-cooperation.php

L'EPREUVE de force

(Port-au-Prince) Le chef de la mission internationale d'observation des élections haïtiennes, Colin Granderson, a un tout petit filet de voix. Quand il a suggéré hier, en conférence de presse, que les Haïtiens auraient dû faire davantage d'efforts pour aller voter, je n'étais pas certaine d'avoir bien compris.

Mais il l'a répété, et là, je me suis pincée: avions-nous vécu, lui et moi, le même événement, dans le même pays, au même moment?
Car dans la campagne électorale que j'ai suivie depuis deux semaines, j'ai vu des gens prêts à faire de gros, gros efforts pour exercer leur droit de vote. Des centaines d'électeurs ont attendu pendant des heures sous un soleil de plomb pour obtenir leur carte électorale.
Et dimanche, ils étaient nombreux à courir d'un bureau de scrutin à l'autre dans l'espoir de trouver enfin celui qui leur était assigné. La pagaille était indescriptible et je trouvais qu'ils avaient bien du mérite.
Mais il est vrai que Colin Granderson ne vit pas tout à fait sur la même planète que moi. Sa planète à lui, c'est la diplomatie. Il a sûrement d'excellentes raisons de minimiser les dérapages qui ont été observés un peu partout au pays le jour du vote. Et de conclure que, malgré d'«importantes irrégularités», il n'y avait pas lieu de remettre en question la validité du processus électoral.
Je comprends cela. Mais moi qui n'aspire à aucune carrière diplomatique, je peux dire librement ce que j'ai entendu, observé et confirmé auprès de quelques personnes bien informées durant mes deux semaines de reportage en Haïti.
Premier constat: je m'attendais à trouver un peuple apathique, trop occupé à survivre pour s'intéresser à des élections. Faux: partout où je suis allée, des camps de déplacés aux chic quartiers de la capitale, j'ai rencontré des gens qui discutaient avec passion de l'avenir de leur pays.
Certains ne juraient que par Mirlande Manigat, d'autres étaient de véritables groupies de Michel Martelly, d'autres enfin préféraient des candidats plus marginaux, pour un tas de bonnes ou de mauvaises raisons. Mais presque tous les gens à qui j'ai pu parler étaient d'accord sur un point: le régime actuel doit céder la place. Le ras-le-bol est généralisé.
Conclusion: la candidature de Jude Célestin, que le président René Préval a choisi comme dauphin, est totalement artificielle, gonflée aux millions de dollars qui lui ont permis de placarder son visage d'un bout à l'autre du pays. D'après ce que j'ai pu entendre à Port-au-Prince, à Cap-Haïtien ou à Jacmel, si Jude Célestin a pu se classer deuxième dans les sondages, c'est parce que ces sondages n'étaient pas faits selon les règles de l'art. Et si jamais il devait remporter le vote, ce serait la meilleure preuve de fraude électorale...
Quatrième constat: il est possible que le chaos de dimanche ait été le fruit d'une désorganisation involontaire. Mais, chose certaine, quand une vingtaine de personnes s'agglutinent en hurlant autour d'un bureau de vote, tous les tours de passe-passe deviennent possibles.
L'autre certitude, c'est que le régime actuel était prêt à tout pour garder le pouvoir. Dans certains bureaux de vote, on a assisté à de véritables festivals de bourrage d'urnes. Mais certains de ces bulletins de vote finiront par être rejetés. Et dans l'ensemble, l'ampleur de la fraude est difficile à évaluer.
D'ailleurs, malgré leur coup d'éclat de dimanche, où ils ont appelé à l'annulation du vote, aucun des deux leaders les plus populaires, Michel Martelly et Mirlande Manigat, ne veut vraiment recommencer à zéro. Chacun espère que, malgré les irrégularités, le dépouillement des votes finira par jouer en sa faveur. Ils se gardent donc toutes les portes ouvertes, au cas où...
Le 7 décembre prochain, le Conseil électoral provisoire doit annoncer les résultats préliminaires du scrutin. Le régime actuel gagnera-t-il son pari en propulsant Jude Célestin jusqu'au deuxième tour de la présidentielle? Si oui, comment la population réagira-t-elle? Sinon, que fera le gouvernement?
Une délicate épreuve de force s'engage en Haïti. D'un côté, un régime menacé qui a la force du pouvoir. De l'autre, des candidats qui peuvent s'appuyer sur la colère populaire. Et entre les deux, une communauté internationale qui ne sait plus sur quel pied danser. Et qui se demande jusqu'où elle peut soutenir un régime détesté sans risquer l'explosion sociale - dont les premiers signes se font déjà sentir dans quelques coins du pays

Haïti: le conseil électoral a reçu 45% des procès-verbaux des élections

PORT-AU-PRINCE - Le conseil électoral provisoire (CEP) chargé de l'organisation des élections présidentielle et législatives en Haïti avait reçu mardi à la mi-journée 45% des procès-verbaux des bureaux de vote dans son centre de traitement. Mardi à midi, quelque 15.000 des 33.500 procès verbaux attendus avaient été reçus, a indiqué à l'AFP Alain Gauthier, conseiller technique canadien du directeur du centre. Sur ces 15.000 PV, 10.000 ont été traités, soit près de 30% des procès verbaux qui doivent être saisis.
La "plupart" de ces procès-verbaux viennent de la région métropolitaine de Port-au-Prince, a-t-il précisé.
Des cartons remplis d'enveloppes transparentes scellées contenant les procès-verbaux des élections continuaient d'arriver mardi de tout le pays, a constaté l'AFP.
Ces PV sont identifiés par un lecteur optique grâce à un code barre. Il y a ensuite un contrôle visuel pour examiner leur conformité. Ceux qui ne posent pas problème font l'objet d'une saisie informatique validée par deux agents puis d'un ultime contrôle avant de partir aux archives.
Ceux qui posent problème, une minorité, sont envoyés en "quarantaine", a expliqué Alain Gauthier.
"Une bonne partie de ces PV en quarantaine sont jugés irréguliers ou frauduleux", a-t-il dit. Ils sont alors examinés par des avocats. Si une fraude est constatée, tous les votes du candidat à qui la fraude a profité sont annulés dans le bureau de vote où le PV a été dressé.
Le centre de traitement espère avoir reçu tous les procès-verbaux dressés "dans les 24 heures", a dit M. Gauthier. La saisie et la validation de ces PV seront assurées jusqu'au 6 décembre et les résultats seront transmis au CEP le 7 décembre, a-t-il encore précisé.
Quelque 600 personnes travaillent dans ce centre depuis lundi matin.
M. Gauthier a en outre précisé qu'il existait six exemplaires de chaque procès-verbal. Il y a un PV pour le bureau de vote, un pour le bureau des élections communal (BEC), un pour le bureau des élections départemental (BED), un pour le candidat arrivé en tête dans le bureau, un pour le candidat arrivé en seconde position et un pour le CEP.
Interrogé sur les résultats qui commencent à circuler sous le manteau dans Port-au-Prince, M. Gauthier a précisé que le centre de tabulation ne communiquait aucun résultat et se concentrait sur l'aspect technique de sa tâche.
Il peut néanmoins y avoir des "comptages" parallèles plus ou moins précis, compte-tenu de l'existence de six exemplaires de chaque PV, a-t-il dit. "C'est comme ça dans toutes les élections", a-t-il noté.
Les élections ont donné lieu à des incidents qui ont fait plusieurs morts, tandis qu'une majorité des 18 candidats à la présidentielle ont exigé dimanche l'annulation du scrutin qui a finalement été validé dans la grande partie du pays par la CEP.
(©AFP / 30 novembre 2010 22h17)
http://www.romandie.com/ats/news/101130211727.xrbin61u.asp

Le parti au pouvoir en Haïti admet une possible défaite électorale

De Clarens RENOIS (AFP) – Il y a 3 heures PORT-AU-PRINCE — Le parti au pouvoir en Haïti a reconnu mardi qu'il pourrait avoir perdu les élections présidentielle et législatives, deux candidats à la succession du président René Préval ayant donné la veille l'impression de croire en leurs chances de l'emporter.
"Nous sommes des démocrates convaincus, Inité est prêt à accepter l'alternance démocratique", a déclaré le sénateur Joseph Lambert, coordonnateur du parti présidentiel Inité ("Unité" en créole).
"Si on rate les élections au niveau présidentiel, on passe à l'opposition ou bien on peut cohabiter avec le groupe qui aurait gagné les élections", a-t-il ajouté devant la presse.
Les élections ont donné lieu à des incidents qui ont fait plusieurs morts, tandis qu'une majorité des 18 candidats à la présidentielle ont exigé dimanche l'annulation du scrutin, se disant victimes de fraudes au profit du candidat d'Inité, Jude Célestin, considéré comme très proche de René Préval.
Deux des favoris des sondages, Mirlande Manigat et le chanteur Michel Martelly, qui avaient dans un premier temps exigé également l'annulation du scrutin, ont finalement indiqué lundi qu'ils se ralliaient au processus électoral, donnant l'impression de croire en leurs chances de se retrouver au second tour le 16 janvier.
Le Conseil électoral haïtien a promis de publier les résultats des scrutins d'ici le 5 décembre et se préparait entre-temps à dresser un bilan des incidents enregistrés dans le pays, qui ont conduit à l'annulation du vote dans 56 des 1.500 centres de vote.
"On attend la publication des résultats pour recourir éventuellement aux instances électorales si nous avons des contestations", a déclaré M. Lambert.
Jugeant que les élections se sont "globalement bien déroulées", le sénateur a regretté des manquements et des faiblesses lors de la journée de vote, qui ont alourdi la machine et provoqué la colère de certains électeurs impatients.
M. Lambert a accusé les candidats qui réclament l'annulation des élections de tenter "d'organiser un coup d'Etat électoral".
"Ils ont eux-mêmes créé des troubles pour les mettre ensuite sur le compte de notre parti afin de manipuler l'opinion publique", s'est-il plaint, déplorant la mort de trois de ses partisans et l'enlèvement de deux proches par des opposants.
Dans un vaste entrepôt surveillé par des Casques bleus de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah), des dizaines d'agents du Conseil électoral provisoire continuaient de saisir mardi les procès-verbaux venant des dix départements du pays, a constaté un journaliste de l'AFP. Scellés dans des enveloppes transparentes, ceux-ci étaient saisis informatiquement.
Les chefs de mission de l'Union européenne, qui ne se sont pas prononcés sur la régularité de la consultation, ont appelé lundi la population et les forces politiques du pays à garder leur calme.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s'est dit "préoccupé" par les incidents qui ont marqué le scrutin et a averti que des heurts pourraient entraver la lutte contre le choléra qui sévit depuis la mi-octobre dans le pays et a déjà fait 1.751 morts, dévasté par ailleurs en janvier par un séisme qui a fait 250.000 morts et plus d'un million de sinistrés.
Des observateurs américains ont appelé la communauté internationale à rejeter cette "farce évidente", faisant référence au scrutin. La France et le Canada ont exprimé leur "préoccupation".
En revanche, le chef de la mission d'observateurs conjointe de l'Organisation des Etats américains (OEA) et des pays du Marché commun de la Caraïbe (Caricom), Colin Granderson, a jugé que les élections étaient valides, malgré les "irrégularités".http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5j4qzhrv_NxDnsuqoRau0xOTfQFvw?docId=CNG.a279b86d53f0e008683f7ecdd8cffe32.cc1

