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mercredi 29 février 2012

Le groupe des 58 le lâche, Martelly devra trouver d'autres alliés

Haïti: Le président de la République, Michel Martelly, ne pourra plus compter sur le groupe des 58 députés pour obtenir la ratification de son prochain Premier ministre. Le groupe qui a facilité l'accession de Garry Conille à la Primature il y a quatre mois n'existe plus. Bien des événements sont survenus à la Chambre basse et ont mis fin à l'existence du groupe, a expliqué, mardi, Abel Descolines sur les ondes de Radio Magik 9. Le ministre chargé des relations avec le Parlement, Ralph Théano, avait indiqué lundi sur les ondes de la même station de radio qu'une majorité de députés avaient donné la garantie au président de la république qu'il pouvait compter sur eux dans le cadre de la ratification de son prochain Premier ministre. Je ne sais pas de quel univers parlementaire dont parle Ralph Théano , a réagi le député de Mirebalais avant de préciser qu'ils n'ont jamais été acquis à la cause du chef de l'Etat.
« Ce regroupement, constitué de membres du RPC, du PDP et de « Ansanm nou fò », tendances minoritaires à la Chambre des députés, avait juste compris la nécessité de doter le pays d'un Premier ministre répondant aux critères établis par la Constitution de 1987 », a rappelé l'ancien secrétaire du groupe, niant tout compromis politique dans le cadre des négociations avec le président qui ont abouti à la ratification de Garry Conille.
« Les députés attendent avec beaucoup d'impatience la désignation du prochain Premier ministre. L'absence d'un gouvernement a un impact négatif sur l'action des parlementaires qui sont perçus dans leur circonscription comme des agents de développement », a fait remarquer Abel Descolines qui n'est pas surpris de la démission de Garry Conille, vu que la divergence entre l'ancien locataire de la primature et ses ministres sur le dossier de la double nationalité avait laissé pressentir une telle fin, selon le député.
Laurent Lamothe, ministre des Affaires étrangères, Thierry Mayard-Paul, ministre de l'Intérieur, Anne-Valérie Milfort, tels sont les noms pressentis pour remplacer Garry Conille. « Le premier a toujours fait preuve de volontariste. Il est jovial et très accessible. Mais s'il est désigné pour être le chef du gouvernement, il doit faire attention à son entourage regorgé de gens qui ignorent le véritable rôle du Parlement haïtien dont la mission consiste à contrôler les actions du gouvernement », a suggéré Abel Descolines.
« Thierry Mayard-Paul a d'excellentes qualités. Il est également très abordable », a indiqué le parlementaire, qui croit que le fils de Constantin Mayard-Paul, ancien juriste très respecté, doit veiller à son égo. Même s'il n'existe aucune preuve concernant l'implication du ministre de l'Intérieur démissionnaire dans l'arrestation illégale du député Arnel Bélizaire en octobre dernier, ce dossier pourrait jouer contre Thierry Mayard-Paul, selon Abel Descolines. Il a refusé d'admettre que les 80 millions de gourdes mises à la disposition des députés en décembre dernier par le ministre de l'Intérieur pourrait avoir une quelconque influence sur leur décision.
Moins connue de tous, Anne- Valérie Milfort est une grande technicienne mais le poste de Premier ministre est éminemment politique, selon Abel Descolines, qui appelle l'ancienne représentante de la présidence à la CIRH à en prendre conscience.
Abel Descolines a par-dessus tout plaidé en faveur un gouvernement issu d'un accord politique entre les différentes forces représentées au Parlement, seule alternative au problème de gouvernance auquel fait face actuellement le pays, selon le parlementaire.
Danio Darius
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102930&PubDate=2012-02-29

