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mercredi 6 octobre 2010

PROGRAMMES DE GOUVERNEMENTS...JACQUES EDOUARD ALEXIS

Haïti - Élections : Jacques-Édouard Alexis, projet de société


06/10/2010 14:04:29
Chaque candidat agrée aux élections présidentielles peut nous faire parvenir des informations sur son programme et ses engagements. HaïtiLibre en fera la publication, gratuitement, sans distinction, ni privilège, dans le seul but d’informer et de diffuser le plus largement possible l’information auprès des électeurs et de la population en général.

Jacques-Édouard Alexis
Mobilisation pour le Progrès d'Haïti» (MPH)

PRESENTATION
L’élaboration de ce Document part d’un constat largement partagé quant à l’impératif d’opérer une reconfiguration de l’architecture de la société haïtienne. Fondamentalement, il est axé sur une perspective rassembleuse, nonobstant son option préférentielle en faveur des oubliés historiques de notre société. Dans cette optique, je voudrais, en toute humilité, exposer quelques unes des convictions majeures entretenues par notre institution.
1. Les disparités criantes entre les principales couches sociales en Haïti représentent des freins à l’avancement du pays commun. En effet, elles constituent un blocage à l’épanouissement d’un véritable entreprenariat national, ainsi qu’un obstacle à la création ingénieuse et une répartition équitable de la richesse collective.
2. Nous attachons une importance de premier ordre au développement des communautés du Pays en Dehors. Sur cette base, nous proposons à la nation, entre autres, de maintenir le cap sur la nécessité de garantir le développement de la production nationale, dont le vecteur principal (mais non exclusif) sera la modernisation du secteur agricole. Il en découle l’impératif d’intensifier les activités visant à la recapitalisation de l’agriculture paysanne et l’augmentation de la production vivrière par des initiatives novatrices permettant, au moins, de réduire la dépendance alimentaire du pays.
3. Dans ce cadre, il importe d’adopter en urgence les mesures adéquates pour assurer la réhabilitation de notre patrimoine naturel. En effet, notre développement sera irrémédiablement hypothéqué si nous ne mettons un terme à l’in curie collective que constituent nos pratiques face à un environnement devenu une menace à notre survie.
4. En même temps, il convient d’assumer les caractéristiques distinctives de notre peuple, dont les producteurs artistiques et culturels sont dotés d’une créativité fascinante. Il n’est donc guère étonnant qu’ils aient su transformer notre coin de terre en un haut lieu d’effervescence esthétique. Notre culture constitue à la fois un outil pour refaçonner notre image lourdement abimée, un rempart face aux assauts externes de tous ordres, et un vecteur par excellence de notre affirmation. Pour mettre un terme à sa course accélérée vers l’abîme, Haïti se doit de chercher un point d’ancrage dans sa culture, ainsi qu’une piste de décollage dans son fabuleux patrimoine. En reflétant fidèlement notre quotidienneté besogneuse, mais aussi nos joies et nos peines, notre culture demeure le socle sur lequel sont fondées nos grandioses espérances. Il nous tient impérativement d’en assurer la mise en valeur.
5. Nous considérons de la plus haute importance le plein recouvrement de la souveraineté nationale, en même temps que l’établissement de relations plus équilibrées et fécondes avec la communauté internationale. A cette fin, il nous faudra édifier de solides passerelles de confiance réciproque. Nous proposons d’orienter résolument le dialogue avec nos partenaires étrangers vers des actions structurantes, au lieu de nous enliser dans les approches à court terme dictées, mais non justifiées, par l’acuité et la démesure des besoins quotidiens. La Nouvelle gouvernance en Haïti, en engageant l’indispensable réforme de l’État, se devra d’adopter une approche novatrice pour coopérer avec la communauté internationale. Cette coopération devra s’inscrire dans un aligne ment sur nos orientations et priorités, comme le recommande la Déclaration de Paris. Autrement, l’année prochaine et les années après, les mêmes actions répétitives, sans impact sur le pays, et les mêmes recettes caritatives de l’aide humanitaire viendront hanter nos consciences, avec leur cortège d’illusions, de frustrations et d’indignité.
6. Les compatriotes de la diaspora devront jouer un rôle à part entière dans l’opérationnalisation du Projet Démocratique National. A cet égard, il nous tient à cœur de rappeler l’attachement admirable qu’ils manifestent à l’endroit de leur pays en général, et de leur localité d’origine en particulier. Nous comptons mettre pleinement à profit le riche réservoir de ressources expertes et de capitaux détenus par ces frères et sœurs de l’extérieur qui n’ont jamais cessé de fournir la preuve tangible de leur fidélité à la Mère patrie.
7. Nous exhortons nos compatriotes à se rappeler que, sans entrer dans un quelconque isolement par rapport au reste du monde, la dynamique du véritable développement devra être mise en branle sur une base nationale. Cette démarche sera assurée collectivement en tout premier lieu par les Haïtiens et les Haïtiennes. En effet, nous partageons une vision grandiose de l’affirmation et du développement d’Haïti. Pour cela, il nous convient en urgence de reconstruire notre confiance en nous mêmes. Aucun pays dans l’histoire n’a effectué son développement à partir de la générosité des partenaires externes. Il nous faudra renouer avec les traditions des grands bâtisseurs léguée par des figures de proue nationales ( H. Christophe, D. Estimé par exemple) pour aider à assurer la mise en œuvre du Projet Démocratique Nationale.
8. Nonobstant l’acuité exceptionnelle de la situation haïtienne, il nous importe au plus haut point de rejeter toute vision négative de l’avenir de notre pays. En effet, la détermination indomptable de citoyens et de citoyennes confère la garantie d’une boussole sure pour réussir la mise à flot de la barque nationale. C’est sur cette note d’optimisme que j’exprime à nouveau ma joie d’accompagner sur les fonts baptismaux le Document de Vision Stratégique pour le Développement National proposé par le CENAREF.
Jacques Edouard Alexis Coordonnateur.
INTRODUCTION
Il est largement admis de nos jours que le développement d’une nation ne peut se concevoir sans une vision, une projection de cette nation dans le temps et dans l’espace, partagée par une large majorité de la population ayant des liens d’appartenance obligatoire à un même territoire. Cette vision, selon le CENAREF, doit être inclusive, aussi bien en ce qui concerne ses acteurs que ses bénéficiaires, avec toutefois une démarche claire et résolue visant à l’élimination des disparités criantes subies par les plus vulnérables et les plus démunis de notre société. La réduction/ élimination des iniquités et de la dépendance auxquelles notre société est en butte représente un impératif majeur pour sa modernisation. En même temps, la vision de notre futur en tant que nation tiendra compte de manière impérative des traits culturels et historiques qui nous particularisent et nous différencient des autres peuples.

CE QUE NOUS VOULONS (Projet)
1. Nos finalités et nos buts
Le projet inhérent à la vision stratégique que nous proposons est destiné à divorcer avec les méthodes de gestion en usage dans l’État traditionnel haïtien à travers les gouvernements successifs. En effet, les dirigeants de notre pays, à de rarissimes exceptions près, pratiquent un pilotage à vue des affaires de la nation, sans aucun souci de continuité en ce qui concerne les réalisations. La finalité essentielle du projet prôné par le CENAREF consistera, dans un horizon déterminé, à débarrasser notre pays de ses expressions choquantes d’arriération et d’iniquités. La strate des 20% les plus riches notre population concentre en ses mains plus de 70% de la richesse nationale, alors que celle des 20% les plus pauvres en détient moins de 1%.
Un telle situation traduit la négation de fait des droits fondamentaux de la majorité des citoyens/citoyennes; elle constitue un obstacle de premier ordre au démarrage de notre société. La déconstruction de cette anomalie structurelle représente une condition sine qua non à toute démarche visant à assurer l’insertion d’Haiti dans la modernité. L’amélioration du cadre général de fonctionnement de la société requiert impérativement une amélioration significative de la condition de ses couches les plus vulnérables. La vision du CENAREF est sous tendue par une démarche claire et résolue dans cette direction.