Haïti confronté à une crise politique ouverte

Article publié le : mardi 30 novembre 2010 Par RFI
Deux jours après les élections générales, la situation est toujours plus que floue en Haïti. Alors que certains observateurs internationaux valident prudemment le scrutin, et deux favoris à la présidentielle se rallient finalement au processus électoral, d'autres candidats continuent à réclamer l'annulation du vote. L'inquiétude est palpable que ce soit parmi la population haïtienne ou au niveau de la communauté internationale qui a appelé tous les acteurs au calme et au dialogue.
Ces dernières 48 heures ont été riches en rebondissements. Premièrement, 12 candidats à la présidence d'Haïti ont appelé à l'annulation du scrutin, car les élections ont été, selon eux, entachées de nombreuses irrégularités imputées au pouvoir en place au profit du candidat Jude Célestin.
Mais cette « coalition de Karibe », comme la presse haïtienne a appelé cette contestation conjointe des 12 candidats, n'a pas tenu longtemps. Ce lundi 29 novembre 2010, deux membres de ce groupe et non des moindres, car il s'agit de deux favoris du scrutin, à savoir Mirlande Manigat et Michel Martelly, se sont finalement ralliés au processus électoral.
De leur côté, les dix candidats contestataires restants continuent de réclamer l'annulation du vote. Ils ont envoyé une demande officielle en ce sens au Conseil électoral provisoire et annoncent être en mesure de livrer des preuves de fraudes.
Les observateurs internationaux semblent quant à eux aussi divisés que la classe politique haïtienne. L'Organisation des Etats américains juge les élections valides, tout en soulignant, « les irrégularités sérieuses », alors que les observateurs américains du Center for Economic and Policy Research ont appelé la communauté internationale à rejeter cette « farce évidente ».
http://www.rfi.fr/ameriques/20101130-haiti-confronte-une-crise-politique-ouverte

Haïti : "il nous faut du personnel expatrié contre le choléra"

le 30 novembre 2010 à 15h37, mis à jour le 30 novembre 2010 à 16:05 Dossier : Séisme en Haïti
Trois questions à ...- Marc Ferrier, responsable du recrutement de MSF France, explique à TF1 News pourquoi l'ONG lance un appel à candidatures pour rejoindre ses équipes qui luttent contre l'épidémie.
TF1 News : MSF lance un appel aux candidatures en France pour partir vous aider en Haïti contre le choléra. Pourquoi ?
Marc Ferrier : C'est vrai que ce genre d'appel de notre part est assez rare. La raison est simple : l'urgence est considérable. L'épidémie de choléra est partie très vite. Depuis son apparition en octobre, MSF France, qui dispose de cinq gros projets sur l'ensemble du pays et de petites unités en périphérie des villes, a déjà soigné 7.600 patients, donc 2.300 touchés sévèrement. Ces chiffres risquent malheureusement d'augmenter très vite.
Or le personnel haïtien n'est pas assez expérimenté pour lutter contre la maladie puisque la dernière épidémie de choléra remonte à plus de cinq ans. Il nous faut donc renforcer notre personnel expatrié -actuellement 65 personnes- pour former et encadrer notre personnel local -environ 600 personnes-. La situation d'urgence étant très fatigante et l'épidémie s'installant dans la durée, il faut relever régulièrement les expatriés. Nous devons donc "mettre le paquet" sur le recrutement.
TF1 News : Quels types de profils recherchez-vous ?
M.F. : Des médecins ayant au minimum soutenu leur thèse et/ou une licence de remplacement, des infirmiers avec deux ans d'expérience professionnelle, des logisticiens avec deux ans d'expérience professionnelle. Une expérience dans l'humanitaire n'est pas obligatoire. En revanche, l'expérience du traitement du choléra est appréciée, même si une formation est dispensée avant le départ. Dans un premier temps, nous proposions des missions d'un mois. Désormais, ce seront des missions de deux à trois mois. Les premières personnes recrutées (sur les 300 premières candidatures reçues) sont parties en Haïti le week-end dernier.
TF1 News : Vous ne doublez pas cet appel aux recrutements d'un appel aux dons ?
M.F. : Non. En règle générale, à MSF, nous ne lançons pas d'appel aux dons pour un projet spécifique. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'une crise sanitaire comme le choléra qui n'est pas très cher et assez facile à soigner. Nous avons de l'argent pour cette mission. Ce dont nous manquons et ce qu'il nous faut, ce sont vraiment des ressources humaines.
Le site de MSF pour postuler en ligne
le 30 novembre 2010 à 15:37
http://lci.tf1.fr/monde/amerique/2010-11/haiti-nous-avons-besoin-de-personnel-expatrie-contre-le-cholera-6169175.html

J’ai fait un rêve pour Haïti…

30 Novembre 2010 Par Grotius «Les hommes sont responsables de leurs malheurs. Il n’y a pas de catastrophe naturelle chez nous, dans les pays pauvres. Les victimes du séisme en Haïti ne sont pas des morts naturelles. Les victimes du choléra n’ont plus» écrit Joseph Kuria Mutura. Jospeh est un étudiant kenyan. Il vit et travaille à Korogocho, l’un des plus grands bidonvilles du Kenya. De là-bas, Kuria Mutura a écrit aux Haïtiens…
Combien de morts ? Je veux dire quand les médias internationaux feront une addition macabre : le séisme + le choléra = ?… Nul ne le sait aujourd’hui. Les chercheurs sérieux ou les humanitaires habitués à de tels «terrains» pensent que le pic de l’épidémie n’est pas encore atteint et rappellent l’exemple du Zimbabwe, plus de 4000 décès. Le tremblement de terre est arrivé à un moment où le pays n’avait pas encore eu le temps de se remettre des violents ouragans qui en 2008 avaient fait un millier de morts et détruit les habitations d’un million de personnes.
En dépit des apparences, les événements qui ont marqué l’histoire de Haïti depuis sa découverte par Christophe Colomb – remontons aussi loin, n’entrent pas tous dans la catégorie des catastrophes naturelles. Permettez-moi, depuis la «banlieue» de Nairobi ce rappel : Haïti a été le théâtre de plusieurs révolutions et coups d’Etat qui ont paralysé le développement économique du pays et l’ont relégué au rang des pays les plus pauvres de la planète.
A la lecture des sources historiques, le contraste est frappant… Au 16ème siècle, Haïti était une île dont les richesses représentaient plus d’un quart de l’économie française. Au 17ème siècle, les esclaves vainquirent les Français et firent de l’île la première nation qui abolit la traite et l’esclavage. Les Etats-Unis ne tardèrent pas envahir l’île et une nouvelle page de l’histoire débuta.
Ce qui avait commencé en triomphe se termina en malédiction et aujourd’hui Haïti vit les séquelles de décennies de la mauvaise gestion de régimes corrompus. Les systèmes d’éducation et de santé publique sont dégradés et ne suffisent pas à répondre aux besoins d’une population croissante qui de surcroît vit dans des conditions d’insalubrité et de pollution environnementale indescriptibles.
A la lumière de ma propre expérience dans le bidonville de Korogocho, il me paraît évident que dans une telle situation le désespoir prend le dessus et que l’instinct de survie fait oublier tout scrupule. Aujourd’hui je peux lire l’accablement sur les visages des Haïtiens qui ont vu leur nation s’enfoncer dans la destruction en dépit de l’aide internationale. Venir à bout de l’épidémie de choléra est un défi quasi insurmontable parce que les populations à risque vivent dans des camps de toile, que les services sanitaires sont déficients, que l’accès à l’eau potable est très difficile.
Ces préoccupations m’obsèdent mais en même temps je repense à l’hymne national haïtien qui proclame que «Pour le drapeau, pour la patrie mourir est beau ! Notre passé nous crie: Ayez l’âme aguerrie! Mourir est beau pour le drapeau, pour la patrie.» J’approuve la déclaration de l’ex-président américain Clinton pour qui «cette catastrophe est l’occasion de corriger les fautes du passé» et je ne suis pas loin de penser qu’à travers le monde nombreux sont ceux qui sont d’accord avec cet engagement affiché. Cette situation, aussi douloureuse soit-elle, fournit l’occasion à la patrie des esclaves émancipés de prouver au monde que les crises vécues par Haïti ne sont pas le signe d’une malédiction irréversible et que la communauté internationale tout entière se doit de faire le maximum pour reconstruire la démocratie dans ce pays.
Le moment est propice pour que les Haïtiens et les Haïtiennes prennent leur destin en main et avec l’aide de Dieu reconstruisent les infrastructures médicales qui permettront de faire baisser le taux de mortalité infantile en s’assurant que tous les enfants aient accès aux vaccinations et aux soins. Il s’agit de mettre en place un système de sécurité sociale et un réseau national d’infrastructures médicales qui couvre l’ensemble du territoire national et non pas seulement la capitale. Les politiciens seront-ils à la hauteur de ces ambitions ? On peut en douter, malheureusement.
Seule l’éducation permettra que la génération montante adopte les valeurs d’intégrité et de redevabilité qui leur permettront de changer le mode de gestion du pays à l’avenir et ceci dépend en dans une large mesure de l’aide que la communauté internationale accordera à la reconstruction des écoles et des infrastructures éducatives. Il ne faut pas se voiler la face. Le Sénégal, lui, s’est engagé à accueillir 163 étudiants haïtiens pour la durée de leurs études et on ne peut qu’espérer que cette promesse sera tenue jusqu’au bout.
Les pays développés devraient en faire autant en établissant des filières de leurs établissements scolaires et universitaires dans toutes les régions d’Haïti, ce qui de mon point de vue vaut mieux que d’inviter les étudiants haïtiens à se rendre à l’étranger et à quitter – peut-être définitivement, leur pays.
Je crois pouvoir dire à nos frères haïtiens que c’est maintenant le moment qu’ils ont si longtemps attendu. Comme le Pape lui-même l’a dit (permettez à un croyant cette référence) : «Il faut que les choses changent» et seuls les Haïtiens pourront effacer ce que beaucoup estiment être une malédiction. J’ai rêvé une autre Haïti…

Martelly y Manigat ganan las elecciones de Haití según datos de la ONU

Jacobo G. García (enviado especial)
Puerto Príncipe
La calle y los despachos de Haití siguen siendo un hervidero de negociaciones al máximo nivel tras la denuncia de 15 de los 18 candidatos de "fraude masivo" en las elecciones del domingo. Sin embargo, y después de que la misión de observación de la OEA avalara la votación, los primeros datos o 'quick pools' que manejan confidencialmente tanto la ONU como los propios candidatos, señalan que el cantante Michel Martelly habría ganado las elecciones.
Según confirmaron a ELMUNDO.es fuentes diplomáticas y de la oficina del propio Martelly, los resultados que tienen en su poder la comunidad internacional, señalan que el popular cantante de Kompa ganó en ciudades como Puerto Príncipe (dónde se concentra el 40% del voto), Cabo Haitiano y Los Cayos. En segunda posición se situaría otra candidata opositora, la conservadora Mirlande Manigat.
Porcentajes
Segun los datos preliminares de cuatro departamentos y a los que tuvo acceso este periódico indican que Martelly logró el 39% de los votos, Manigat el 31% y el candidato oficialista Jude Celestin el 12%. Segun estos números habría una segunda vuelta el 16 de enero.
Después de conocer, de forma privada, estos datos el propio Martelly, que el domingo fue el primero en dar un puñetazo en la mesa, reculó y dio marcha atrás a su postura radical de "romper las elecciones". En la rueda de prensa ofrecida este lunes 'Sweet Micky', como es conocido, se mostró como un 'hombre de Estado' dispuesto a aceptar los resultados electorales e insistió en que "debe respetarse la voluntad de la gente".
A diferencia del día anterior Martelly dijo que está dispuesto a aceptar la decisión de la Comisión Electoral, si decide no suspender las elecciones. Este organismo había anunciado horas que las elecciones habían sido un "éxito" y que el recuento seguía adelante después de comprobar que el "fraude masivo", enunciado por la gran mayoría de candidatos, fue en realidad un problema puntual localizado sólo en 55 de las 1.500 mesas electorales. "No firmé el documento que solicita la anulación de las elecciones", dijo el candidato presidencial para explicar su nueva postura.

