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mercredi 21 septembre 2011

Haïti : le séisme de 2010 stimule la coopération décentralisée

Les collectivictés locales haïtiennes bénéficient du soutien renforcé de leurs homologues françaises
mercredi 21 septembre 2011 / par Hélène Michelini
Loin d’interrompre les projets en cours, le tremblement de terre de 2010 en Haïti les a plutôt réorientés, avant de les approfondir et de les conforter vers des réalisations à moyen et long terme.
Le 12 janvier 2010 Haïti était victime d’un t rem ble - ment de terre qui faisait 230 000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, désorganisant l’ensemble du pays. « Nous avons vite considéré que le séisme ne devait pas mettre un terme au projet existant », explique Olivier Bessin, directeur des relations internationales de la ville et de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS). Associée à l’Institut régional de coopération développement (Ircod), la CUS a, depuis 1991, un partenariat, initié par les Haïtiens de Strasbourg, avec la ville de Jacmel en Haïti. Objectif : aider la municipalité de Jacmel (130 000 habitants) à renforcer ses compétences : propreté, fiscalité locale, création d’un nouveau marché.
« Au début il n’y avait pas d’enjeux aussi importants qu’aujourd’hui », estime Olivier Bessin. Déjà, la mise en place d’un centre de brûlage et de compostage des déchets à Jacmel en juillet 2009 grâce à la coopération décentralisée avec la CUS a montré son efficacité contre le choléra apparu en décembre 2010. À la suite du séisme, une réflexion de fond a été engagée sur l’aide apportée à Jacmel dans les domaines sensibles : amélioration de la protection des civils, gestion des risques en matière d’urbanisme, service d’information géographique (SIG), planification urbaine. Et aide à l’organisation d’un système d’alerte communal, en cas de sinistre. Avec les aléas politiques, la situation reste incertaine, mais à la CUS on se dit « raisonnablement optimistes », d’autant que les autorités de Jacmel montrent « la volonté farouche de poursuivre cette démarche de coopération ».
Deux foyers construits pour 27 000 euros
Le tremblement de terre a aussi infléchi l’orientation de la coopération de la ville haïtienne de Milot avec la communauté de communes du Larmont (Doubs). Abritant les hauts lieux de l’indépendance haïtienne), Milot (29 000 habitants) est une cité touristique. De son côté, le territoire de la communauté du Larmont dispose du Fort de Joux, où est mort le précurseur de l’indépendance d’Haïti, Toussaint Louverture, en 1803. L’idée d’instaurer une coopération entre ces deux lieux de mémoire a abouti au début de 2009 et ce projet devait être officialisé en janvier 2010.
Le séisme a bousculé cette dynamique naissante. Les réfugiés affluent à Milot et, parmi eux, des centaines d’orphelins. « Auparavant, explique Philippe Pichot, chargé de mission à la communauté, on s’orientait vers la construction d’une école, d’une bibliothèque, et vers un accueil de jeunes haïtiens chez nous pour les former notamment aux métiers du tourisme. Après le tremblement de terre, on a décidé de construire, en dur, des foyers pour orphelins. » Grâce à 27 000 euros de dons de toutes les communes de la communauté, deux foyers ont vu le jour. Les fonds ont été versés, en plusieurs tranches, à la commune de Milot. Aujourd’hui, Philippe Pichot indique que le projet initial est en train de trouver un second souffle : « Milot a une dynamique culturelle forte, il faut former les potentialités touristiques à venir. Nous relançons le projet depuis une semaine. »Réactivé aussi le projet de la bibliothèque-médiathèque, « pour que la jeunesse de Milot reste sur la ville plutôt que d’aller errer dans les bidonvilles de Cap-Haïtien ».