2. Nos grands défis
LE CENAREF prend acte que l’Etat Traditionnel Haïtien est directement responsable des blocages qui ont empêché l’affirmation au sein de notre société des segments les plus démunis qui y représentent pourtant l’immense majorité. Cette polarisation à outrance est porteuse d’une potentialité dévastatrice pour notre pays. Aujourd’hui, dans un contexte où notre souveraineté est mise en question, il s’avère nécessaire d’opérer une introspection collective et de nous ressaisir pour éliminer en priorité les disparités génératrices de tensions fratricides qui, à toutes fins utiles, constituent une marche accélérée vers l’abîme. A cette fin, il est urgent de construire entre les secteurs et organisations politiques sur l’échiquier national un nouveau type de relations. L’expression opérationnelle pourrait en être cet accord de gouvernabilité sur un horizon de vint-cinq ans évoqué par le Chef de l’Etat.

2.1 Pour un consensus de longue durée
LE CENAREF demeure convaincu que seul l’établissement d’une paix durable fondée sur un consensus sans ambiguïté pourra contribuer à placer le pays à l’abri des turbulences de toutes sortes qui sapent de fond en comble son fonctionnement et menacent aujourd’hui sa survie. La nécessité d’une réconciliation lucide et pragmatique pour la reconstruction du pays commun, ainsi que l'impératif d’une cohabitation fonctionnelle sur l’échiquier socio politique s’appliquent à tous les secteurs de la vie nationale. Notre projet d’édification d’un Nouvel Etat Haïtien requiert un véritable Vertières spirituel. Il est sous tendu par l’émergence impérative d’une nouvelle posture de civisme, de patriotisme et de progressisme, à la fois gage et modalité de mise en œuvre d’un agenda véritablement national. Il est basé sur l’impératif d’une cohabitation susceptible de faire reculer les forteresses de toutes sortes (économiques, religieuses, linguistiques, ethniques etc.) derrière lesquelles ont été le plus souvent érigée les relations socio politiques dans notre pays; il est balisé par la consécration de la validité invariable du suffrage universel et de l’inclusion citoyenne selon le principe cardinal de “ un homme un vote”; somme toute, ce projet interpelle l’ensemble de la nation dont il exprime la tendance dominante pour l’avènement en Haïti d’un nouvel ordre marqué profondément par les valeurs cardinales de la démocratie.
2.2 Une nouvelle manière d’être haïtien
Face à un horizon national obstrué de toutes parts, une réinvention de l’haitianité s’impose. Elle renvoie à une redéfinition du fait politique et à une nouvelle approche des relations entre groupes et secteurs politiques différents. Elle commande de briser la dynamique infernale d’opposition entre l’Etat et la Nation, de même que les oppositions souvent insignifiantes, mais rendues artificiellement irréductibles, entre les diverses composantes de la société..
Pour assurer la concrétisation d'un tel projet inhérent à la vision du CENAREF, il convient d’œuvrer à l’édification d’un nouvel Etat. Ce Nouvel Etat Haïtien sera, entre autres, un Etat de services ardemment engagé dans la pratique d’un humanisme intégral; il sera l’antithèse de l’Etat kraze zo ancré dans un obscurantisme anti-citoyen. Il se rappellera de manière invariable que l’organisation de la vie politique repose essentiellement sur l’existence de partis politiques structurés. Il se souciera constamment de stimuler la solidarité entre les citoyens et citoyennes. Il s’affirmera dans l’observance scrupuleuse de la primauté du droit, de l'équité et de la justice, conditions essentielles de la modernisation de la société. Il sera un ardent promoteur de l’entreprenariat dans tous les secteurs de la vie nationale; il constituera le principal garant de la sécurité des vies et des biens, de même que de la sécurité sociale.
Le Nouvel Etat Haïtien devra essentiellement, entre autres, être capable de garantir l’intérêt général et de défendre les intérêts nationaux face aux défis mondiaux, en assurant notamment la protection de la souveraineté nationale. Il devra être en mesure de fournir une contribution à la consolidation de la paix régionale et mondiale. Il sera un Etat juste et respectueux des droits fondamentaux des citoyens et citoyennes. Il s’évertuera à créer les conditions permettant d’éviter que des troupes étrangères ne viennent une fois de plus fouler le sol national, en qualité de forces d’occupation, comme cela s’est produit en trois occasions sur une période d’environ quatre vingt dix années, incluant l’année de la célébration du bicentenaire de notre indépendance.
Le Nouvel Etat Haïtien nécessite la venue dans notre environnement politique d’un leadership frappé du sceau de la rectitude, mû essentiellement par l’esprit de service et imprégné des principes républicains. Nos dirigeant/dirigeantes devront se montrer prêts/prêtes à afficher un esprit de tolérance en renonçant à la défense aveugle des intérêt de faction au profit d’une adhésion invariable aux prescrits normatifs garantis par l’endossement universel et souverain de la communauté des citoyens/citoyennes. L’apparition d’une élite intellectuelle de type nouveau, dépouillée de toute superbe et prompte à offrir une contribution généreuse à la mise au point et à l’activation d’un agenda national d’essence républicains devra répondre au rendez-vous de la mise en chantier de ce projet.
L’érosion des valeurs et de l‘autorité générale a accentué la perte de confiance en l’Etat dans tous les sphères de l’organisation et du fonctionnement de la société. Au fait, il ne nous incombe guère de faciliter une quelconque restauration de l’Etat traditionnel non de son autorité. Leur déphasage ainsi que celui des élite qui en ont si couramment abuse commandent une refondation de l’entité nationale étatique dans sa globalité.
2.3 Nos choix et nos priorités
2.3.1 Les variables fondamentales: Démographie et Environnement
Un solide consensus doit être établi sur les questions qui mettent directement en jeu l’avenir de la Nation haïtienne dans son entièreté. Particulièrement, pour opérer le développement national de manière irréversible, il convient, estime le CENAREF, d’assurer le contrôle de deux variables critiques qui autrement constituent une lourde hypothèque pour l’avenir d’Haïti, en l’occurrence la démographie et l’environnement. Ces deux secteurs revêtent un caractère névralgique qui commande une alerte nationale, il importe de définir sans délai une politique susceptible d’enrayer la catastrophe écologique qui guette notre pays. Sans des mesures d’endiguement et de réhabilitation vigoureuses, des accidents environnementaux de grande envergure risquent d’affecter très gravement notre existence de peuple.
En même temps, dans la perspective du développement durable de notre pays, une attention particulière devra être accordée à la dimension démographique. Notre politique à cet égard tâchera d’influencer, selon les besoins et priorités, la densité de la population, de même que la pyramide d’âge, la structure des ménages et leur distribution sur le territoire national. Faute d’une telle approche, l’augmentation débridée de la population risque d’entraîner une inadéquation vertigineuse entre les besoins et les ressources, Dans un tel contexte, les profondes disparités au sein de notre société risquent de provoquer une insuffisance généralisée et une accentuation incontrôlable de la pauvreté. La prise en compte d’un tel scénario dans les plans nationaux contribuera à assurer une préservation de la base productive nationale; elle permettra également de procéder à un aménagement fonctionnel du territoire avec notamment le souci d’enrayer la dissémination de la population dans les milieux ruraux. De telles considérations s’avèrent fondamentales.
2.3.2 Priorités à caractère transversal: réforme de l’Etat
La vision stratégique du développement national proposé par le CENAREF sous tend une démarche de reconfiguration des relations entre les divers secteurs et institutions du pays, peu importe le vocable retenu à cet égard: Nouveau Contrat Social, Pacte de Gouvernabilité, Pacte Social, Réingénierie de l’Etat. Mais, personne ne doit être dupe car, tout compte fait, pour être mené à bien, un tel projet ne pourra être que révolutionnaire dans ses fondements, humaniste dans ses finalités, démocratique dans ses modalités et convivial dans sa mise en œuvre. Il est établi sur une vision radicalement novatrice de notre pays, de son organisation, des relations entre ses principales couches sociales, de son positionnement sur l'échiquier international, entre autres. Il requiert la mise en place des conditions nécessaires à la généralisation de l'accès à la citoyenneté par la scolarisation universelle, une justice unique et accessible à tout le monde, l'élimination de toutes les barrières sociales et culturelles. Il est échafaudé sur un rêve grandiose, générateur d'un cadre d'affirmation et d'émancipation pour notre pays et tous/toutes les citoyens/citoyennes, en lieu et place de l'image d'apocalypse qui, souvent non sans perfidie, est véhiculée à son sujet.
Par ailleurs, la construction du Nouvel Etat Haïtien devra tenir compte du rôle fondamental dévolu aux Collectivités Territoriales par la Constitution de 1987 qui en fait l'axe majeur du nouveau régime politique et de l'action étatique. Le processus de décentralisation deviendra à cet égard un pôle politico administratif de toute première importance.
Aujourd'hui plus que jamais, notre pays éprouve le besoin d'un élan collectif pour entreprendre une croisade unitaire contre les retards sans nombre qu'il affiche par rapport à la communauté des nations. Une telle entreprise nécessite un large consensus et une atmosphère de ferveur patriotique où devront être dépassées les querelles de clocher, quand il s'agit et parce qu’il s'agit de déterminer les choix porteurs qui engageront le destin de la communauté nationale pour les 20 à 25 années. Elle implique également un Etat dont l'autorité sera établi sur un sens achevé de ses responsabilités. Autrement dit, un Etat fort et doté d'une respectabilité découlant en droite ligne de l'accomplissement des missions qui lui sont imparties, Elle requiert un Etat capable d'imposer la vision de la majorité et le caractère impératif des dispositions normatives et légales inhérentes au vécu démocratique. Elle nécessite un Etat capable de jouer le rôle déterminant d'instrument principal du changement, devant en assurer l'impulsion, l'orientation et l'encadrement, en synergie avec l'ensemble des acteurs individuels et collectifs, notamment les partis politiques et les groupes organisés de la société civile. Elle nécessite la mise au rancart des pratiques de banalisation auxquelles l'Etat traditionnel a toujours été soumis. L'histoire de l'humanité a amplement démontré la validité de cette assertion en matière de changement et de modernisation des sociétés.