Champ de Mars se vide, Martelly tient parole

Fin juin 2012, le Champ de Mars devrait être totalement vidé des familles qui y avaient élu domicile depuis plus de deux ans. Le processus de relogement, débuté en janvier, va bon train. Lentement peut-être mais sûrement. Environ 1 050 familles, qui ont déjà trouvé un logement, sont en voie de quitter la plus grande place publique de la capitale. Haïti: Des déplacés commencent à quitter le Champ de Mars. Les places Pigeon, Toussaint, entre autres, situées en face de la façade principale du palais national, ont été priorisées. Toutefois, les familles qui sont les premières à trouver une maison à louer sont du coup les premières servies dans le cadre de ce projet de la présidence, financé par l'Agence canadienne pour le développement international (ACDI). L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été chargée de rencenser les familles, et l'équipe du programme16/6 de la présidence exécute le projet.
Selon François Desruisseaux, un responsable de l'OIM rencontré au Champ de Mars ce lundi, entre 4 600 à 4 700 familles ont été recensées sur cette grande place publique occupée par des déplacés depuis le 12 janvier 2010. Dans le cadre de ce projet de relogement qui, dit-il, est « similaire » au projet 16/6 de la présidence, chaque famille doit recevoir 20 000 gourdes (US $500) après avoir trouvé un logement que les responsables de l'OIM doivent par la suite visiter.
« Il y a différentes étapes dans le processus. Si nous gardons le même rythme, d'ici fin mars, nous devrons terminer avec cinq places (Pigeon, Catherine Flon, Toussaint...) aux abords du palais national. Et dans cinq mois (fin juin), le Champ de Mars devrait être totalement vidé », a confié M. Desruisseaux au Nouvelliste.
Une fois totalement vidé, le Champ de Mars sera restauré par la suite dans le cadre de ce projet qui coûtera environ 20 millions de dollars américains dont le versement se fera sur deux ans.
La ministre de la Coopération internationale du Canada, Oda Beverley, en avait fait l'annonce en janvier dernier. « Le gouvernement canadien s'est engagé au côté de l'Etat haïtien à réinstaller 5 000 familles regroupant quelque 20 000 personnes des camps du Champ de Mars.
« Le projet du camp de Champ de Mars met l'accent sur l'avenir des familles et des entreprises haïtiennes », avait-elle ajouté.
En effet, des bénéficiaires ne cachent pas leur satisfaction. Même si elle n'est pas encore rentrée chez elle, Vilorène Prédeu, qui vivait au Fort-National, estime que ce projet arrive « trop tard ». « Si j'avais eu les moyens pour louer une maison, je n'aurais pas passé plus de deux ans à vivre dans des conditions si difficiles », a indiqué cette dame d'une cinquantaine d'années, debout devant sa tente abîmée sur la place Catherine Flon au Champ de Mars.
A l'instar de beaucoup d'autres déplacés, Vilorène a déjà trouvé une chambre à louer au Fort-National que les responsables du projet ont déjà visitée.
« Désormais, je n'attends que les autorités concernées parce que j'ai déjà trouvé une chambre à 15 000 gourdes l'an. Avec les cinq mille gourdes qui restent, je vais me débrouiller dans la rue pour que je puisse continuer à payer le loyer », a expliqué la dame, qui va retourner dans son quartier d'origine.
« Je suis heureuse de quitter finalement ce camp. Je n'aurais jamais cru que j'allais passer tout ce temps ici. Je remercie les autorités qui ont pensé à nous », a déclaré de son côté Roselène Mérilus, une bénéficiaire qui est déjà retournée à Delmas 2, son quartier d'origine.
« L'OIM nous a donné rendez-vous pour le 27 février afin de payer le logement, mais c'est reporté au 5 mars. Nous sommes un peu inquiets parce que des malfrats nous menacent, prétextant que nous avons de l'argent en notre possession », ont enchaîné un groupe de femmes qui semblent vouloir quitter le Champ de Mars à tout prix !
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com

Les trafiquants de drogue sont de retour, craint Andrésol

Trois cents (300) kilos de cocaïne saisis. Des rumeurs le disant démissionnaire. Son avenir à la tête de la Police nationale. Mario Andrésol fait le point et dit sa détermination à faire son travail. Le DG de la PNH dénonce le retour des trafiquants de drogue dans l'entourage des autorités. Ils cherchent le parapluie des puissants pour reprendre leurs habitudes d'il y a quelques années, craint le chef de la police. Première partie d'une longue interview accordée au Nouvelliste.
Haïti: Le Nouvelliste : Le directeur général de la Police nationale d'Haïti (PNH) a-t-il démissionné comme le dit la rumeur?
Mario Andrésol : La rumeur de ma démission n'est pas fondée. J'ai un mandat qui court jusqu'au 18 août 2012. Il n'y a pas de fondement à cette rumeur. Je n'y ai jamais pensé. Cela n'a jamais été évoqué.