Negociación con la ONU
Este cambio radical respondía a que el cantante 'antisistema' negociaba con la ONU que su delegación en Haití (Minustah) ofreciera, a pesar de que la ley lo impide, un primer resultado que llevara algo de calma a la calle. Durante todo el día la obsesión de los cascos azules desplegados en Haití fue pedir "responsabilidad al popular cantante" para evitar disturbios. Porque Martelly gana no sólo en las urnas si no en la calle.
Los datos que pudo conocer este periódico coinciden con los rastreos que, a pie de urna, realizaron también el día de votación medios haitianos como radio Signal con gente distribuída en gran parte de los colegios del país.
Miedo a la calle
El miedo de la comunidad internacional sigue siendo que la alegre y multitudinaria caravana rosa que del domingo recorrió de forma espontánea las calles de Puerto Príncipe en señal de protesta se transformara en un incontrolable movimiento que se lanzara contra todo y contra todos. Sobretodo contra el actual Gobierno y su candidato, Jude Celestin, al que acusan de orquestar el fraude.
De hecho mientras candidatos, ONU y consejo electoral negociaban en la sombra, Martelly amenazaba con movilizar a sus huestes al grito de: "¡Nou bouke, nou bouke!" (¡estamos cansados!) y "arresten a Preval" tal y como ocurrió nada más cerrar los colegios.
Puerto Príncipe, donde Martelly es capaz de controlar a su gente, seguía tranquila este lunes. No así otras poblaciones de Haití como Saint-Marc y Gonaives donde se levantaron barricadas y lo manifestantes arremetieron incluso contra los cascos azules que tuvo que disuadir a la población con disparos al aire. En Puerto Príncipe los incidentes fueron puntuales y cientos de jóvenes intentaron tomar el derruido Palacio Presidencia para exigir la renuncia del gobierno.
http://www.elmundo.es/america/2010/11/30/noticias/1291084403.html

lundi 29 novembre 2010

Haïti: attente sur fond de tension

Par RFI
« L'élection présidentielle en Haïti est une farce », c'est le constat d'un groupe d'observateurs américains. L'un des experts affirme avoir été témoin d'irrégularités et de bourrages d'urnes dans un bureau de vote. L'élection s'est déroulée dans un climat tendu. Des violences ont fait au moins deux morts. Douze des dix-huit candidats demandent son annulation. L'ONU et la communauté internationale ont lancé un appel au calme. Le parti au pouvoir, dit attendre le verdict des urnes. Ce lundi 29 novembre, à Port-au-Prince la situation était plutôt calme, en revanche, à Saint-Marc (ouest) la tension est beaucoup plus palpable.
Avec notre envoyée spéciale en Haïti, Sophie Malibeaux
Depuis la fin de la matinée, à Saint-Marc, dans l’Artibonite, les esprits commencent à s’échauffer. Il y a eu des manifestations, des voitures brûlées, ainsi que le rapportent les médias haïtiens. Il y aurait des blessés, selon nos sources.
A Port-au-Prince, la situation est plus calme mais de petits rassemblements sont signalés dans deux quartiers de la capitale.
Alors on est dans un contexte, vraiment, de crise ouverte. Les uns et les autres adoptent effectivement des positions irréconciliables.

Damas Augustin
Responsable de campagne pour le parti Inité (parti au pouvoir)
29/11/2010
par Sophie Malibeaux
Le peuple a déjà voté (...) on ne peut pas retourner aux urnes.
D’un côté, le conseil électoral, qui affirme qu’il n’est pas question de considérer l’annulation du scrutin de dimanche. De l’autre côté, du côté de l’opposition, le candidat Michel Martelly par exemple, indique que le président Préval et son dauphin, le candidat Jules Célestin, ne sont plus désirés. Michel Martelly n’appelle pas à la démission, mais il insiste pour que l’équipe en place termine son mandat et puis s’en aille.
Le propos est évidemment plus radical dans la bouche des sympathisants qui eux, appellent à la démission pure et simple du président Préval. On voit mal dans ces conditions, comment les différentes parties pourraient se retrouver à la même table pour discuter. Le conseil électoral, semble-t-il, joue la montre et ne prévoit pas d’intervenir publiquement d’ici deux jours. Il n’est pas sûr que les militants de base patientent tout ce temps-là.
http://www.rfi.fr/ameriques/20101129-haiti-attente-fond-tension

PREVAL VU PAR L'AMBASSADE AMERICAINE SELON WIKILEAKS

Pour l'ambassade américaine à Port-au-Prince, le président sortant d'Haïti, René Préval, est un allié, mais sa "personnalité" pose problème. Lors de son élection, en 2006, M. Préval avait pu compter sur le soutien des Etats-Unis, du Brésil et de la France, très impliqués en Haïti. "Son engagement pour la construction d'institutions démocratiques, la promotion de la stabilité politique et le développement de l'économie correspond à notre propre intérêt", affirme un message diplomatique de mars 2007 obtenu par WikiLeaks et examiné par Le Monde.

"Préval reste l'homme indispensable d'Haïti", insiste un long mémo de juin 2009 intitulé "Déconstruire Préval". Cependant, "la relation avec lui est un défi qui peut être frustrant et parfois gratifiant", explique ce texte. La difficulté découle de sa "vision du monde, sa personnalité et son style de leadership renfermé", ainsi que d'un "caractère de caméléon". "Personnalité discrète et complexe, le président partage peu. Son cercle rapproché a beaucoup rétréci ces deux dernières années." D'ailleurs, "l'isolement de Préval dans le palais au cours de la dernière année est notable". "Il quitte rarement le palais, sauf pour aller chaque soir à sa résidence ou au refuge qu'il a acheté à sa fiancée sur les hauteurs de Port-au-Prince."

VISION "CYNIQUE " DE LA POLITIQUE HAÏTIENNE
Femme d'affaires formée aux Etats-Unis, "Elizabeth Delatour est la seule conseillère avec laquelle il a des discussions significatives", précisait le mémo de 2007, deux ans avant qu'elle n'épouse René Préval. Le mémo avouait néanmoins qu'il était difficile d'évaluer son influence. En fait, "Préval n'a confiance ni en ses conseillers ni en ses ministres pour prendre des décisions, et même pour les appliquer". Résultat, "Préval est très peu incliné à déléguer le pouvoir et les détails les plus insignifiants arrivent même sur son bureau", explique le mémo de 2009.
Le président haïtien accepte rarement les "opinions divergentes". Cette prise de décision "unilatérale" et sa "tendance à la micro-gestion" s'accompagnent d'une vision "cynique " de la politique haïtienne ("souvent justifiée", ajoute l'auteur de la note. "Têtu et soupçonneux", le président haïtien reste "sceptique sur les engagements de la communauté internationale". "Préval demeure essentiellement un nationaliste", "méfiant à l'égard des intentions des étrangers et convaincu que personne ne comprend Haïti aussi bien que lui". M. Préval "admet qu'il ne lit ni n'écoute les nouvelles, locales ou internationales".


"PERSONNAGE INACTIF"
"Le comportement parfois erratique de Préval ces dernières années a suscité de larges rumeurs sur le fait qu'il souffre de son ancien cancer de la prostate ou qu'il a recommencé à boire." Le président haïtien a ignoré les conseils de ses proches de procéder à un bilan de santé aux Etats-Unis et ne s'est pas rendu à Cuba pour les tests de suivi depuis un an. Lors d'un premier mandat présidentiel (1996-2001), René Préval était perçu comme un "personnage inactif".
"Tantôt déterminé, tantôt distrait, Préval est souvent réticent à utiliser les leviers de pouvoir de la présidence." Il en résulte un "vide politique" occupé par "ceux qui ne pensent pas nécessairement aux intérêts de la nation". A propos de l'exercice du pouvoir exécutif, le mémo de 2007 évoquait déjà les "faiblesses" de M. Préval et même une "passivité générale". En 2010, cela lui a été reproché après le séisme de janvier et l'essor du choléra.
Paulo A. Paranagua

Haïti/présidentielle: un favori revient sur son appel à annuler le scrutin

PORT-AU-PRINCE - L'un des favoris à la présidentielle haïtienne Michel Martelly est revenu lundi sur son appel demandant l'annulation du scrutin de dimanche, arguant que la déclaration qu'il avait fait la veille en ce sens avec 11 autres candidats avait permis de limiter les fraudes. Dans une déclaration commune, 12 candidats dont M. Martelly avaient dénoncé dimanche "un complot du gouvernement et du Conseil électoral provisoire (CEP) pour trafiquer les élections au profit du candidat du parti au pouvoir", Jude Célestin, et demandé l'annulation du scrutin.
"C'est probablement cette déclaration d'hier qui fait que les résultats qui arrivent aujourd'hui sont ce qu'ils sont", a-t-il dit au cours d'une conférence de presse, expliquant que les fraudes étaient moins importantes qu'attendu.
"Nous commençons à recevoir des procès verbaux qui montrent clairement tout ce qui se passe. Là où il n'y a pas eu de magouilles c'est le changement qui mène. On s'attend à ce que le changement gagne les élections", a-t-il ajouté, avant de dire sans finir sa phrase: "maintenant que je sais que je mène".
M. Martelly n'a pas précisé quelle était la position des 11 candidats qui avaient lancé un appel à annuler le scrutin avec lui.
Un des autres favoris, Mirlande Manigat, a pour sa part affirmé ne pas faire partie de ce groupe de 12 candidats, reconnaissant toutefois avoir demandé l'annulation, à titre personnel.
"Compte tenu des circonstance dans lesquelles je me trouvais, j'avais demandé l'annulation, mais il y a de nouvelles données, alors je peux revenir sur ma décision", a-t-elle déclaré lundi.
M. Martelly est également revenu sur les fraudes qui ont émaillé, selon lui, le scrutin. "On a vu des bureaux fermer à 10H00 avec des urnes remplies alors que personne n'avait voté. Nos mandataires n'ont pas eu accès à des bureaux. Des gens qui avaient leur carte n'ont pas pu voter", a-t-il précisé.
"Il y a eu des magouilles dans tout le pays", a avancé le candidat.
La population est "prête à se battre pour revendiquer ses droits. Nous sommes prêts à nous battre pour le changement", a-t-il ajouté.
(©AFP / 29 novembre 2010 21h11)
http://www.romandie.com/ats/news/101129201122.tgw0st5s.asp

Crise politique en Haïti...Wyclef Jean craint une montée de la violence

Agence QMI , Jean-Luc Lavallée 29/11/2010 23h30
PORT-AU-PRINCE, Haïti - La méga star internationale Wyclef Jean, d'origine haïtienne, craint une montée de la violence sans précédent si les autorités ne trouvent pas une solution «rapide» à la crise politique post-élection, liée à des soupçons de fraudes.
Celui qui a été écarté de la course à la présidentielle en août dernier s'est adressé aux médias lundi matin en tant que «citoyen haïtien». Il a lancé un appel au calme, redoutant un bain de sang et des violences si aucune décision n'est prise «d’ici 24 heures» pour dénouer l’impasse. Après le séisme qui a fait 250 000 morts, un cyclone et une épidémie meurtrière, le pays est maintenant plongé dans le chaos politique.
L’ex-Fugees exige une enquête indépendante de la communauté internationale pour faire la lumière sur les allégations de «fraude massive». Dimanche, jour du vote, douze candidats se sont réunis pour réclamer l'annulation de l'élection, évoquant un complot du gouvernement en place avec la complicité du Conseil électoral provisoire. Le CEP a pourtant validé le scrutin, malgré la contestation, estimant que les élections s’étaient bien déroulées dans l’ensemble.
Qui est responsable de la fraude, lui a-t-on demandé. «C'est évident! Vous l'avez entendu dans la rue... le Parti INITE de René Préval. Mais je ne veux pas spéculer, je veux une enquête.» Wyclef Jean s’y est pris à deux fois pour voter dimanche puisque son nom n’apparaissait pas sur la liste électorale, situation qu’il a de nouveau dénoncée. Il a refusé de dire pour qui il a voté. «Mon vote est secret. Vous le saurez en février quand un nouveau président aura été élu».