2.3.3 La valorisation et le développement des ressources humaines
Haiti ne pourra en aucun cas aspirer à son affirmation sans accorder l'attention requise au secteur du développement et de la valorisation des ressources humaines qui intègre les trois dimensions de la formation, de la santé et de l'éducation civique des jeunes. Le chemin éclairant de l'Education est l'unique voie conduisant à l'émancipation aussi bien individuelle que collective..
En fait, l'état de délabrement du système éducatif national et le poids insignifiant du secteur public dans le réseau national des établissements scolaires constituent des expressions sans équivoque de la faillite de l'Etat traditionnel haïtien et des élites qui l'ont dirigé. La rectification en urgence de cette situation, qui représente en même temps une injustice vis-à-vis des secteurs traditionnellement marginalisés et un obstacle absolu au développement du pays, constitue le point de départ obligatoire du démarrage national. Dans cette ligne, il faudra, dans la mise au point du curriculum national de formation, prendre en considération la sensibilisation à la protection de l'environnement, la culture de l'entreprenariat, la culture de la paix et l'égalité des sexes.
La vision du développement partagée par le CEVAREF est fondamentalement basée sur le fait que l'Homme/Femme demeure le "capital le plus précieux". Une véritable mystique du savoir, aussi bien d'essence universelle que de souche nationale, devra être distillée dans tous les compartiments de la société en vue d'assurer la valorisation et l'accessibilité de l'éducation.
Dans le même ordre d'idée et à un autre niveau, la lutte contre l'analphabétisation devra se réaliser selon le format d'une mobilisation des forces vives du pays; elle fournira ainsi l'opportunité d'assurer une cimentation plus robuste au sein d'une société qui a été rudement affectée par les expressions de polarisation durant de nombreuses années. Elle débouchera sur le démantèlement des barrières érigées entre Nèg sòt et Nèg lespri et constituera un incubateur susceptible de féconder le rêve grandiose de la réhabilitation nationale. Cette utopie fécondante est indispensable à l'émergence de la volonté collective de monter à l'assaut des maux et fléaux qui affligent si cruellement le pays commun. A cet égard, contribution de la jeunesse et de l'Université peut s'avérer décisive.
Une telle orientation se justifie amplement en considérant la configuration démographique de notre pays où la classe d'âge des moins de trente ans représente la forte majorité. A cet égard, les dispositions pour l'organisation et la réalisation du service civique revêtiront une importance centrale pour la mise en oeuvre de notre vision. Le système éducatif devra être restructuré pour lui permettre de former les jeunes aux vertus du patriotisme, de l'intégrité et la convivialité. C'est de leur rang que sortiront les nouveaux dirigeants/nouvelles dirigeantes à la rectitude exemplaire qui sont indispensables à l'édification du Nouvel Etat Haïtien. En même temps, le service civique peut/doit constituer le creuset où seront forgés les citoyens et citoyennes, respectueux (ses) de la loi et ardemment engagés (es) dans les tâches de la réhabilitation de l'espace et de l'homme haïtiens. L'acceptation de responsabilités identiques et l'accomplissement de tâches communes par tous les segments de la jeunesse, par delà les clivages d'origine géographique ou socio économique, sont de nature à cimenter les liens fraternels et durables; ils sont susceptibles de contribuer à faire tomber les barrières de toutes sortes érigées entre les diverses strates et couches de la communauté nationale.
D'un autre côté, l'Université devra assurer un réamenagement substantiel de ses structures, ses curricula, ses méthodes d'organisation et de fonctionnement en vue de répondre aux attentes de la population. Elle devra s'engager dans la production de savoirs et savoir-faire adaptés aux besoins du pays. Sa contribution sera décisive pour notre raccordement avec le train de la révolution informatique et la mise sur pied des technopoles que le Nouvel Etat Haïtien devra aménager dans plusieurs régions périphériques.
L'Université se doit de devenir le fer de lance dans le processus de rattrapage par rapport à nos déficiences en matière scientifique, de même que dans la mise au point des raccourcis nécessaires à emprunter pour les réponses à nos problèmes en matière d'éducation et de formation. Elle se souciera de maintenir et d'enrichir la vitalité créatrice de nos producteurs et productrices artistiques et culturels. Au chapitre de la recherche appliquée, elle participera pleinement aux initiatives destinées à assurer le support, l'encadrement et la mise en opération techniques des filières alternatives de la production agro-industrielle, biocarburants (medsiyen beni), bio-pesticides (neem), textile (coton), pour ne citer que quelques exemples.
Par ailleurs, l'importance accordée par le CENAREF à l'amélioration de nos ressources humaines exige que des initiatives soutenues et bien inspirées soient entreprises pour rendre disponibles des services et soins de santé adéquats, sans lesquels la qualification de la force de travail ne sera pas garantie. L'éducation civique ne manquera guère d'insister sur les pratiques d'hygiène à vulgariser.
2.3.4 Infrastructures
Dans le cadre de l'édification du Nouvel Etat Haïtien, il faudra considérer, selon le CENAREF, comme troisième axe de nos choix prioritaires la dotation du pays en infrastructures de toutes sortes: Transport, communications, assainissement, loisirs, sans oublier les infrastructures numériques en autres. Il s'agit d'une condition indispensable pour l'insertion du pays dans la voie de la voie de la modernité et dans celle de la démocratie.
La maîtrise de l'énergie et la mise sur pied des infrastructures de base constituent un passage obligé sur le chemin conduisant au développement national. Dans une large mesure, le respect des droits fondamentaux des citoyens/citoyennes et la fourniture régulière de services par l'Etat sont étroitement conditionnés par la disponibilité de ressources énergétiques et leur accès aisé à la population.
La recherche d l'efficacité énergétique maximale étant une condition première du développement national, la biomasse, le biodiesel et les biocarburants constitueront des avenues de substitution intéressantes au pétrole. Les techniques bon marché sera encouragée. Il en découlera un impact majeur à la fois sur la qualité de vie de la population et les conditions nationales de création de la richesse.