Aider les collectivités haïtiennes à être efficaces
En Haïti, la désorganisation des institutions est une situation endémique depuis une quarantaine d’années. Au terme d’un processus chaotique, le président de la République Michel Martelly a finalement été élu le 14 mai 2011, mais les collectivités territoriales haïtiennes restent prudentes face à leur gouvernement. C’est pourquoi les collectivités territoriales françaises ont mis en place une coopération directe avec les communes (ou les associations de communes) en Haïti. Avec l’objectif de les aider à se saisir directement de leurs problèmes, en leur apportant leur expertise dans ce domaine.

Stabilisation de 160 000 réfugiés
La communauté de communes du Kreiz-Breizh (CCKB, Côtes-d’Armor), elle, n’avait aucune coopération avec Haïti avant le tremblement de terre. C’est la coordination de la solidarité par le conseil général des Côtes-d’Armor qui a constitué le facteur déclenchant. En mai 2010, plusieurs collectivités bretonnes décident de mutualiser leurs moyens et leurs compétences afin de proposer à l’Association des maires du département de la Grande Anse (AMAGA) un partenariat s’inscrivant dans le moyen terme. Pour assurer notamment la prise en charge et la stabilisation de près de 160 000 réfugiés de Portau- Prince sur un territoire qui compte 450 000 habitants.
Le projet de la CCKB – la construction d’un marché couvert dans la ville de Corail – sera le premier mis en oeuvre en Haïti dans le cadre du partenariat des Côtesd’Armor après le séisme. Pierrick Le Saulnier, le directeur de la CCKB, précise que « cette réalisation permettra d’affiner les besoins ». Grâce à elle, surtout, les Haïtiens, se formeront à la gestion directe. « Il y aura sans doute des coopérations à développer avec les Haïtiens dans des domaines où nous avons une expertise, comme l’eau et l’assainissement, ou le tourisme en milieu rural, ajoute Pierrick Le Saulnier. Ce sera en fonction de leurs besoins et de leurs souhaits. »
Un article initialement publié dans "Maires de France" (Septembre 2011)
- Le site du magazine Maires de France

Le ministre des affaires étrangères Almagro s’est réuni avec le président d’Haití

Martelly a reconnu la réponse rapide apportée par le gouvernement en rapport avec l’abus sexuel présumé contre un citoyen haïtien. Le ministre des Relations Extérieures, Luis Almagro, qui se trouve actuellement à New York pour assister à l’Assemblée Générale des Nations Unies, s’est réuni ce mardi avec le président haïtien Michel Martelly. Almagro fit référence aux mesures rapides adoptées par le gouvernement en rapport avec la plainte pour abus sexuel perpétré contre un citoyen haïtien par cinq soldats uruguayens, selon des informations fournies ce mardi (20/09/2011) par la présidence.
Le mandataire haïtien a sollicité la poursuite des efforts réalisés jusqu’à maintenant à travers la coopération dans des secteurs clé pour le développement d’Haïti, et aussi dans le renforcement des institutions et de l’Etat de Droit, l’éducation et la réactivation économique.
Le chancelier uruguayen qualifie d’importante la coordination de la communauté internationale avec le gouvernement haïtien pour obtenir des améliorations des niveaux socio-économiques et dans un an évaluer les avancées réalisées dans ce sens.
A la réunion ont pris part aussi la secrétaire d’tat des USA, Hillary Clinton; le président de la Banque Interaméricaine de Développement, Luis Alberto Moreno ; le secrétaire de l’OEA, José Luis Insulza ; le chancelier brésilien Antonio Patriota et l’envoyé spécial du secrétaire général pour Haïti, Bill Clinton entre autres autorités de pays de l’Amérique du Sud.
Le chancelier uruguayen s’est réuni aussi avec le secrétaire général adjoint pour les opérations d’entretien, avec la secrétaire générale adjoint pour l’appui sur le Terrain, Suzana Malcorra, qui a reconnu la forme exemplaire employée dans la prise en charge de la situation relative à l’abus sexuel présumé contre un citoyen haïtien.
http://www.elobservador.com.uy/noticia/209635/almagro-se-reunio-con-presidente-de-haiti/

La Justice militaire enquête sur une autre affaire d’abus sexuel présumé au Congo