Le chaos si Célestin est élu
«S’il fallait qu’ils annoncent l’élection de Jude Célestin (le candidat du pouvoir), le pays sombrerait dans la destruction et le chaos», a prédit un Haïtien. Un employé de l’aéroport nous a confié sensiblement la même chose. «Ça serait terrible! Il faut que les choses changent. S’il n’y a pas de changement cette fois-ci, les Haïtiens vont être fous!», a-t-il déclaré.

Calme plat à Port-au-Prince
Étonnamment, à l’exception de quelques petites manifestations spontanées, c’était le calme plat dans les rues de la capitale Port-au-Prince, au lendemain de l’élection. Les émeutes annoncées la veille par certains médias n’ont pas eu lieu. Ailleurs dans le pays, au Cap- Haïtien, des manifestants auraient lancé des pierres aux Casques bleus qui ont riposté avec des gaz lacrymogènes. Des gaz ont également été lancés à Saint-Marc, dans l’Artibonite, pour disperser la foule.
L’incident le plus grave (qui n’a pu être confirmé) serait survenu, selon des rapports policiers, à la frontière de la République dominicaine. Pour une raison qu’on ignore, un policier dominicain aurait battu un Haïtien, soulevant un mouvement de protestation. Un policier aurait répliqué en ouvrant le feu, blessant une personne.

http://fr.canoe.ca/infos/international/haiti/archives/2010/11/20101129-233030.html

Le chaos politique s'installe en Haïti

Par Thierry Oberlé

Les artistes occupent le devant de la chaotique scène politique haïtienne. Dimanche, la journée électorale s'est ainsi achevée en kermesse populaire. Peu après la demande d'annulation des élections par douze candidats qui dénoncent «des irrégularités et une fraude massive», des cortèges ont parcouru à pied et en voiture les rues des quartiers de Pétionville et de Delmas. Le chanteur Michel Martelly dit Sweet Micky ou encore Têt Kalé et l'homme d'affaires blanc Charles Henri Baker ouvraient la marche debout à l'arrière d'une camionnette en compagnie de la star mondiale du hip-hop, Wyclef Jean. Des milliers de personnes se précipitaient sur le passage du convoi. Elles tenaient des affiches de couleur rouge à l'effigie de Michel Martelly, le candidat numéro 8. Les gens souriaient. Certains dansaient, d'autres couraient.
«On voulait voter, ils nous ont pas laissés»
Le mouvement de protestation pacifique devait avoir valeur d'avertissement aux autorités. La crainte de violences et de «déchoucages» (pillages) s'est estompée. «On voulait voter, ils nous ont pas laissés», chantonnaient les plus jeunes. «La meilleure arme que nous avons, c'est la carte électorale. Je me battrais toujours pour ça», affirmait Wyclef Jean dont la popularité est immense.
Enfant de New York mais resté attaché à ses racines, l'ex-chanteur des Fugees avait vu sa propre candidature à la présidence invalidée en août. Dimanche, il s'est présenté au cours d'une conférence de presse en porte-parole des laissés-pour-compte de son pays natal. «Je ne suis pas un expert en politique, mais je connais ma ville», a-t-il assuré, flanqué de son garde du corps. La casquette en cuir vissé sur un crâne rasé, il a appelé à une révolte citoyenne. «On ne doit pas voler le vote populaire.» Interrogé sur l'origine des fraudes, il s'est retranché derrière l'«avis de la rue», une stratégie populiste pour le moins risquée en ces jours de tensions. «Vous savez bien que la rue dit la vérité et la rue dit que c'est l'unité (le parti du gouvernement)», assurait-il.

Suspicion de trafic
Mise en cause par la plupart des candidats, la commission électorale provisoire (CEP) est accusée d'avoir «trafiqué les élections au profit du candidat du pouvoir», Jude Célestin, un proche du président sortant René Préval. Elle a répliqué en validant le scrutin. Son président Gaillot Dorsainvil s'est même félicité d'«une journée électorale réussie». Selon la CEP, seuls 3,56 % des bureaux de vote ont connu des problèmes. Mais de nombreux témoignages rapportent des tricheries grossières et peu discrètes.
Les observateurs citent pour l'anecdote le cas d'une tentative de bourrage d'urne par son côté fermé ou mieux le vol de la boîte transparente par un homme qui l'a porté chez lui pour la remplir de bulletins. Plus généralement, le scrutin qui devait permettre d'élire un président, des députés et des sénateurs a tourné à la cacophonie pour des raisons d'organisation. Beaucoup d'électeurs ignoraient dans quel centre de vote, ils avaient été inscrits.
Dimanche des émissaires ont commencé à faire la navette entre les poids lourds de la présidentielle et le pouvoir pour tenter de trouver une issue à la crise. La tâche s'annonce rude. Les protagonistes semblent naviguer à vue et les dangers d'escalade sont plus que jamais à l'ordre du jour.
http://www.lefigaro.fr/international/2010/11/29/01003-20101129ARTFIG00661-le-chaos-politique-s-installe-en-haiti.php
Au lendemain des élections, le très populaire Wyclef Jean, ex-chanteur des Fugees, appelle à une révolte citoyenne.

Haïti-Élections : Déçue de la tenue des élections, la communauté haïtienne du Canada, les qualifie d’échec

P-au-P, 29 nov.2010 [AlterPresse] --- Des membres de la communauté haïtienne vivant au Canada qualifient d’échec les institutions tenues dimanche en Haiti et qui ont été entachées de nombreuses irrégularités et de fraudes. C’est un échec pour l’institution électorale, le pouvoir en place et la communauté internationale, selon les propos d’Haitiens relayés par la presse canadienne.
Adrien Chavannes, président de l’Association haïtienne de Québec juge le scrutin « littéralement grossier ».
« Les gens de la communauté savaient qu’il y aurait des irrégularités, mais on pensait qu’on pourrait quand même faire les choses de façon civilisée », ajoute t-il
Pour lui, « en ne dénonçant pas les problèmes, les candidats et les observateurs étrangers deviennent eux-mêmes complices du système. »
« On s’attendait un peu à ça », déclare un bachelier en administration de l’Université Laval.
Ils croient que les pays qui ont financé les élections, tels les États-Unis, le Canada, le Brésil, et l’Union Européenne, qui ont donné deux tiers des 30 millions de dollars nécessaires à l’organisation du scrutin « devaient pleinement jouer leur rôle »
Selon Frantz Benjamin, membre actif de la communauté haïtienne de Montréal, les élections devraient « inciter les institutions et les organismes présents en Haïti à réfléchir sur leur façon d’intervenir. »
Ils estiment « désolante et préoccupante » l’actuelle situation du pays et soutiennent que le pays ne se trouve pas dans un processus démocratique.
« Ça fait longtemps que le processus démocratique est installé en Haïti, mais force est de constater que ce n’est toujours pas une vraie démocratie », critique Gaston Charles, chauffeur de taxis du Vieux Montréal.
Par ailleurs certains candidats, tels Mirlande Hyppolite Manigat et le candidat-chanteur Michel Martelly qui ont demandé l’annulation du scrutin, paraissent revenir sur leur position. [rh apr 29 /11/2010 15 :55]

Haïti: le chef d'une mission d'observateurs juge les élections valides

PORT-AU-PRINCE - Le chef de la mission d'observateurs conjointe de l'Organisation des Etats américains (OEA) et des pays du Marché commun de la Caraïbe (Caricom), Colin Granderson, a jugé lundi que les élections en Haïti étaient valides, malgré les "irrégularités". Les élections présidentielle et législatives ont été marquées par une série de violences et d'incidents qui ont poussé une majorité de candidats à demander l'annulation du scrutin présidentiel.
"La mission conjointe ne pense pas que ces irrégularités, aussi sérieuses soient-elles, n'invalident les élections", a déclaré Colin Granderson.
"L'élection, à mon avis, se tient, malgré les irrégularités qui doivent être prises très au sérieux et faire l'objet d'une enquête", a déclaré de son côté le secrétaire général adjoint de l'Organisation des Etats américains (OEA), Albert Ramdin.
Le Conseil électoral provisoire haïtien a validé dimanche le scrutin dans la majorité du pays.
"Le jour des élections a été terni par bon nombre d'irrégularités", a néanmoins noté M. Granderson. Il a énuméré "l'ouverture en retard de bureaux de vote, la difficulté des électeurs pour trouver leur bureau de vote, le bon nombre d'électeurs qui n'ont pas trouvé leur nom sur les registres" et le centre téléphonique censé aider les électeurs à trouver leur bureau qui était "saturé".
Il a pointé "l'atmospère toxique créée par les allégations de fraudes" qui ont été émises par nombre de candidats dans les jours précédant le vote. "A chaque fois qu'il y avait une difficulté" dans un bureau, "tout le monde criait 'fraude'", a-t-il poursuivi.
Dimanche, 12 des 18 candidats en lice pour la présidence avaient demandé l'annulation du scrutin en raison des violences et des incidents qui l'ont émaillé, avant que deux d'entre eux, des favoris, ne décident finalement lundi de rester dans la course.
"La décision de demander l'annulation des élections quelques heures après le début du processus était précipitée et regrettable", a affirmé M. Granderson. La mission d'observation qu'il dirige "demande que ces partis fournissent des preuves au conseil électoral" des allégations de fraudes qu'ils ont émises au moment d'appeler à annuler le scrutin.
En ce qui concerne la préparation du scrutin, M. Granderson a pointé "le déficit de crédibilité" du conseil électoral chargé de l'organisation de l'élection, le manque de formation des membres des bureaux de vote, l'indiscipline des membres de bureaux de vote et le manque de communication pour informer les électeurs en amont du scrutin.
(©AFP / 30 novembre 2010 00h01)
http://www.romandie.com/ats/news/101129230121.99f0352m.asp

La crédibilité des élections en Haïti largement contestée

par Pascal Fletcher PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Deux autres candidats à la présidence haïtienne ont dénoncé lundi les conditions d'organisation du scrutin de dimanche et réclamé l'annulation de ce premier tour, rapportent des radios locales.
Sur les 18 candidats qui briguaient la magistrature suprême, seuls quatre, dont Jude Célestin, protégé du président sortant René Préval et champion du mouvement Inite (Unité), reconnaissent la validité du scrutin.
Le Conseil électoral provisoire (CEP), ignorant plaintes et manifestations, a annoncé que ces élections s'étaient "dans l'ensemble bien déroulées".
Au lendemain du vote, la tension et l'incertitude régnaient à Port-au-Prince, la capitale portant toujours les stigmates du tremblement de terre qui a fait plus de 250.000 morts le 12 janvier dernier. Dans certains quartiers, des affiches électorales et des bulletins de vote inutilisés jonchaient les rues.
Une centaine de personnes se sont rassemblées près du palais présidentiel, en grande partie effondré depuis le séisme, pour dénoncer les fraudes et réclamer l'annulation des élections.
"Nous ne comprenons vraiment pas ce qui se passe, on attend toujours les résultats", déclarait un électeur, Fritz Etienne. Le CEP a fait savoir qu'il faudrait peut-être une semaine pour connaître les premiers résultats.
Les Haïtiens étaient appelés à élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Les opérations ont été marquées par une grande confusion et, selon l'opposition, par des fraudes massives.