2.3.5 Production nationale et Agriculture
Dans un autre ordre, le Nouvel Etat maintiendra le cap sur la nécessité d'entreprendre la relance de la production nationale dont le principal vecteur sera la modernisation du secteur agricole qui englobe plus de 60% de la population, Notre projet se souciera d'intensifier les activités visant à l'augmentation de la production vivrière pour contribuer à réduire la dépendance alimentaire d'Haïti. Le Nouvel Etat maintiendra sa conviction quant au caractère anormal et potentiellement pernicieux de tout démarche à assurer la satisfaction des besoins alimentaires de notre pays principalement par des circuits externes. Il facilitera la mise à profit optimale de toutes les filières dans lesquelles Haïti possède un avantage comparatif et se souciera d'assurer sinon son autonomie, du moins sa sécurité, sur le plan alimentaire.
Les savoirs traditionnels en usage dans la paysannerie seront judicieusement combinés avec les techniques dites modernes pour une amélioration des systèmes de production agricole et de la vie rurale. Le désenclavement et l'affirmation des régions de montagnes (mornes) où vit un important pourcentage de la population seront au nombre des priorités. L'accès au crédit et à la technologie, par l'adoption de mesures appropriée, devra représenter une composante à part entière de l'accompagnement offert par l'Etat aux diverses catégories de producteurs/trices agricoles. Celles-ci devront être transformés/es en véritables entrepreneurs/euses par la mise en place de l'environnement incitatif approprié. L'action de l'Institut National de la Réforme Agraire (INARA) devra être relancée en vue de l'étendre à la grandeur de pays. L'Etat se souciera d'adopter les dispositions adéquates permettant une utilisation rationnelle des terres en conformité avec un zonage rigoureux. Il en découle l'impératif de la régularisation du cadastre national. En même temps, au lieu de se confiner dans les produits agricoles bruts, destinés à la consommation ou à l'exportation, Haiti s'orientera davantage vers l'agro industrie, garante d'un plus grand coefficient de plus value et génératrice de plus d'emplois.

2.3.6 Tourisme et Culture
Enfin, la vision épousée par le CENAREF sera basée en premier lieu sur l'infinie capacité d'invention et de renouvellement qui fait partie du patrimoine collectif national. Dans un monde fortement marqué par la tendance à l'uniformisation véhiculée par la globalisation, Haïti se devra de vendre les particularités tellement attachantes de sa culture et les attraits irrésistibles de ses paysages. Une gigantesque opération de réhabilitation de notre patrimoine devra être lancée. Elle pourra représenter l'étincelle susceptible d'allumer la flamme patriotique nécessaire à la réalisation d'une entreprise de cette envergure.
Dans cette perspective, les Ministères de la Culture et du Tourisme devront jouer un rôle de premier plan. compte tenu des atouts impressionnants dont elle dispose, la République d'Haïti s'évertuera à assurer son retour sur la scène régionale comme destination touristique de première importance, Ce faisant, elle se gardera de réduire les éléments de son patrimoine culturel à la stricte dimension de marchandise à écouler dans un contenant touristique. Elle se souciera également d'assurer la mise en valeur des ses ressources patrimoniales et naturelles d'abord pour le bénéfice de ses filles et de ses fils, en évitant de se lancer exclusivement ou de façon prédominante dans l'édification d'enclaves touristiques de luxe sans réel impact sur la société. L'important segment de marché que représente la diaspora, de même que l'accent sur le tourisme dit créole ou local seront dûment pris en compte.

2.3.7 Priorités géographiques
Une priorité de choix sera accordée aux localités à très forte potentialité pour des réalisations d'envergure susceptibles de charrier des effets d'entraînement sur le reste de l'économie et la situation générale du pays, Sur cette base, deux principes continueront à guider les initiatives de mise en œuvre du projet: d'une part la mise à profit des caractéristiques spécifiques offertes par des zones particulières qui seront utilisées comme pôles de croissance et, concomitamment, la stimulation et le soutien d'un développement axé sur les communautés locales.
De manière globale, il faudra montrer cependant beaucoup de discernement quant à l'utilisation de zones franches comme stratégie d'aménagement des pôles de croissance qui seront retenus, nonobstant les emplois massifs susceptibles d'être crées via cette approche. Il sera nettement préférable pour le Nouvel Etat Haïtien de s'atteler à doter les pôles de croissance de structures d'accompagnement orientées vers la création ou le développement de technopoles ou d'agropoles. L'édification en Haiti de véritables villages agropolitaires permettra éventuellement d'accorder à la paysannerie la place et l'importance que doit occuper la ruralité dans le procès de réaménagement de notre société.

2.3.8 Priorités selon l'horizon potentiel
Sur ces bases, la vision stratégique par le CENAREF devrait permettre à court terme, soit sur une période d'environ quatre ans, de mettre en place les conditions susceptibles de redonner confiance aux différents acteurs/actrices et de compléter la réingénierie de la machine d'Etat. Dans cet intervalle de temps, les citoyens et citoyennes devraient disposer de passerelles nouvelles servant à consolider leurs relations avec l'Etat grâce à l'amélioration du fonctionnement des institutions, l'achèvement du processus de révision constitutionnelle, l'élimination de l'arbitraire, l'éradication de la corruption, l'amélioration de la gouvernance économique et financière, en matière de fiscalité particulièrement, la reprise en main graduelle de l'appareil de gestion national, l'achèvement du processus de mise en places institutions de sécurité notamment, l'achèvement du processus de mise en places de institutions de l'Etat, y compris le Conseil Electoral Permanent et la Commission de Conciliation, l'augmentation des effectifs de la Police National Haïtienne jusqu'à 15 000 membres, le départ progressif des troupes de la MINUSTAH, ou la transformation de fond en comble de son caractère militaire pour insérer une plus grande composante de développement. Les dirigeants/ dirigeantes établiront des contacts étroits avec la population qui devra être systématiquement informée des réalisations en cours. La participation des collectivités territoriales dans la sélection des juges aura été minutieusement scrutée et aura provoqué une amélioration considérable du secteur de la justice. Le recrutement des nouvelles promotions de la P.N.H aura été basé sur des critères extrêmement rigoureux et l'institution aura enregistré une nette amélioration du point de vue de la déontologie. Les dispositions de mise auront été adoptées pour assurer la mise en oeuvre des recommandations de la Commission nationale de la Réforme Administrative. l'entité étatique nationale aura été en mesure de faire outillée pour assure la crédibilité et l'effectivité de son autorité. Elle aura été en mesure de faire appliquer et respecter les mesures, normes, dispositions, et règlements édictés, en matière de protection de l'environnement et de cadastre, à titre d'exemple. Les premières activités du programme de service civique obligatoire auront donné des résultats encourageants au double chapitre de l'alphabétisation et du reboisement.