La nouvelle affaire est antérieure à celle qui implique les cinq membres de l’Armée jugés dimanche qui s’est dénoué rapidement due à sa répercussion mondiale. La Justice militaire enquête sur un autre cas d’abus présumé perpétré contre une jeune congolaise par des membres de l’Armée uruguayenne en mission de l’ONU au Congo.
Les militaires ont été rapatriés il y a deux mois, après qu’un juge eut été informé de façon sommaire sur l’affaire du Congo. Les deux militaires sont encore en détention. « Il s’agit d’un cas différent, mais le jugement est en cours depuis longtemps, cela ne date pas d’aujourd’hui », a déclaré au journal EL OBSERVADOR le président du Suprême Tribunal Militaire, général ® Julio Halty.
Il a ajouté que cette affaire n’a pas eu la transcendance de l’affaire d’Haïti « parce qu’elle n’a pas eu de répercussion publique. Il y eut une investigation sommaire par un juge mais avec moins de bruit », a-t-il soutenu. Et de préciser : « il n’y a même pas eu intervention de l’ONU, ni de la Justice congolaise. Le chef de l’unité uruguayenne avait rapporté les faits. Il n’y a pas eu de compte rendu à la Justice Pénale.

Procès contre les marines
En ce qui concerne l’affaire des marines jugés dimanche dernier, Halty a déclaré que la répercussion publique au niveau nationale et international dont a bénéficié l’affaire présumée d’abus sexuel contre un jeune haïtien par des marines uruguayens a été le facteur qui accéléra le verdict de la Justice Militaire.
L’investigation des faits par le Justice militaire débuta vendredi dernier 16 de septembre, quand les cinq marines impliqués sont arrivés a Uruguay après avoir été rapatriés. Avant, le ministre de la Défense, Eleuterio Fernandez Huidobro, avait envoyé en Haïti le général de l’Armée José Burone, qui en territoire haïtien magnifia l’investigation. L’affaire aussi a motivé des investigations menées par l’ONU qui ont éliminé tout abus sexuel.
Le juge militaire a retenu contre eux les délits de « désobéissance » et « omission de service », des délits pour lesquels la Justice Militaire prévoit des peines allant de quatre mois à trois ans de prison.
De même le commandement de l’Armée devra se décider à savoir s’il les marines inculpés devront être dépouillés de leur « statut militaire ». Si cette mesure est retenue, de toutes les façons, le jugement par le tribunal militaire continuera, mais l’emprisonnement se fera dans un établissement pénitencier ordinaire et non dans une dépendance militaire.
L’investigation des faits par la Justice Civile a surpris par sa rapidité : le verdict fut donné en 48 heures. Cependant, des dossiers comme ceux du capitaine Alvaro Bacqué – pris en charge par la Justice Pénale pour fraude – et celui de la manipulation irrégulière des fonds de l’ONU n’ont pas reçu le verdict du juge d’instruction militaire.
Halty a admis au journal El observador que “ le volume de ces affaires et les situations sont différentes, plus complexes ». En plus dans ce cas la Justice ordinaire a été la première à agir. En ce qui concerne l’affaire survenue en Haïti, il a déclaré : « Au-delà de la répercussion publique tant sur le plan national que sur le plan international, il était important d’agir rapidement.
De son côté, la justice pénale débutera cette semaine les audiences, les interrogations et la collection de preuves par rapport à la plainte formulée par le Ministère de la Défense.
Le juge Alejandro Guido a envoyé le dossier au procureur Eduardo Fernandez afin de l’examiner et de se prononcer. Guido réalisera sa propre enquête.
Selon ce qu’a rapporté Halty, si les marines sortent condamnés par la Justice pénale, ils purgeront une seule peine. Si on les condamne à deux et trois ans de prison, ils ne purgeront que trois ans.
http://www.elobservador.com.uy/noticia/209573/justicia-militar-indaga-a-soldados-por-presunto-abuso-en-el-congo/