DILEMME
La mission des Nations unies en Haïti (Minustah), ainsi que les observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de la Communauté caraïbe ont fait savoir qu'ils recueillaient des informations sur le déroulement du scrutin avant de se prononcer.
Pour les organisations internationales, accepter le résultat du vote risque de provoquer la colère de l'opposition, le rejeter pourrait affaiblir les autorités qui ont organisé le scrutin - un dilemme potentiellement explosif.
Le Center for Economic and Policy Research, dont le siège est à Washington, considère le vote de dimanche "comme une farce grossière du début à la fin" et parle notamment de bourrage des urnes, comme l'ont dénoncé des opposants qui affirment que "des victimes du tremblement de terre ont voté".
"La communauté internationale devrait rejeter ces élections et affirmer son soutien aux institutions démocratiques", dit Mark Weisbrot, co-directeur du centre. "Sinon, il y aura en Haïti un gouvernement largement considéré comme illégitime."
Weisbrot demande que le CEP, accusé de favoriser Jude Célestin, soit remplacé en vue de l'organisation de nouvelles élections dont le résultat sera crédible.
Des manifestations avaient éclaté dès la fermeture des bureaux de vote dimanche soir. Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays.
Le groupe des candidats à la présidence qui demande l'annulation du scrutin comprend les principaux favoris, dont l'ancienne première dame Mirlande Manigat, le musicien Michel Martelly et l'avocat Jean-Henry Céant.
Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté actuellement à une épidémie de choléra qui a fait environ 2.000 morts.
Des émeutes contre les casques bleus ont éclaté ces dernières semaines à la suite de rumeurs accusant le contingent népalais de l'Onu d'avoir été le vecteur de la bactérie du choléra. Ces violences ont compliqué encore un peu plus la lutte contre la maladie ainsi que l'organisation des élections.
Joseph Guyler Delva et Allyn Gaestel; Guy Kerivel pour le service français

Élections/Haïti: l'ONU préoccupée

AFP...29/11/2010 L'ONU et la communauté internationale ont exprimé hier "leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents" qui ont émaillé les élections présidentielle et législatives en Haïti, ont indiqué les Nations unies dans un communiqué.
"Les Nations unies et la communauté internationale expriment leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents qui ont émaillé le déroulement du scrutin ce dimanche 28 novembre 2010", est-il écrit dans un communiqué signé de la mission de l'ONU en Haïti (Minustah).
L'ONU et la communauté internationale "exhortent" la population et les acteurs politiques "à rester calmes, rappelant qu'une éventuelle détérioration de l'état de la sécurité dans le pays aura des conséquences dramatiques immédiates sur le nombre des victimes de l'épidémie de choléra", est-il ajouté.
Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections. Les élections ont néanmoins été validées dimanche soir dans la grande partie du pays par le commission électorale haïtienne.
Des bureaux de vote ont été saccagés. L'opposition a accusé le pouvoir d'organiser des fraudes au profit de son candidat, Jude Célestin. De nombreux électeurs n'ont pas pu voter faute de trouver leur bureau de vote. Et des heurts ont fait au moins deux morts.
La Minustah a participé dimanche à la sécurité des opérations de vote en collaboration avec la police haïtienne.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/29/97001-20101129FILWWW00339-electionshaiti-l-onu-preoccupee.php

Haïti/élection:"une farce" (observateurs)

AFP 29/11/2010 Des observateurs américains ont estimé que le scrutin présidentiel et législatif d'hier en Haïti a été entaché de nombreuses irrégularités et appelé la communauté internationale à rejeter cette "farce évidente".
"Depuis l'absence des bulletins du parti le plus populaire jusqu'aux irrégularités du jour du vote, dont de nombreuses mentions de bourrages d'urnes et le rejet de nombreux électeurs des listes électorales, ces élections ont été une farce évidente du début à la fin", a affirmé le co-directeur du Center for Economic and Policy Research (CEPR), Mark Weisbrot, dans un communiqué publié hier soir.
Un expert de ce centre de recherche, Alex Main, se trouvait en Haïti pour observer la tenue du scrutin et a été témoin de nombreuses irrégularités, notamment d'apparents bourrages d'urnes dans un bureau de vote, a indiqué l'organisation.
Le scrutin s'est déroulé dans un climat tendu qui a amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation des élections. Les élections ont néanmoins été validées hier soir dans la plus grande partie du pays par la commission électorale haïtienne, qui avait exclu plusieurs candidats à la succession du président René Préval.
Les résultats du premier tour doivent être diffusés à partir du 5 décembre et un éventuel deuxième tour pourrait avoir lieu le 16 janvier.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/29/97001-20101129FILWWW00513-haitielectionune-farceobservateurs-us.php

CHOLÉRA en HAITI : Avec 35.000 cas hospitalisés, la flambée se poursuit

Le choléra poursuit sa flambée en Haïti, avec un nouveau rapport du Ministère de la santé haïtien faisant état de plus de 1.700 morts et 34.000 cas de choléra hospitalisés. Les élections du 28 novembre ont interrompu la tâche des organisations humanitaires. L’ONU a souligné la nécessité d'une réponse beaucoup plus forte à l'épidémie de choléra en Haïti et rappelé son appel de fonds, de 164 millions de dollars pour lequel, seuls 20% des fonds ont été réunis à ce jour. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et son bras régional, la Pan-American Health Organization (PAHO), estiment désormais sur la base de la tendance observée ces derniers jours, l'épidémie qui a débuté fin Octobre pourrait affecter 400.000 personnes en Haïti.
C’est la pire des hypothèses envisagées, hypothèse qui serait évitable si les mesures de prévention et de traitement réussissent à atteindre les populations des quartiers pauvres de la capitale, Port-au-Prince, et d'autres villes et régions périphériques dans le pays."Cette projection est un appel au réveil», a ainsi déclaré Valerie Amos, responsable des affaires humanitaires de l’ONU, en visite le 24 novembre à Port-au-Prince.
«Nous avons besoin d'investir dans la prévention du choléra à l'échelle nationale en Haïti, ainsi que de renforcer les centres de traitement en augmentant le nombre de professionnels de santé sur le terrain pour soutenir le travail qui a déjà été accompli». "Le pic de l’épidémie n'a pas encore atteint. Si nous ne réagissons pas assez fortement et assez rapidement, plus de gens vont mourir inutilement."
Le nombre de décès établi par le Ministère haïtien s’élève à 1721, mais les experts estiment que la maladie - qui se transmet par des aliments contaminés et l'eau – a peut-être coûté la vie à plus de 2.000 personnes, avec des décès non encore signalés dans les régions éloignées.
L’appel de l’ONU de 164 millions de dollars à investir principalement dans des centres de traitement supplémentaires, des campagnes d'information publique à grande échelle, du matériel médical, des sels de réhydratation, des tablettes de purification d'eau et autres matériels indispensables pour répondre à l'épidémie est très loin d’être réalisé.
Une enquête vient d’être réalisée auprès de 37 partenaires de santé par le ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) pour identifier les défis majeurs d’une réponse efficace à la propagation de l’épidémie soit la question de la gestion des cadavres, l'élimination des déchets médicaux, la mise en place des centres de santé, les processus d'enregistrement de cas et de décès, et le manque de personnel qualifié.
http://www.santelog.com/modules/connaissances/actualite-sante-choleacutera-en-haiti-avec-35000-cas-hospitaliseacutes-la-flambeacutee-se-poursuit_4507_lirelasuite.htm#lirelasuite

Haïti : Manigat a de "bonnes chances"

AFP ;6 29/11/2010 Mirlande Manigat, qui compte parmi les favoris de l'élection présidentielle en Haïti, a estimé au lendemain du scrutin qu'elle disposait de "bonnes chances de gagner", et s'est dite prête à participer à un éventuel second tour. "Je suis toujours dans la course, j'ai de bonnes chances de gagner les élections", a déclaré Mme Manigat à l'AFP. Elle a également affirmé ne pas faire partie du groupe des 12 candidats qui ont demandé dimanche l'annulation de la consultation.
"On a cité mon nom dans un document, mais je n'ai jamais participé à l'élaboration d'une déclaration, je n'ai pas signé", a ajouté Mme Manigat, qui avait cependant fait une déclaration personnelle demandant l'annulation du scrutin.
"Compte tenu des circonstance dans lesquelles je me trouvais, j'avais demandé l'annulation, mais il y a de nouvelles données, alors je peux revenir sur ma décision", s'est-elle justifiée.

Haïti - Organisation de missions sanitaires contre le choléra

Communiqué conjoint de Michèle ALLIOT-MARIE, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes, et de Xavier BERTRAND, Ministre du Travail, de la Santé et de l’Emploi Michèle Alliot-Marie, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères et européennes et Xavier Bertrand, Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, ont décidé l’organisation de missions sanitaires pour faire face à l’épidémie de choléra en Haïti.
Ainsi, l’envoi la semaine dernière de matériel médical (cathéters, seringues etc.) et de médicaments (antibiotiques, solutions de réhydratation, produits désinfectants), se poursuit par l’arrivée ce jour d’une équipe de professionnels de santé pour assurer le suivi médical des enfants haïtiens en cours d’adoption.
L’équipe médicale, composée d’un médecin pédiatre, de deux infirmiers, de deux puéricultrices et d’un aide soignant, assurera la prise en charge des enfants en cours d’adoption, dans le cadre d’une mission d’une durée d’un mois.
La présence de ces professionnels de santé en Haïti permettra notamment d’assurer le fonctionnement d’un centre de traitement médicalisé mis en place au sein de l’Ambassade de France, ainsi qu’une veille et un soutien des crèches de Port-au-Prince en lien avec la Croix-Rouge.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/salle-presse_832/declarations_19727/haiti-organisation-missions-sanitaires-contre-cholera_87855.html
Commentaires:
Drôle de mission humanitaire!
Le circuit de déprédation se remet en marche!
Pourtant pas de déclaration de fermeté face au comportement du gouvernement Préval après la farce électorale!