D'un autre côté, un coup de barre vigoureux aura été donné pour entreprendre la familiarisation accélérée des cadres de la Fonction publique avec les procédures utilisées par les bureaucraties internationales en matière de coopération technique et financière. en particulier, les unités de programmation de tous les ministères sectoriels auront été mises ou remises sur pied pour être à la hauteur des impératifs du développement national. Sous les effets combinés des interventions au chapitre de l'éducation, de l'aménagement du territoire, des réalisations infrastructurelles, de l'encadrement d'une production agricole plus diversifiée, une amélioration significative de l'économie et de la condition des secteurs les plus vulnérables aura été opérée; les visites des compatriotes de l'extérieur auront donné un coup de fouet au tourisme local; des investissements non négligeables auront été effectués dans les secteurs de la construction résidentielles et l'hôtellerie (auberges et maisons de retraite) par les compatriotes de la diaspora notamment: la puissance installée en matière d'électricité aura atteint 500 mégawatts; les premières expériences de production de bio carburant auront facilité la remise en valeur de vastes étendues de terres réputées arides ou semi arides, dans le Nord Ouest et la Savane Désolée en particulier. Les premières initiatives en matière de contrôle des naissances auront placé le taux de croissance démographique nettement en deçà du taux de croissance économique

Sur un horizon de dix ans, un tel projet aura permis d'atteindre une stabilisation économique et financière bien établie, entre autres, grâce à une croissance annuelle d'environ 8% obtenu durant six années consécutives, et une attraction de capitaux étrangers et de la diaspora de l'ordre de deux milliards de dollars par année. L'extension du réseau routier national, la production d'énergie, la réforme agraire et une recapitalisation significative du secteur agricole, une amélioration du système de communications téléphoniques et d'adduction d'eau potable, l'universalisation de la scolarisation au niveau de l'école fondamentale, l'alphabétisation des adultes, un méga projet dans chacun des pôles de croissance retenus, la tenue réussie et sans fraude des élections présidentielles, législatives et dans les collectivités territoriales auront constitué des avancées impressionnantes dans la voie de la stabilisation de l'environnement socio politique et économique national. Le secteur de l'hospitalité aura connu une impulsion vigoureuse grâce, entre autres, à l'amélioration de la dotation infrastructurelle des communes localisées dans les zones périphériques et à l'exploitation optimale de leurs potentialités naturelles et culturelles; les fêtes champêtres et des festivals de toutes sortes (musique, danse, gastronomie), de la montagne à la mer seront devenus des rendez-vous annuels immanquables sur le circuit du tourisme local, national et international. Par le réaménagement de sa politique étrangère. la République d'Haïti aura été en mesure d'établir, renouveler, diversifier et rentabiliser son partenariat avec des pays et des peuples sur la base d'affinités à consolider ou, le cas échéant, à forger. Dans cette ligne, aura été prise en compte la pertinence des pratiques de coopération de certains pays du premier monde, notamment ceux de l'Europe du Nord, mais également d'importants pays émergents du Sud. Haïti se sera appuyée sur le pays détenant l'expertise requise pour définir une approche ambitieuse susceptible d'améliorer substantiellement le coût de sa consommation en produits énergétiques. Des terminaux pétroliers et gaziers auront été construits dans les zones retenues comme pôles de croissance grâce à une coopération impliquant nos partenaires de la Grande Caraïbe.
Sur un horizon de vingt cinq ans, Haïti sera devenue une destination majeure sur le circuit touristique par la mise en valeur de son combien riche patrimoine historique, artistique et culturel. Les carnavals, entre autres, de Jacmel et de Port-au-Prince auront atteint une dimension internationale et l'industrie des Congrès y est établie. Le pays aura déjà été doté de soixante mille chambres d'hôtels de toutes catégories, sans compter les nombreuses maisonnettes aménagées ou réaménagées pour accueillir, entre autres, les pratiquants du tourisme créole. Par une telle effervescence, Haiti aura reconquis sa place comme une des premières destinations régionales, Des initiatives de plus en plus osées auront été adoptées en matière de production d'énergie alternative. Une technopole aura été établie dans au moins cinq régions du pays, préférablement en périphérie. Au moins un centre universitaire d'envergure aura été créé dans chacun des dix départements géographiques, ce en dehors de Port-au-Prince.
La politique économique du Nouvel Etat aura été orientée dans le sens d'un appui budgétaire soutenu aux activités et programmes correspondant aux priorités définis, La balance commerciale avec la République Dominicaine aura été, via les industries de transformation de produits agricoles notamment, Une stabilisation des flux migratoires en direction des pays du premier monde aura été produites et un mouvement de retour significatif de compratriotes émigrés aura définitivement pris pied, Un audacieux programme aura été lancé pour compléter la réhabilitation du Cap Haïtien en 2020 à l'occasion de la commémoration du deux centenaire de la mort d'Henri Christophe.
La Nation entière aura été mise debout pour dessiner et réaliser de judicieux et gigantesques projets environnementaux à effet multiplicateur (désensablement de la Baie de Port-au-Prince, mise en valeur de la biodiversité du Morme l'Hôpital et de l'Habitation Leclerc, à titre d'exemple), et d'infrastructures porteuses (harnachement des Trois Rivières à des fins d'irrigation et de production d'électricité, en guise d'illustration).

COMMENT NOUS POUVONS Y PARVENIR (Trajectoire)
Le développement recherché pour le pays sera résolument endogène et autocentré. Il procèdera d’une dynamique interne.

4.1 Stratégies à appliquer
Le projet esquissé dans la vision stratégique du CENAREF doit devenir la raison d’être de la grande majorité des membres de la communauté, sur la base d’un socle consensuel minimal articulé autour des options stratégiques que nous proposons comme suit, sans ordre d’importance :
En tout premier lieu, le développement recherché pour le pays sera résolument endogène et autocentré. Il procèdera d’une dynamique interne, pas seulement en ce qui concerne les acteurs/actrices et les bénéficiaires de ce développement, de même que les producteurs/ productrices, mais aussi en ce qui concerne les ressources à mobiliser. De manière réaliste et concrète, cela signifiera la recherche d’une diminution progressive de la dépendance du pays pour la satisfaction des besoins les plus élémentaires de la population.
Il ne s’agira pas de se fermer aux autres. En effet, développement endogène et autocentré ne signifie pas autarcie. Par-dessus tout, développement endogène et autocentré implique pour les fils et filles d’Haïti de prendre en main résolument leurs propres destinées.
En outre, la vision proposée exige de mettre en application le « tèt ansanm », ou la conjugaison des énergies et des efforts de l’ensemble de la nation. Le choix de cette stratégie est illustré à merveille par notre devise nationale « l’union fait la force ».
D’un autre côté, le développement devra être équilibré ; il se réalisera non seulement avec l’ensemble des couches de la société mais aussi à leur bénéfice. Un développement équilibré signifie aussi un développement qui saura ne pas tourner le dos à notre culture, socle de notre engagement collectif. Il signifie également un développement où les régions périphériques trouvent leur juste part par rapport aux centres urbains, et en particulier par rapport à la capitale. Il signifie par ailleurs un développement équitable pour tous et toutes, mais ayant un parti pris clair pour les plus vulnérables et les plus défavorisés/défavorisées de notre société; il signifie enfin un développement où le sort des générations futures n’est pas hypothéqué.
De la sorte, cette vision commande, du point de vue stratégique, l’établissement d’un partenariat vigoureux entre le secteur public et le secteur privé. En effet, sur la base d’accords ponctuels, l’État et des opérateurs/opératrices du secteur privé pourront être partenaires dans la mise en oeuvre de projets à caractère lucratif.
Enfin, la vision du CENAREF s’accommodera fort bien avec la coopération internationale; toutefois, il faudra oeuvrer pour que la majeure partie de l’aide internationale au pays passe par le Trésor public haïtien et non par des organisations non gouvernementales (ONG), nationales ou internationales, sur lesquelles le Gouvernement n’a pratiquement pas de prise.

4.2 Ressources à mobiliser
Un projet de cette envergure ambitieuse requiert un réaménagement complet de la structure du dispositif national de fiscalité.
Particulièrement, il convient d’adopter les dispositions permettant d’opérer un élargissement de l’assiette fiscale. L’assainissement du fisc constitue l’une des priorités. Des sources de revenus nouvelles devront être identifiées en ce sens, un système de péage sur certains des axes routiers nationaux, par exemple. L’amélioration de la capacité du fisc à assurer la collecte des redevances des citoyens et citoyennes constitue une activité indispensable pour permettre à l’Etat de fournir les services de base auxquels aspire légitimement la population.
Les dispositions nécessaires seront adoptées pour mobiliser la nation dans une véritable croisade contre la corruption, les prévarications, la contrebande, l’évasion fiscale et toutes les activités d’enrichissement illicite. La communauté nationale sera sensibilisée à l’importance de premier ordre de ce combat, car la corruption constitue le principal obstacle sur le chemin de la construction démocratique. Par ailleurs, la réglementation des jeux de hasard et une taxation appropriée des biens fonciers, des propriétés ainsi que des produits de luxe importés permettront de renflouer considérablement le Trésor public.
L’Etat devra également afficher un intérêt caractérisé pour la participation des citoyens/citoyennes, sur un mode équitable, aux programmes de financement qu’il est appelé de manière impérative à mettre au point, un lancement de bons du trésor, par exemple. La réforme du système de fiscalité nationale, selon des scénarios réalistes, permettra à moyen terme de financer à hauteur de 40 % le budget d’investissements publics, à côté du financement total des dépenses de fonctionnement. Sur un horizon de vingt ans, l’État devra être en mesure de financer l’intégralité de ses dépenses, toutes catégories confondues.