L.N : Cependant, le directeur est invisible...

M. A. : Je ne sors plus de chez moi car, depuis plus d'un mois, j'ai eu une rupture de 90% de mon tendon d'Achille droit. J'ai dû rester alité, immobilisé. J'ai été opéré. Je me remets et d'ici la fin de cette semaine je vais commencer ma rééducation physique.

Cependant, je n'ai jamais cessé de travailler.

Chaque jour, je me réunis avec l'état-major de la Police nationale d'Haïti et il n'y a pas de décision dont je ne suis pas informé et les ordres partent de chez moi.

L.N. : Cette rumeur de démission intervient alors qu'il y a des saisies importantes de drogues, des arrestations, des incendies... cette rumeur serait-elle liée à l'actualité de ces derniers jours ?

M. A. : Nous sommes dans une situation de grande confusion politique. A chaque fois que le pays traverse des périodes similaires, il y a un ensemble de faits qui ont une incidence directe sur la sécurité du pays.

A chaque fois qu'il y a des troubles politiques, l'insécurité augmente.

Tout a commencé avec la saisie des trois cents kilos de cocaïne et l'arrestation des trafiquants : le marché de Tabarre a brûlé, il y a les rumeurs qui annoncent ma démission... il y a sans doute un secteur qui a intérêt à faire cela.

L.N. : Dans quel but, selon vous?
M. A. : Notre job à la police est de permettre à la population de vaquer à ses occupations et d'arrêter les bandits quel que soit l'endroit où ils se trouvent ou quelle que soit leur importance. Le dossier des 300 kilos de cocaïne panique un secteur qui a peur que les investigations ne remontent toute la filière.
La garantie que je peux donner à la population est que la police va continuer à faire son travail. Mon passé, on le connaît. Quand j'étais à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), nous ne plaisantions pas avec les trafiquants de drogue, aujourd'hui avec cette affaire et l'arrestation du Colombien, nous sommes prêts à arrêter quelle que soit la personne qui serait impliquée dans cette affaire, quel que soit son encrage.
Sans doute, cela dérange.

L.N. : Il y a eu aussi une autre saisie cette semaine, à l'aéroport, de 35 kilos de marijuana. Cela fait beaucoup de stupéfiants saisis. Cela ne s'était pas vu depuis des temps des prises aussi proches sur une si courte période?
M. A. : Ce n'est pas une saisie brusque.
Nous menons des opérations contre la drogue; ce sont des opérations délicates et sensibles qui nécessitent la collaboration d'autorités policières de plusieurs pays de la région (USA, République dominicaine, et agences importantes : la DEA, Interpol et autres).
Ces opérations demandent du temps et de la patience. Nous mettons en place des mesures pour empêcher aux petits bateaux et au petits avions de recommencer à prendre la zone sud du pays comme point de passage de la drogue, particulièrement dans la zone de Savan Djann.
Il y a des activités. Nous essayons de les contrer régulièrement et oeuvrons pour empêcher le retour du trafic florissant.

L.N. : Il y a une recrudescence du trafic de drogue de nos jours? M. A. : Aujourd'hui, j'ai comme l'impression que nous revenons aux temps anciens d'il y a huit ou neuf ans quand le trafic avait ses belles années. Au temps où les trafiquants avaient des amis haut placés et bénéficiaient de la couverture de certains policiers ripoux.
Je suis très préoccupé, car je constate qu'il y a des éléments qui reviennent sur le terrain et nous avons des indices qui laissent croire qu'ils essaient de renouer avec ces anciennes pratiques. Ils cherchent a réactiver leurs anciennes filières.
Il y a des têtes qui sont de retour au pays, lesquelles étaient impliquées dans les cas de kidnapping, meurtre, trafic de la drogue et le trafic d'armes et de véhicules volés entre Haïti et la République dominicaine. Ils sont de retour dans le paysage et s'affichent avec certaines personnalités pour faire passer le message que la situation ante peut se réinstaller à tout moment.