HAÏTI AU CŒUR DES PRÉOCCUPATIONS DU SAINT-SIÈGE

Communiqué du secrétariat général du synode des évêques

ROME, Lundi 29 novembre 2010 (ZENIT.org) - Pour améliorer les conditions de vie en Haïti il faudrait coordonner de manière efficace les aides qui arrivent de l'étranger », peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé au terme de la XVème réunion du Conseil spécial pour l'Amérique du secrétariat général du synode des évêques, qui s'est tenue les 16 et 17 novembre dernier au Vatican.
Parmi les signes de préoccupation apparus durant la rencontre, centrée sur les grands thèmes d'actualité liés au continent américain : la situation sociale alarmante d'Haïti, suite au tremblement de terre du 12 janvier qui a fait au moins 250.000 morts, et une épidémie de choléra qui aggrave la situation.
D'après une dernière mise à jour des statistiques, rapportée par l'agence Fides, l'épidémie qui afflige Haïti depuis la mi-octobre, a fait 1.344 morts et plus de 23.377 malades. Le département le plus touché est celui d'Artibonite, où s'est déclenchée l'épidémie, enregistrant la moitié des décès signalés dans tout le pays (701) et près de 13.000 hospitalisations. Dans la capitale, Port-au-Prince, le bilan des victimes s'élève à ce jour à 77.
Les réfugiés, dont le nombre est monté à 1.500.000, sont répartis dans 1.300 camps, dont la plupart se trouvent à la périphérie de la capitale.
« La solidarité concrète de la part de gouvernements étrangers et d'organismes de l'Église, lit-on dans le communiqué final, produirait de meilleurs fruits si les entreprises locales étaient mieux organisées dans la réception des aides reçues ».
Autre préoccupation soulevée durant les travaux du Conseil spécial pour l'Amérique au Vatican, « l'émigration des pays plus pauvres vers des pays plus riches », dont les conséquences s'expriment sous différentes formes : appauvrissement des ressources humaines dans les pays qui subissent l'émigration, problèmes sociaux dans les Etats qui reçoivent des migrants ; graves difficultés pour les immigrés en situation irrégulière et souvent rapatriés par la force dans leurs pays d'origine ».
Enfin, dernières préoccupations, poursuit le communiqué : la production et le trafic de drogue, le trafic d'armes, la violence et la corruption, qui restent de grands défis pour bon nombre d'Etats, malgré quelque succès dans la lutte contre ces plaies sociales ».
Selon les participants à la réunion, certaines lois contraires aux normes éthiques méritent une attention particulière (loi sur l'avortement, sur l'euthanasie et sur les mariages entre personnes de même sexe), ainsi que la présence d'un esprit non conforme aux valeurs chrétiennes dans des domaines comme l'éducation des jeunes et la communication ».
Au plan des vocations religieuses, les participants relèvent une « augmentation assez diversifiée des vocations au sacerdoce selon les pays et les diocèses » et un nouveau dynamisme évangélisateur suite à la Vème Conférence générale de l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes (13-31 mai 2007 à Aparecida) qui a suscité de « nouveaux espoirs ».
Autres aspects positifs soulignés dans le communiqué : une dévotion et une vie spirituelle plus marquée chez les fidèles, une participation plus active des jeunes aux groupes bibliques, et le vif intérêt que les Eglises locales portent au choix du thème : « La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne », pour la prochaine assemblée générale ordinaire du synode des évêques qui aura lieu du 7 au 28 octobre 2012 à Rome.
http://www.zenit.org/article-26230?l=french

Des joueurs de la LCF...Ligue canadienne de football... en Haïti

Agence QMI Jasmine Franklin EDMONTON - Malgré la frénésie qui a marqué cette semaine de la Coupe Grey, des joueurs de la Ligue canadienne de football n'ont pas perdu de vue les problèmes qui affectent des gens ailleurs dans le monde, notamment en Haïti.

Menés par le joueur des Eskimos d'Edmonton, Kelly Bates, huit footballeurs se rendront dans ce pays éprouvé par un séisme et une épidémie de choléra au cours de la dernière année.
«Je ne sais pas si je suis nerveux, mais je ne peux même pas m'imaginer ce dans quoi je m'embarque, a dit le garde offensif de 35 ans. Ce sera impressionnant.»
Les athlètes atterriront à Port-au-Prince, le 8 janvier prochain, soit quatre jours avant le triste anniversaire de ce tremblement de terre qui a dévasté la capitale et qui a tué plus de 220 000 personnes, en plus d'en blesser 300 000. Ils y passeront sept jours pour participer à l'effort de reconstruction.
«Nous n'aurons qu'à nous adapter et avoir l'esprit ouvert, a dit Bates. Où que nous puissions être utiles, nous irons et nous le serons. Je ne sais pas qui est capable de se préparer pour quelque chose comme ça.»
Bates sera accompagné par ses coéquipiers des Eskimos, Graeme Bell et Aaron Fiacconi. Ray Fontaine, des Alouettes de Montréal, Obed Cétoute, des Roughriders de la Saskatchewan, et Jason Jimenez, des Tiger-Cats de Hamilton, seront du groupe, tout comme deux membres des Blue Bombers de Winnipeg, Yvenson Bernard et Chris Cvetkovic.
Ce voyage aura une signification particulière pour des joueurs comme Fontaine, Cétoute et Bernard, qui ont tous des racines dans ce pays. Après le séisme, Bernard est allé passer six semaines en Haïti pour aider sa famille et sa communauté.
«C'est une opportunité pour l'Association des joueurs de la LCF de prendre part à une bonne cause, a affirmé Bates. De faire partie de quelque chose d'unique et de fascinant.»
Les joueurs bénéficieront du soutien logistique de WestJet, pour leurs déplacements et travailleront de concert avec Oxfam, une organisation qui apporte du réconfort aux Haïtiens, incluant l'apport d'eau potable, d'abris et d’autres nécessités.
http://fr.canoe.ca/sports/nouvelles/football/lcf/archives/2010/11/20101128-231420.html

Haïti-Elections : Une honte, selon des observateurs

P-au-P, 28 nov. 2010 [AlterPresse] --- Le processus de vote qui s’est déroulé ce dimanche en Haiti, et au cours desquelles deux personnes ont été tuées, est une honte pour les autorités, selon le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH).
Ce fut « un désordre total, une honte pour le CEP et la mission des Nations Unies dans le pays » a déclaré à AlterPresse Pierre Espérance, directeur du RNDDH, qui observait les opérations de vote dans le département de l’Ouest.
Deux personnes ont été tuées dans des violences qui se sont produites dans le Sud, selon des informations rapportées par des observateurs et non encore confirmées par des autorités policières.
Les 11 000 bureaux de vote ont fermé à 16 heures, comme prévu dans une atmosphère marquée par de nombreuses manifestations anti-gouvernementales dans plusieurs villes du pays.
A Port-au-Prince, le rappeur Wyclef Jean, originairement écarté de la course, Charles Henry Baker (RESPE) et Michel Martelly (Repons Peyizan) ont été remarqués dans ces mobilisations.
De nombreuses irrégularités se sont produites dans le Sud. Des agents de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH) ont apporté une liste différente de celle dont disposaient les membres de Bureaux de Vote (BV) à Aquin. Et à Torbeck, des membres de BV ont été surpris en train de déposer les bulletins dans les urnes à la place des électeurs.
Des hommes armés proches du parti au pouvoir ont pénétré dans un centre de vote à Cavaillon afin de s’accaparer de bulletins de vote, témoignent des observateurs. Mais la police a pu récupérer les bulletins et le dépouillement a finalement eu lieu au commissariat de la ville.
Depuis le début de l’après-midi, les observateurs et les mandataires avaient déjà quitté les centres de vote dans le département du Sud-Est, notamment à la vallée de Jacmel.
Le processus avait été suspendu dans la seconde circonscription de cette ville à cause du manque de bulletins pour certains candidats à la députation.
Des affrontements ont également été enregistrés entre sympathisants de plusieurs formations politiques dans le Plateau Central. Ces échauffourées n’ont cependant fait ni de morts ni de blessés. [rh kf gp apr 28/11/2010 18 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10329

Haïti: le scrutin validé presque partout

AFP ...29/11/2010 Mise à jour : 06:51 Réagir Les élections présidentielle et législatives en Haïti ont été validées dans la majorité des bureaux de vote hier par le Conseil électoral, son président jugeant la consultation "réussie" malgré des violences et des appels à l'annulation du scrutin.
"La journée électorale est bouclée et réussie", a déclaré le président du Conseil électoral provisoire (CEP), Gaillot Dorsainvil, lors d'une conférence de presse. "Les élections ont bien sûr été réalisées dans des conditions difficiles mais elles ont bel et bien eu lieu", a-t-il ajouté.
Le CEP a indiqué que le scrutin avait été annulé dans 56 centres de vote seulement sur 1500. Cela ne représente "que 3,5% des centres de vote", a affirmé le président.
"On va étudier au cas par cas les endroits où il y a eu un problème", a précisé le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont. "Dans 48 ou 72 heures, on décidera de ce qu'on fait", a-t-il ajouté.
Dimanche, 4.714.112 électeurs étaient appelés à voter dans 11.181 bureaux de vote, dépendants de 1.500 centres de vote, pour choisir leur président, 99 députés et 11 sénateurs.
La consultation s'est déroulée dans un climat tendu. Des bureaux de vote ont été saccagés. L'opposition a accusé le pouvoir d'organiser des fraudes au profit de son candidat, Jude Célestin. De nombreux électeurs n'ont pas pu voter faute de trouver leur bureau de vote. Et des heurts ont fait au moins deux morts. Ces évènements ont amené au moins 12 des 18 candidats en lice à demander l'annulation de l'élection.
"Nous n'avions pas la prétention d'organiser des élections sans irrégularités. Ce sont des irrégularités qui sont dues aux faiblesses des structures de l'Etat" haïtien, a déclaré le vice-président du CEP, Theleve Toussaint. "Dans la fièvre électorale de la journée, des électeurs n'ont pas réussi à trouver leur bureau de vote", a souligné M. Dorsainvil.
La demande d'annulation formulée par la majorité des candidats "n'est pas formelle", a affirmé M. Opont. "Les CEP ne peut pas se prononcer sur une requête qui n'est pas formelle", a-t-il dit. "Les candidats prennent une position politique, nous, nous faisons un travail technique", a-t-il poursuivi.
Le CEP "sera en mesure de produire un bilan (sur le scrutin) au retour de ses membres partis en région, dans trois jours" et "remercie la population d'avoir participé à l'avancement de la démocratie", a dit M. Dorsainvil.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/11/29/97001-20101129FILWWW00338-haiti-le-scrutin-valide-presque-partout.php

Les élections en Haïti s'achèvent dans la confusion

Les élections en Haïti se sont achevées dimanche dans la confusion: douze des 18 candidats au scrutin présidentiel, dont c'était le premier tour, ont réclamé son annulation en faisant état de fraudes massives.


Dans une rue de Port-au-Prince. Les élections en Haïti se sont
achevées dimanche dans la confusion: douze des 18 candidats
au scrutin présidentiel, dont c'était le premier tour, ont réclamé
 son annulation en faisant état de fraudes massives.
(Reuters/Eduardo Munoz)
Leur appel fait suite à des scènes de chaos dans de nombreux bureaux de vote de Port-au-Prince, la capitale, où des électeurs furieux de ne pas pouvoir voter ont saccagé un bureau de vote.
Des manifestations ont essaimé dans plusieurs parties du pays à la fermeture des bureaux à 16h00 (21h00 GMT). Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays. Une personne blessée par balle par des inconnus dans un bureau de vote de Fort-Liberté, dans le nord-est, a indiqué Radio Caraïbes.
"Nous dénonçons une fraude massive qui a lieu dans tout le pays (...) Nous réclamons l'annulation pure et simple des élections", ont déclaré les douze candidats dans un communiqué conjoint lu aux journalistes dans un hôtel de Port-au-Prince.
Le groupe comprend les principaux candidats de l'opposition à la présidence, dont beaucoup avaient déjà accusé la coalition du président René Préval, Inite (Unité), de chercher à l'emporter par des moyens frauduleux. Parmi eux figurent l'ancienne première dame Mirlande Manigat, le musicien Michel Martelly et l'avocat Jean-Henry Céant.
Le Conseil électoral provisoire a annoncé que les élections s'étaient "dans l'ensemble bien déroulées" à travers le pays, où étaient en place plus de 11.000 bureaux de vote. Il a cependant reconnu quelques difficultés et a dit s'employer à les résoudre.
Les Haïtiens devaient élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Dix-huit candidats à la présidence, 120 au Sénat et 900 pour la Chambre des députés étaient en lice.