4.3 Approches méthodologiques de mise en œuvre
Une action sans vision a peu de chances de réussir et une vision sans action reste lettre morte. La mobilisation devra être générale, tandis que seront aménagés les structures, les lieux et les moments d’une participation efficace et efficiente de toutes les forces vives de la nation. À l’école et dans la rue pour les enfants, les jeunes à l’université et à l’atelier, les citoyennes et les citoyens au bureau comme dans les champs, à l’église, au péristyle et dans tous les lieux de rassemblement, du lever du soleil au coucher du soleil.
La route sera longue qui mènera au développement humain, durable, inclusif et équitable en Haïti. Il faudra que périodiquement soit évalué le chemin parcouru grâce à des repères stratégiques de performance. Une série d’opérations devront être effectuées en vue d’assurer l’appropriation de cette vision stratégique par la Nation. À cet effet, des consultations seront menées de manière systématique auprès des diverses entités représentatives de la société civile : partis politiques, syndicats, chambres de commerce et autres représentants du milieu des affaires, organisations paysannes, universités, associations de jeunes, etc., consultations pouvant déboucher sur des États Généraux.
Sur la base des consensus dégagés, un premier plan national de développement sera élaboré, suivi d’autres plans. Dans cette phase, les secteurs retenus comme prioritaires auront un rôle stratégique majeur, ayant à préparer les programmes et projets correspondant aux grandes lignes esquissées dans la vision. Il va sans dire que ces opérations seront effectuées dans une interaction dynamique avec la Présidence, le Bureau du Premier Ministre, le Conseil des Ministres, le Conseil du Gouvernement, les autres entités de l’État et la Société civile. Et enfin commencera la véritable opération, celle de la mise en oeuvre de cette ambition commune traduite dans les plans, programmes et projets qui auront été dressés.

EN GUISE DE CONCLUSION
Il nous incombe d’assumer collectivement et fraternellement le raccordement de notre futur de peuple avec la dimension grandiose et transcendante de notre histoire. Pour notre décollage, il s’agit d’un impératif absolu. Il nous coûtera d’y parvenir en termes d’efforts, d’abnégations et de sacrifices. Mais nous nous y attellerons résolument, car c’est à ce prix et à ce prix seulement que nous édifierons une Haïti belle, prospère, digne, juste et humaine.
Lire aussi :
http://www.haitilibre.com/article-1201-haiti-elections-qui-est-jacques-edouard-alexis.html
HL/ HaïtiLibre

Révélations de Jacques-Edouard Alexis sur le pouvoir : des candidats préoccupés

Entre demande d’enquête judiciaire sur une présumée distribution d’armes aux partisans du régime et inquiétudes sur la sécurité du processus électoral, Jean Henry Céant (Renmen Ayiti), Eric Charles (PENH) et Leslie Voltaire s’expriment ; en revanche, Jean Hector Anacacis (MODEJHA) réagit avec ironie aux graves accusations de celui qui se prenait pour le dauphin de René Préval jusqu’à son éjection de la plateforme INITE Mardi 5 octobre 2010, Radio Kiskeya
Plusieurs candidats à la présidence ont accueilli mardi avec une certaine inquiétude les fracassantes déclarations de leur rival du parti Mobilisation pour le progrès d’Haïti (MPH), l’ex-Premier ministre Jacques-Edouard Alexis, selon lesquelles le régime de René Préval aurait distribué des armes à ses partisans afin de s’assurer la victoire aux prochaines élections.
Le notaire public Jean Henry Céant, présent dans la course sous la bannière de Renmen Ayiti, qualifie de "très graves" les révélations de l’ancien intime du Président René Préval qui, estime-t-il, devraient porter le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince à inviter l’intéressé à étayer ses accusations.
Le candidat dit attendre des autorités judiciaires et des différents secteurs concernés qu’ils se mettent à la hauteur de leurs responsabilités en vue de prévenir des violences électorales dont la population pourrait faire les frais.
Jean Henry Céant croit qu’en tant qu’ancien Premier ministre de Préval, M. Alexis doit disposer d’informations fiables sur les armes à feu qu’auraient reçues les partisans du pouvoir.
Même réaction chez Eric Smarki Charles, candidat du Parti de l’évolution nationale haïtienne (PENH). Il affirme accorder beaucoup d’importance aux déclarations de Jacques-Edouard Alexis qui n’est autre que l’ancien président du Conseil supérieur de la Police Nationale (CSPN) sous l’administration Préval.
L’ex-directeur de la douane de Port-au-Prince juge enfin irréaliste le projet du chef de l’Etat de maintenir son parti pouvoir par la terreur et la force des armes.
Pour sa part, l’ancien ministre Leslie Voltaire déclare prendre très au sérieux les allégations de l’ex-chef de gouvernement, même s’il n’est pas en mesure lui-même de les confirmer. Ses fonctions passées de haut responsable de l’Etat et de son appareil de sécurité ont certainement permis à M. Alexis de recueillir des informations crédibles par rapport à une éventuelle campagne de distribution d’armes aux affidés du régime, soutient Voltaire, candidat de la plateforme Ansanm Nou Fò.
Les paroles de l’ex-Premier ministre mettent en relief les risques de violence qui planent sur le processus électoral, conclut l’architecte.
Invité également par Radio Kiskeya à commenter la charge de Jacques-Edouard Alexis contre son ancien mentor, le Sénateur Jean Hector Anacacis, aspirant au fauteuil présidentiel sous les couleurs du MODEJHA, s’est contenté d’affirmer que l’intéressé doit certainement savoir quelle quantité d’armes il avait fait importer sous son gouvernement.
Lors de l’inauguration lundi de son bureau de campagne, l’ancien Premier ministre avait, devant des dizaines de partisans survoltés, accusé le gouvernement d’implication directe dans une entreprise de distribution d’armes de façon à faire main basse sur les présidentielles et législatives du 28 novembre.
Annonçant son intention de contrecarrer ce projet macabre, sans toutefois dévoiler les moyens avec lesquels il entend le faire, Jacques Edouard Alexis avait d’une voix tonitruante annoncé son divorce définitif avec René Préval qui chercherait à s’accrocher au pouvoir alors que son deuxième et dernier mandat touche bientôt à sa fin.
A la traîne dans deux récents sondages d’opinion sur les présidentielles, le candidat du MPH affronte désormais, le couteau entre les dents, son ancienne famille politique qui lui avait infligé un véritable camouflet en lui refusant l’investiture de la plateforme au pouvoir INITE au profit de Jude Célestin. Depuis l’ouverture, le 27 septembre, de la campagne électorale, ce dernier est porté par une machine de propagande aux moyens apparemment illimités et d’une puissance supérieure à celle de tous ses rivaux réunis. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7102

Haitian group that backed Wyclef Jean picks new candidate

BY JACQUELINE CHARLES

JCHARLES@MIAMIHERALD.COM
A burgeoning grass-roots youth movement that championed hip hop star Wyclef Jean's presidential bid -- until he was ruled ineligible for Haiti's ballot -- is now throwing its weight behind another young candidate.
Gary Bodeau, leader of Jèn Kore Jèn (Youth supporting Youth), says the nationwide movement plans to support Jude Célestin, a 48-year-old Swiss-educated mechanical engineer.
The former head of the state-owned road-building department, Célestin was endorsed by outgoing President René Préval to succeed him. Préval, who has served two non-consecutive five-year presidential terms, is constitutionally barred from seeking a third.
``He is the youth whom we were searching for; what Wyclef Jean symbolized -- the future, hope for our youth -- that is what Jude Célestin symbolizes,'' Bodeau told The Miami Herald in an exclusive interview. ``We are supporting a young person who has a track-record for demonstrating results, a young person who loves his country, a young person who is 100 percent for Haiti.''
Célestin did not return calls seeking comment.
Jean said Jèn Kore Jèn is free to support whomever it chooses. It does not represent all of the university students in Haiti who are part of the groundbreaking movement, known as Fas a Fas or Face to Face, that recruited him and remains the backbone of his supporters. It's estimated that those under 21 make up 50 percent of Haiti's population.
``Jèn Kore Jèn was one of the minimal forces that did an alliance with Fas a Fas,'' he told The Miami Herald while in route to Brown University in Rhode Island Monday to hear Miami resident and Haiti-born author Edwidge Danticat speak on Haiti. ``If they feel whatever candidate they chose is going to work for them, they have to do that. Myself and my movement, Fas a Fas, what we are trying to do, it's bigger than Jèn Kore Jèn....I don't see it going downhill from here.''
The Haitian-born Jean, who is not ruling out a 2015 presidential bid, said that for the time being he will remain neutral in the race even as ``every candidate wants to talk and with open ears we are listening. It's too early for me to make that decision. I am still in the process of listening to everybody.''
Célestin faces a tough road to victory in the Nov 28 elections. He's the choice of a president -- and political platform, INITE -- whose popularity has withered following the devastating Jan. 12 quake that left an estimated 300,000 dead and at least 1.5 million people homeless. A poll published last week showed Célestin placing sixth in name recognition among Haitians. Former first lady Mirlande Manigat placed first.
Bodeau said his group is well aware of Célestin's challenges but believes that with thousands of youths preparing to mobilize across the country on Célestin's behalf, he and Jèn Kore Jèn can be propelled to victory.
The decision to support Célestin, Bodeau said, came after a week of consultations with at least a dozen of the 19 presidential hopefuls, including former Prime Minister Yvon Neptune, industrialist Charles Henri Baker, and former minster of social affairs Yves Cristallin, whom he referred to as a personal friend.
Bodeau concedes that many of the candidates were out of the running before they walked through the door. The group was determined to support a young candidate.
``When we say youth supporting youth, we are talking about a youthful candidate who has a project for the youth. We are fighting for the marginalized youth of this country so that we can create a space for them.''
Célestin, a low-key technocrat known as ``the deliverer'' within government circles, impressed the group with both what he had done in training and hiring women as heavy equipment operators -- more than 50 percent of workers at Centre National des Equipments, the department he ran, are females -- and his lists of youth-focused projects he plans to pursue should he win, Bodeau said. They include increasing professional and training schools in Haiti, and setting aside an entrepreneurial fund for recent college graduates to start their own businesses.
The key endorsement comes just weeks after Jean, who is still being pursued by other presidential candidates, told followers to stay mobilized and that he had yet to endorse any candidate. He told The Herald, ``I have absolutely no pact with President Préval or INITE when it comes to politics.''
``Today, Wyclef Jean is no longer in the running and we are not prepared to abandon the democratic process when we have a young candidate in the race who has good projects and believes that the youth of this country should receive training, good schools, and good universities,'' Bodeau said. ``We've changed drivers, but we have not changed direction.''
Read more: http://www.miamiherald.com/2010/10/04/1856493/haitian-group-that-backed-wyclef.html#ixzz11bmLn4E2

IOM: Engineer killed outside Haiti relocation camp

BY JONATHAN M. KATZ ASSOCIATED PRESS WRITER
PORT-AU-PRINCE, Haiti -- Gunmen killed an engineer supervising the building of shelters at a relocation camp for Haitian earthquake survivors, forcing construction to be suspended on part of the site, the International Organization for Migration said Saturday.
The body of 42-year-old Pierre Richard Denis was found Friday on the outskirts of the quake-ravaged capital near the Corail-Cesselesse relocation camp, apparently several hours after he was shot, IOM country spokesman Leonard Doyle told The Associated Press.
Denis was returning to work aboard a group taxi around 3:30 p.m. after cashing his first monthly paycheck when he was shot twice. Haitian police investigating the murder suspect the motive was robbery. A police report said the group taxi, known as a "tap-tap," was followed by unknown assailants aboard a motorcycle after Denis left a bank in Port-au-Prince.
There have been no arrests made in the case.
"It was a despicable act against a talented and hardworking IOM staff member totally dedicated to helping the earthquake victims and their families," IOM Director General William Lacy Swing said in an e-mailed statement.
It is not clear if Denis, a Haitian national, was visibly identifiable as a staffer with the international organization. Some colleagues said he was wearing an IOM cap at the time, Doyle said.
The camp at Corail was chosen by the Haitian government as its first official relocation space months after the Jan. 12 quake. Placed on a parcel of government-seized former sugarcane land larger than Manhattan it is home to about 7,000 people, most relocated from the Petionville Club golf-course camp in the devastated Delmas section of the capital.
The area was billed as a refuge from the golf course's flood-prone slopes, but was criticized by Oxfam and other aid groups for being too remote. The AP found the selected site belonged to a Haitian company whose president headed the government committee that chose it.
Since then Corail's ShelterBox tents have been repeatedly battered by storms. Damage from a Sept. 24 blast of wind and rain prompted the immediate relocation of 110 families within the camp to more durable wood-and-metal transitional shelters Denis was helping to build. IOM is suspending work at the site where Denis was supervising in the wake of the shooting.
Denis leaves a wife and two children aged 8 and 11 years, IOM officials said.
Read more: http://www.miamiherald.com/2010/10/02/1854560/iom-engineer-killed-outside-haiti.html#ixzz11blhN5O9

Rentrée difficile pour les écoliers haïtiens

 06 octobre 2010
Clarens Renois,Agence France-Presse
Port-au-Prince
Le gouvernement cubain a distribué des livres aux enfants
 haïtiens qui vivent toujours dans les camps de réfugiés,
neuf mois après le séisme dévastateur du 12 janvier dernier.