INCIDENTS
Des retards ont affecté l'installation de matériel électoral et le début des opérations de vote en divers points, et nombre d'électeurs ont passé des heures à chercher, sous un soleil de plomb, les centres électoraux où leurs noms étaient enregistrés.
Dans le quartier de Tabarre, des électeurs qui ne trouvaient pas leurs noms sur la liste électorale ont mis à sac un bureau de vote installé dans une école. Deux policiers haïtiens qui étaient de faction ont fui les lieux, selon des témoins.
Plus de 12.000 casques bleus de la Minustah, la force des Nations unies dans le pays, étaient déployés pour surveiller les opérations de vote.
Dans le camp de réfugiés de La Pista, où sont regroupés plus de 50.000 rescapés du séisme de janvier qui a fait 250.000 morts, Harold Clerg se plaignait, comme nombre de ses camarades, de n'avoir pu obtenir les nouveaux papiers d'identité qui lui auraient permis d'aller voter.
"Le gouvernement dépense beaucoup d'argent pour faire campagne et larguer des tracts par avion mais nous, nous vivons dans les détritus, la misère et la faim", a-t-il dit à Reuters.
Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté actuellement à une épidémie de choléra qui a fait environ 2.000 morts.
Des émeutes contre les casques bleus ont éclaté ces dernières semaines à la suite de rumeurs accusant le contingent népalais de l'Onu d'avoir été le vecteur de la bactérie du choléra. Ces violences ont compliqué encore un peu plus la lutte contre la maladie ainsi que l'organisation des élections.
Plusieurs candidats à la présidence - le président sortant René Préval ne pouvait se représenter - avaient des chances de l'emporter, mais aucun ne semblait en mesure d'atteindre les 50% nécessaires pour être élu dès le premier tour.
Eric Faye et Jean-Stéphane Brosse pour le service français
http://www.lexpress.fr/actualites/2/les-elections-en-haiti-s-achevent-dans-la-confusion_940696.html

Wyclef Jean à la manifestation pour l'annulation de l'élection

Publié le 28 novembre 2010
Agence France-Presse, Port-au-Prince
Le chanteur Wyclef Jean, écarté de la course à la présidentielle haïtienne en août, était dimanche à Port-au-Prince à la tête d'une manifestation pour demander l'annulation du scrutin en raison de «fraudes» au profit du candidat du parti au pouvoir, a constaté l'AFP.
M. Jean défilait au côté de Michel Martelly, un des favoris à la présidentielle, pour que l'élection soit annulée. M. Martelly ainsi que onze autres candidats à la succession du président René Préval ont demandé plus tôt dimanche que le scrutin soit annulé en raison de «fraudes» opérées pour favoriser Jude Célestin, candidat d'Inite («Unité» en français), le parti de M. Préval.
«On ne doit pas voler le vote populaire», a dit Wyclef Jean à l'AFP alors que le cortège se dirigeait vers le centre-ville de Port-au-Prince.
Plusieurs centaines de personnes participaient à cette manifestation qui avait commencé dans une ambiance festive.
Alors que 12 des 18 candidats à l'élection présidentielle ont réclamé l'annulation du scrutin, le CEP (Conseil électoral provisoire) a indiqué dimanche que le vote se poursuivrait.
«Le vote se poursuit», a affirmé le président du CEP Gaillot Dorsainvil précisant que l'instance, «la seule à pouvoir annuler des élections (...) évaluerait le vote» en fin de journée «pour voir s'il y a lieu de réorganiser des élections» dans certains bureaux.
Par ailleurs, les diplomates amis d'Haïti se sont réunis dimanche, selon une source diplomatique qui a indiqué à l'AFP qu'ils entendaient demander «aux candidats à la présidence d'appeler leurs partisans au calme et aux plus hautes autorités du pays à prendre leurs responsabilités pour que la situation se calme».
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/elections-en-haiti/201011/28/01-4347170-wyclef-jean-a-la-manifestation-pour-lannulation-de-lelection.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4347227_article_POS1

Scrutin en Haïti: la communauté de Québec choquée

Publié le 29 novembre 2010
Mikaël Lalancette, Le Soleil
(Québec) La communauté haïtienne de Québec savait que la tenue de l'élection présidentielle comportait un risque d'irrégularités, de turbulences et de fraudes. Mais jamais au point de soulever un vaste mouvement réclamant l'annulation pure et simple de l'élection.
«C'est littéralement grossier, il n'y a pas d'autre mot», a réagi le président de l'Association haïtienne de Québec, Adrien Chavannes. «Les gens de la communauté savaient qu'il y aurait des irrégularités, mais on pensait qu'on pourrait quand même faire les choses de façon civilisée.»
Si le représentant de la communauté de 800 membres salue l'unité dont ont fait preuve 13 candidats sur 18 en exigeant l'annulation du scrutin, M. Chavannes espère tout de même que ces derniers iront chercher des appuis de la communauté internationale pour freiner «cette mascarade».
Sans quoi il sera difficile de renverser le couronnement du «dauphin» du président sortant René Préval, Jude Célestin.
«Étant donné la situation dans le pays, ce sera difficile d'avoir une mobilisation populaire contre cette élection. Beaucoup de gens en Haïti ne s'y intéressaient même pas avant qu'elle soit déclenchée», a fait remarquer M. Chavannes.

Rôle du Canada
L'enseignant retraité du Cégep Limoilou a souligné que la communauté internationale devait jouer pleinement son rôle puisque, des 30 millions $ nécessaires à la tenue des élections, 22 seront assumés par cette dernière.
Les deux tiers de cette somme proviendront des États-Unis, du Canada, du Brésil et de l'Union européenne. Cela fait dire à M. Chavannes qu'il y a «des moyens de se faire entendre. Les représentations et les pressions doivent être faites auprès des ambassades de ces pays».
Les observateurs étrangers, veillant à la bonne marche du scrutin, ont une «lourde responsabilité» sur leurs épaules, selon lui. «En ne dénonçant pas les problèmes, les candidats et les observateurs étrangers deviennent eux-mêmes complices du système.»
Les propos du président de l'association de Québec font écho à ceux de Stefan Widmaier, un bachelier en administration de l'Université Laval.
Le jeune Haïtien, qui se tient informé depuis plusieurs jours sur son pays natal par l'entremise des radios haïtiennes sur Internet, a constaté le désintérêt de la population en discutant avec sa mère la veille.
«Elle ne savait même pas si elle irait voter», a indiqué le natif de Port-au-Prince. Lorsque Le Soleil lui a demandé si l'incertitude de sa mère était causée par la faiblesse des candidats ou par l'absence d'intérêt pour l'élection, il a répondu : «Un peu des deux.»
«On s'attendait un peu à ça. Les gens en Haïti veulent entendre parler de la reconstruction du pays, de la situation du choléra. Ce qu'il faut, c'est du changement, un retour de la stabilité, des investissements étrangers et la promotion de l'éducation. Le pays n'avait pas besoin d'une élection truquée», a tranché le jeune homme.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201011/28/01-4347227-scrutin-en-haiti-la-communaute-de-quebec-choquee.php

Chaos électoral

Publié le 29 novembre 2010
Agnès Gruda, envoyée spéciale, La Presse
(Port-au-Prince, Haïti) Des électeurs incapables de trouver leur nom sur la liste électorale. Des manifestants qui expriment leur rejet du régime en place: «Nous ne voulons plus du pouvoir du choléra!» Haïti a connu une journée de vote chaotique, hier. L'opposition a dénoncé «la fraude massive qui est en train de se commettre» et appelé à l'annulation des élections. Mais pour l'heure, il n'est pas question d'invalider le scrutin.
Les bureaux de vote n'avaient pas encore fermé leurs portes, hier, quand des milliers de partisans du chanteur Michel Martelly, candidat à la présidence d'Haïti, se sont mis en marche vers le centre de la capitale en dansant dans une atmosphère de carnaval.
«Jude Célestin donne de l'argent, mais moi, j'ai voté pour Martelly», scandait la foule, en faisant allusion au dauphin du président René Préval, à qui on reproche d'avoir tenté d'acheter l'appui des électeurs.
Quelques heures plus tôt, 12 des 18 candidats à la présidence, y compris toutes les figures de proue de l'opposition, dont Michel Martelly et la favorite des sondages, Mirlande Manigat, avaient réclamé l'annulation du vote et la tenue de nouvelles élections.
Dans une rare déclaration unanime, ces politiciens ont dénoncé «la fraude massive qui est en train de se commettre dans tout le pays et dans la majorité des centres de vote.»
Ils ont reproché au Conseil électoral provisoire, responsable de l'organisation du scrutin, d'avoir «trafiqué» les élections, en accord avec le gouvernement de René Préval. Et ils ont appelé la population à manifester pacifiquement en faveur d'un «Haïti nouveau».
Les élections d'hier sont un «désordre organisé par l'État pour garder les gens dans la misère», a lancé Michel Martelly en quittant l'hôtel Caribe où avait eu lieu la conférence de presse.
«Après le tremblement de terre et le choléra, ce vote est le pire des désastres», a dénoncé un autre candidat de l'opposition, Leslie Voltaire.
«Le parti du pouvoir a dépensé des millions pour gagner ces élections, alors que les gens ont faim. Nous voulons la démocratie», s'est exclamée une femme croisée sur la route montant vers l'hôtel Caribe.
Pour qui avait-elle voté? «Mon vote est secret, mais je peux vous dire que j'ai voté contre Inité», a-t-elle répondu, citant le parti du président René Préval.

Vote de rejet
Voilà qui résume bien l'atmosphère qui régnait hier à Port-au-Prince, où l'on sentait un engouement enthousiaste pour le candidat à la tête chauve, Michel Martelly. Mais où dominait surtout le rejet massif du régime en place, désormais associé à l'épidémie de choléra qui a fait plus de 1600 morts depuis cinq semaines.
Les manifestants ont arraché des dizaines d'affiches de Jude Célestin, qui avait tapissé la ville de son visage souriant, rayé d'une moustache. Hier après-midi, des centaines de ces affiches jonchaient les rues de la capitale.
En début d'après-midi, le chanteur Wyclef Jean, dont la candidature à la présidence a été rejetée par le Conseil électoral, a rejoint la camionnette de Michel Martelly qui a défilé devant une population en liesse.
«Je suis très fier, Michel Martelly est un homme généreux, il donne à manger aux gens, moi, j'ai déjà joué au football avec lui, vous imaginez Jude Célestin jouer au football?» a demandé un des manifestants, Marvin Petit-frère, qui exultait au point d'embrasser les passants.
Le climat de fête qui régnait hier à Port-au-Prince n'avait rien à voir avec les manifestations violentes qu'Haïti a connues la semaine dernière. Il n'y avait ni pierres ni pneus brûlés. Mais ailleurs au pays, on a rapporté quelques explosions de violence. À Jacmel, des partisans de Michel Martelly et de Jude Célestin se sont affrontés à coups de pierres. Dans plusieurs villes, des boîtes de scrutin ont été vidées dans la rue. Plusieurs bureaux de vote ont été saccagés et deux personnes ont été tuées dans des affrontements à Aquin, près de la ville des Cayes, selon la presse locale.
Dans la capitale, les manifestants se sont dirigés vers un bureau du Conseil électoral, des pierres ont été lancées et la manifestation a finalement été dispersée au moyen de gaz lacrymogènes.