PHOTO: AP
Sous la tente ou des hangars, les écoliers ont fait leur rentrée cette semaine dans les zones sinistrées d'Haïti mais en petit nombre, neuf mois après le séisme qui a détruit ou gravement endommagé près de 80% des établissements de la région de Port-au-Prince.
Dans une vaste cour où deux écoles détruites sont fusionnées, des hangars ont été installés par l'Unicef afin d'accueillir les enfants qui doivent s'habituer à des salles de classe ouvertes et à une difficile cohabitation.
«Nous accueillons deux classes dans le même espace. Il n'y a pas assez de places pour les enfants, mais on doit s'y faire», se résigne une enseignante.
De nombreux professeurs et élèves ont péri lors du tremblement de terre du 12 janvier qui a fait plus de 250 000 morts et plus d'un million de sans-abri.
Très peu d'enfants se sont présentés lundi pour la première journée de classe dans la cour qui réunit l'Ecole Célie Lilavois et l'Ecole nationale du Brésil.
Flonise, 14 ans, a répondu présent, mais elle est la seule de sa famille.
«Mon frère et ma petite soeur vont encore attendre jusqu'au mois de décembre, quand ma maman pourra peut-être payer les frais scolaires. Moi, je suis chanceuse, on m'a donné des uniformes», dit l'adolescente qui n'a pas encore atteint la fin du primaire.
«La crise économique et les conditions de vie des familles handicapent la rentrée. Elle sera de toute façon progressive», commente Miloudy Vincent, une fonctionnaire du ministère de l'Education. Dans les camps de sinistrés qui pullulent d'enfants, la rentrée se fera plus tard, quand les moyens seront réunis.
L'Unicef a distribué des manuels et des uniformes à des milliers d'écoliers issus de familles sinistrées, mais en nombre insuffisant par rapport aux besoins. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance a promis d'appuyer 2 000 établissements scolaires et plus de 700 000 enfants ainsi que des enseignants qui recevront des fournitures, précise Nathalie Hamoudi, une fonctionnaire de l'Unicef.
Luckerson Pierre, 8 ans, aborde un peu perdu sa première année de scolarisation mais il sait déjà qu'il veut devenir enseignant. «J'ai perdu ma soeur Emmanuela lors du séisme. Je découvre l'école aujourd'hui grâce aux bienfaiteurs qui m'ont fourni l'uniforme et des livres», raconte-t-il.
Ailleurs dans Port-au-Prince, des salles de classe installées sous des tentes abimées ne facilitent pas l'enseignement en cette saison d'intempéries, où les abris de fortune sont balayés par des coups de vents violents, les inondations et les éboulements qui ont fait la semaine dernière de nouvelles victimes dans le pays.
«Après le séisme, la chose la plus importante pour les jeunes c'est l'école», a répété le ministre de l'Education, Joel-Desrosiers Jean-Pierre, en venant assister à la rentrée dans les deux écoles fusionnées.
Sur fond de manifestations de lycéens et d'enseignants mécontents du manque de moyens, le ministre a prié près de 200 personnes réfugiées dans un des lycées de la capitale de laisser la place aux étudiants.
«L'objectif de l'État est d'amener tous les enfants de Haïti à l'école. Cette fois, l'éducation universelle doit devenir une réalité dans un pays où plus de 300 000 enfants sont en dehors du système», a promis le ministre.
«Les professeurs sont prêts pour la rentrée, mais ils sont aussi des parents qui doivent assurer la scolarisation de leurs enfants», remarque Yolaine, une enseignante avec 20 ans de carrière à son actif.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/seisme-en-haiti/201010/06/01-4329980-rentree-difficile-pour-les-ecoliers-haitiens.php

22 pays du globe en crise prolongée

Publié le 06 octobre 2010
Agence France-Presse

Vingt-deux pays dans le monde sont confrontés à des crises de longues durée, certains d'entre eux depuis une trentaine d'années, a déploré mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).«On estime que 22 pays sont actuellement confrontés à des crises prolongées (...) qui présentent les caractéristiques suivantes: catastrophes naturelles ou conflits répétés, longue durée des crises alimentaires, bouleversement des moyens d'existence et capacité institutionnelle insuffisante pour réagir aux crises», dénonce la FAO dans son dernier rapport sur l'insécurité alimentaire.
«L'Afghanistan, la Somalie et le Soudan, par exemple, vivent en situation de crise depuis les années 80, c'est-à-dire depuis près d'une trentaine d'années», précise l'organisation spécialisée de l'ONU, dont le siège est à Rome.
Les 22 pays (Afghanistan, Angola, Burundi, Congo, Côte d'Ivoire, Erythrée, Ethiopie, Guinée, Haïti, Irak, Kenya, Liberia, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République populaire démocratique de Corée, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tadjikistan, Tchad, Zimbabwe) «ont besoin d'interventions spéciales de la part de la communauté internationale qui se consacre au développement».
Sur les 15 dernières années, ces pays ont connu, entre les catastrophes naturelles, celles causées par l'homme et les combinaisons des deux, entre 8 catastrophes (République centrafricaine) et 15 (douze pays), selon un tableau de la FAO.
Sur la période 2000-2008, l'aide humanitaire a représenté dans le meilleur des cas 10% de l'aide publique au développement (Ouganda) et dans le pire 64% (Somalie).
La proportion de personnes sous-alimentées est environ le triple dans les pays en situation de crise prolongée par rapport aux autres pays en développement, regrette également la FAO.
L'agence spécialisée rappelle par ailleurs que pour la première fois depuis quinze ans, la faim dans le monde a reculé à 925 millions de personnes sous-alimentées, un nombre qui reste «inacceptable», selon le directeur de la FAO, Jacques Diouf, qui avait anticipé les nouveaux chiffres il y a six semaines.
L'Asie-Pacifique est la plus massivement touchée, avec 578 millions de personnes affamées.
La proportion d'affamés reste la plus forte en Afrique sub-saharienne (30%) et les deux tiers des 925 millions de personnes sous-alimentées se retrouvent dans seulement sept pays: Bangladesh, Chine, République démocratique du Congo, Ethiopie, Inde, Indonésie et Pakistan.
http://www.cyberpresse.ca/international/201010/06/01-4330093-22-pays-du-globe-en-crise-prolongee.php

Alexis annonce son divorce d'avec le président Préval

L'ancien premier ministre, Jacques Edouard Alexis a annoncé son divorce d'avec le président René Préval, ainsi que tous les autres membres de la plateforme politique, INITE. Au cours de l'inauguration du siège de son équipe de campagne ce lundi, l'ancien premier ministre de René Préval, dénonce l'intransigeance du président de la république qui, selon lui, veut tout ramener à sa personne.
Tout en affirmant d'avoir aucun rapport ni de prêt ou de loin avec le président Préval, l'ex premier ministre Jacques Edouard Alexis a révélé que le pouvoir en place est en train de distribuer des armes à feu à ses partisans à l'approche des élections du 28 novembre.
Monsieur, Alexis invite la population à faire preuve de vigilance lors du scrutin de novembre prochain.
Il a fait remarquer, qu'il n'est pas de mèche avec l'équipe en place, qui effectue des manœuvres, dans le but d'organiser des élections frauduleuses dans le pays Rappelons que Jacques Edouard Alexis a été deux fois premiers ministre sous la présidence de René Préval et une fois ministre de l'éducation nationale.
Et qu'Il est à présent candidat à la présidence sous la bannière du parti Mobilisation pour le progrès d'Haïti (MPH).
EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18305

Le RNDDH présente la situation de la justice haïtienne après le séisme

Dans un rapport publié cette semaine, Le Réseau National de Défense de Droits Humains a fait le point, sur le fonctionnement de l'appareil judiciaire après le séisme. Selon le RNDDH, au moins dix membres de l'appareil judiciaire ont perdu la vie le 12 janvier dernier dont le doyen du tribunal de 1ère instance Me Rock Cadet. Le rapport souligne aussi l'effondrement de plusieurs bâtiments dont celui du ministère de la justice, le palais de justice de P-au-P, les tribunaux de paix de la section sud de P-au-P et de Gressier. Neuf autres tribunaux de première instance, 4 parquets, 14 tribunaux de paix ont été endommagés. .
Des pertes enregistrées lors du séisme ont eu des grandes conséquences sur le fonctionnement de l'appareil judiciaire. Le RNDDH informe en outre que 8 évasions ont lieu au lendemain de la catastrophe et qui a permis 5.186 prisonniers de prendre la fuite. De ces évadés figurent des individus dangereux qui ont recommencé leurs activités criminelles déplore l'organisme de défense des droits humains. De plus, des dossiers importants ont été incendiés d'autres sont sous les décombres et n'ont pu être reconstitués regrette le RNDDH. .
Peu d'audience criminelle ont pu avoir lieu et parfois des détenus ont du retourner en prison sans être jugé. L'organisme dit relever aussi un certain laxisme dans le travail des parquets. En dépit du fait que bon nombre de prisonniers ont été évadés la question de détention préventive prolongée demeure une préoccupation a fait remarquer le RNDDH. .
L'organisme recommande en outre qu'à l'occasion de la nouvelle rentrée judiciaire aux autorités de la justice qu'elles ré-appréhendent les évadés de prison, que des sanctions soient appliquées à l'encontre des agents pénitentiaires impliqués dans les évasions de prisonniers et que ceux qui ne sont pas impliqués soient libérés, que soit reconstruites ou réaménagées le structures qui ont été affectées suite au séisme. .
EJ/Radio Métropole Haïti
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