Vote chaotique
Ces incidents sont survenus à l'issue d'une journée de vote chaotique. D'innombrables électeurs ne parvenaient pas à trouver leur nom sur la liste électorale et ne savaient pas dans quel bureau de scrutin ils devaient voter.
«Je n'ai pas trouvé mon nom, je ne pourrai pas voter», pestait Dalia, rencontrée à la sortie du bureau de vote du Lycée français, dans Pétionville, une demi-heure avant la fermeture du bureau de scrutin.
Un autre électeur, Paul Ismerand, a passé des heures à chercher son nom lui aussi. Il a fini par le trouver. «Moi, j'ai voté contre ce gouvernement. Nous ne voulons plus du pouvoir du choléra!»
Louis Smith s'est rendu tôt hier matin au lycée Sainte-Anne, à Cité-Soleil, célèbre bidonville de Port-au-Prince, où il devait travailler comme scrutateur. «Je suis arrivé à 3h du matin, mais je me suis rendu compte que ma place avait été prise», a-t-il déploré.

Pas question d'annulation
Avec le déroulement chaotique du vote, les dénonciations de fraude et l'appel au report de l'élection, le Conseil électoral provisoire a fini par admettre qu'il y avait eu des problèmes dans une centaine de centres de vote. Mais pas question d'annuler l'élection, le Conseil n'ayant pas reçu de demande formelle en ce sens.
La veille du vote, le chef de la mission d'observation de l'Organisation des États américains, Colin Granderson, a dit prendre au sérieux les rumeurs dénonçant les changements de dernière minute sur les listes de superviseurs des bureaux de vote. Mais dans l'ensemble, il a dit faire confiance aux «verrous» que le Conseil électoral avait instaurés contre la fraude.
La conférence de presse au cours de laquelle la mission de l'OEA devait faire ses premières observations, hier, a été annulée après l'appel à la suspension du scrutin. La mission a déployé 118 observateurs internationaux pour suivre le vote dans environ 11 000 bureaux de scrutin.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/elections-en-haiti/201011/29/01-4347251-chaos-electoral.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4347246_article_POS2

Élections en Haïti: la communauté de Montréal inquiète

Publié le 29 novembre 2010
Catherine Handfield, La Presse
Gaston Charles attendait des clients hier après-midi dans une station de taxis du Vieux-Montréal. Comme la plupart des chauffeurs d'origine haïtienne, il suivait le déroulement des élections en direct à la radio ethnique montréalaise CPAM.
Lorsque La Presse l'a abordé, il venait tout juste d'apprendre que 12 candidats avaient réclamé l'annulation du scrutin en raison des «fraudes» et des «irrégularités» visant, selon eux, à favoriser Jude Célestin, candidat du président sortant René Préval.
«Ce n'est pas bon, ça, ce n'est pas bon, a-t-il laissé tomber en hochant la tête de gauche à droite. Ça fait longtemps que le processus démocratique est installé en Haïti, mais force est de constater que ce n'est toujours pas une vraie démocratie.»
Il rappelle que les élections législatives de 2000 en Haïti, gagnées par le parti de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, ont également été entachées d'allégations de fraude.
«C'est la même chose qui continue, a-t-il déploré. René Préval est proche d'Aristide, et maintenant, il veut que son candidat soit élu. On ne peut accepter ça. La communauté internationale doit le dénoncer.»
La démocratie haïtienne est encore précaire, convient Frantz Benjamin, membre actif de la communauté haïtienne montréalaise. «Dans un pays comme Haïti, où tout le monde est unanime sur la faiblesse de toutes les institutions, il est clair que la démocratie est encore un processus et qu'on n'y est pas encore», a-t-il dit.

«Vers un réel changement»
Selon lui, les élections devraient inciter les institutions et les organismes présents en Haïti à réfléchir sur leur façon d'intervenir. «Et le peuple haïtien devrait participer à cet exercice-là», a-t-il souligné.
Claudel Toussaint, membre actif de la communauté et gestionnaire à la Ville de Montréal, qualifie la situation actuelle de «désolante» et «préoccupante».
Si les allégations de fraude s'avèrent, dit-il, il s'agirait d'un échec pour les institutions électorales haïtiennes, pour le pouvoir en place, mais aussi pour les pays étrangers qui ont investi des millions en Haïti.
Aussi imparfait soit-il, le scrutin d'hier constitue malgré tout un «passage obligé» vers un réel changement en Haïti. «Le pouvoir actuel a atteint ses limites dans la gestion de la crise du séisme de janvier. Il faut faire place à un renouveau économique, culturel, institutionnel, social et psychologique.»
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/elections-en-haiti/201011/29/01-4347246-elections-en-haiti-la-communaute-de-montreal-inquiete.php

Haïti: deux morts et des candidats qui réclament l'annulation du scrutin

Les élections présidentielles en Haïti tournent au réglement de comptes. La plupart des candidats continuent de réclamer l'annulation du scrutin. Des affrontements dans les rues ont fait deux morts. L'Onu en appelle au calme. Mise à jour : 29.11.2010, 08h30
Haïti n'avait pas besoin de ça. Après le violent séisme qui a ravagé le pays en janvier dernier, c'est à une nouvelle tempête, politique cette fois, que les habitants doivent faire face.
Ce lundi matin, treize des dix-neuf candidats aux élections présidentielles et législatives continuent de réclamer l'annulation du scrutin d'hier.
Ils dénoncent des «fraudes organisées à haut niveau» alors que le scrutin a été validé cette nuit dans la majorité des bureaux de vote.
A la suite de cette journée de vote, des milliers de manifestants ont défilé dimanche soir à Port-au-Prince, accusant le pouvoir en place de fraudes destinées à favoriser le candidat Jude Célestin. La candidate Mirlande Manigat, une des favoris a relayé cette demande via son porte-parole, Patrice Dumond. «Il ne s'agit pas uniquement de fraudes, c'est un véritable scandale, un véritable kidnapping des élections», a t-il déclaré à la mi-journée.
Le scrutin a été marqué dimanche par plusieurs scènes de violence dans différents bureaux de vote qui ont fermé à l'heure prévue. Beaucoup ont été saccagés et de nombreux affrontements entre rivaux politiques auraient fait deux morts et plusieurs blessés.
L'ONU et la communauté internationale ont exprimé dimanche «leur vive préoccupation suite aux nombreux incidents», et exhorté la population et les acteurs politiques «à rester calmes».

Qui pour le second tour ?
Mirlande Manigat avait déjà évoqué le risque de fraudes plusieurs jours avant la consultation. Autre candidat pas du tout content du déroulement de ce scrutin, Jacques Edouard Alexis. Lui aussi, il a invoqué une succession d'irrégularités. Il a également mis en cause le rôle du président sortant René Préval dans l'organisation du scrutin. «Je ne veux plus d'élection avec (René) Préval», a-t-il dit.
C'est le cas également de Yvon Neptune. Mais «que propose-t-on après?», s'est-il demandé au cours de la même conférence de presse que ses concurrents réclamant l'annulation du vote. «Que peut-on faire en attendant de bonnes élections? Il faut une solution concertée entre tous les candidats», a t-il dit.
Moins d’un an après le séisme qui a ravagé Haïti le 12 janvier, faisant 250 000 morts, 4,7 millions d’électeurs devaient élire hier le successeur du président René Préval, à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat.
19 candidats se disputaient ce premier tour mais seulement 3 pourraient émerger du lot. Le candidat du pouvoir sortant Jude Célestin, l'ex-Première dame Mirlande Manigat, universitaire de 70 ans et diplômée de la Sorbonne et la star de la chanson Michel Martelly semblent les mieux placés pour se qualifier pour le second tour de la présidentielle.
http://www.leparisien.fr/international/haiti-deux-morts-et-des-candidats-qui-reclament-l-annulation-du-scrutin-28-11-2010-1169379.php

L'épidémie de choléra en Haïti importée, selon un épidémiologiste réputé

De Deborah PASMANTIER (AFP) – PARIS — L'épidémie de choléra en Haïti a été importée, la souche ne pouvant provenir ni de l'environnement ni des camps de sinistrés du séisme du 12 janvier, a déclaré à l'AFP le professeur français Renaud Piarroux, épidémiologiste de retour d'une mission pour le gouvernement haïtien.
Le Pf Piarroux, spécialiste du choléra revenu dimanche d'une mission de trois semaines en Haïti à la demande du ministère haïtien de la Santé et de l'ambassade de France est formel : l'épidémie "n'est pas liée au séisme, elle ne provient pas non plus d'une souche environnementale".
"Cela a commencé dans le centre du pays. Pas au bord de la mer ni dans les camps de sinistrés (où vivent 1,3 million de personnes). L?épidémie ne peut donc être d'origine locale. C'est-à-dire que c'est importé", explique ce chef de service dans un hôpital de Marseille (sud de la France).
Selon des responsables haïtiens, les premiers cas sont apparus mi-octobre sur les bords d?un affluent du fleuve de l'Artibonite, à proximité de la base des Casques bleus népalais de la Mission de l'ONU en Haïti (Minustah) à Mirebalais (centre).
Ces derniers ont été accusés par une partie de la population d'avoir importé la maladie qui a fait plus de 1.640 morts.
Le docteur français Gérard Chevallier, qui a travaillé avec le professeur Piarroux, a récemment estimé que "la probabilité épidémiologique est élevée".
Des accusations démenties par la Minustah qui a indiqué que les tests réalisés dans les latrines et eaux du camp népalais étaient "négatifs".
"L'épidémie a explosé sur un mode extrêmement violent le 19 octobre avec plusieurs milliers de cas et plusieurs centaines de morts en quelques jours après que de très nombreuses personnes ont bu l'eau du fleuve dans le delta de l'Artibonite. On n'a jamais vu ça en termes de rapidité de démarrage depuis l?épidémie autour de Goma (ex-Zaïre) en 1994", poursuit le professeur Piarroux.
La bactérie se transmet généralement d'homme à homme. Elle peut aussi se transmettre par de l'eau "mais normalement avant d'arriver à toucher plusieurs milliers de personnes, il se passe des semaines ou des mois. Là, on parle de jours", poursuit l'épidémiologiste qui a fait de nombreuses missions sur le choléra en Afrique.
L'épidémie a aussi connu "une vitesse de diffusion exceptionnelle car les gens ont fui et amené en quelques jours le choléra dans de nombreuses communes à la périphérie de l'Artibonite". Elle va continuer à s'étendre, mais avec une vitesse de propagation bien moins rapide notamment dans le sud du pays, selon M. Piarroux.
A ce stade, "à peu près la moitié des communes du pays sont touchées plus ou moins fortement", selon les constatations faites par le professeur sur le terrain. "On en est à plus de 70.000 cas, on peut facilement imaginer qu'on atteigne les 200.000. Mais il n'y aura pas des dizaines de milliers de morts ni de pic majeur".
Plusieurs zones restent très vulnérables en particulier dans les montagnes situées au nord de la plaine de l'Artibonite. "Ce sont des zones rurales avec des villages isolés où il y a peu d'accès aux soins et où l?eau potable manque. Par endroits, on compte déjà plus d'un mort pour 1.000 habitants".
La situation est également très tendue dans certaines zones urbaines, telles que le faubourg de Cité Soleil à Port-au-Prince et la ville de Cap-Haïtien (nord).
Le professeur, qui remettra un rapport au ministère français des Affaires étrangères, estime que l'accès aux soins et leur qualité sont "bons" avec une létalité autour de 1% dans la plupart des structures d'accueil.
Il estime également que la récente mise en place avec les Haïtiens d'un système permettant de recueillir les informations sur le choléra dans chaque commune, avec un délai de deux ou trois jours, devrait permettre de mieux cibler la prise en charge des malades.
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