L. N. : Que comptez-vous faire?
M.A. : D'ici la fin de mon mandat on va continuer à travailler pour les contrer et appliquer la loi pour éviter que la PNH et la société haïtienne ne retombent dans la situation déplorable que nous avons connue il y a de cela quelques années avec ces éléments qui reviennent à visière levée.
Rappelez-vous, entre 2001 et 2004 aussi on avait arrêté tous ceux qui s'adonnaient au trafic des stupéfiants dans le pays et moi je n'étais pas sur le terrain.
La police, en tout temps, fera son travail. Ce n'est pas une question de qui en est le directeur général.
Quand nous refusons d'appliquer nos propres lois, d'autres le font à notre place et c'est bien dommage.

L. N. : Vous avez identifié d'anciens trafiquants qui reprennent du service?
M.A. : Après sept ans à la tête de la PNH si quelqu'un croit que je n'ai pas des informations sur certains acteurs et que je ne suis pas renseigné par les forces de police des pays amis du continent, ils se trompent.
Les secteurs qui s'agitent et qui propagent toutes sortes de rumeurs peuvent s'inquiéter. Avec ou sans moi, la PNH fera son devoir.
En 2005-2006, j'étais très à cheval sur les principes pour rétablir l'ordre. Pendant le temps qu'il me reste, d'ici le mois d'août, je le serai encore.
On peut me tuer, attenter à ma vie, faire circuler des rumeurs, la PNH fera son devoir.

L.N. : Vous avez un message pour ceux dont vous parlez?
M.A. : Le signal que j'envoie à ceux qui ne mènent pas bien leur barque est clair : la police les a dans son viseur et finira par les appréhender.
Nous avons une tradition d'hommes qui essayent toujours de se faufiler dans le giron des hautes personnalités et cherchent à bénéficier de cette proximité pour mener, à leur insu, leurs activités criminelles. La police fera son travail de surveillance, fera les enquêtes et procédera à des arrestations, si nécessaire.

L.N. : Croyez-vous que le 18 août votre mandat va être reconduit pour une nouvelle tranche de trois années?

M.A. : Je ne m'inquiète jamais de l'avenir.
Je peux assurer que d'aujourd'hui au 18 août je ferai mon travail comme je le fais depuis mon premier jour au sein de la Police nationale d'Haïti et ce, dans le respect de la Constitution, des lois et du règlement interne de la PNH.
Je ne les violerai pas. Personne ne pourra me les faire violer non plus. Et advienne que pourra.
Cependant, je ne me fais pas d'illusion non plus - après sept ans à la tête de la PNH passés à faire ce que je pense être bon pour la PNH et la société -, je sais qu'ils sont nombreux ceux qui voudraient prendre la tête de la PNH pour faire à leur aise en oubliant d'où nous sommes partis et quelle est l'histoire de cette institution créée en 1995.
Cela dit, cessons les tripotages, les commérages, les on-dit et les kout lang.

Propos recueillis par Frantz Duval
duval@lenouvelliste.com
Twitter:dalfaz
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102932&PubDate=2012-02-29

MWEN AK DEMPKRASI SE DE

Demokrasi se, san grate tèt, youn nan pi bon rejim politik ke yo ka itilize pou dirije you sosyete, you peyi. Sistèm pi efikas si li aplike nan peyi ki gen you sèten kilti libète, nan you sosyete kote chak manm yo konnen ki sa ki rele dwa kisa ki rele devwa e kote moun kap dirije peyi-a konnen ke se you dyob yo bali pou fè peyi-a oubyen sosyete a vanse. Se pa you kle yo bali pou fè pale de li kom si wa pa kouzen-l prezidan pa bopèl. Ni se pa you kle yo kofrefo yo bali pou foure menl pran e plen poch li.

Demokrasi nan peyi pov, se you rans. Se you miraj li ye. Nan peyi pov kote moun ap bat dlo pou fè bè, aktivite politik se sel domen ki ka fèw monte nan sosyete –a. Ou jwenn bon Dyob. Yo mete-w kote ki gen brase. Epi si anplis de lamizè-a gen koripsyon ki admèt andedan sosyete sila-a kom you bagay ki nomal, le you neg rive nan politik, se nan tèt jwèt li ke li rive.
Se pou sa kif è ke nan peyi pov, le you neg rive sou pouvwa, li ranje kol Poul pa Janmen Nagel. Gen neg ki todye kou manman lwa peyi yo pou yo ka rete sou fotèy boure-a. Si nou vel you ekzanp al gade sa kap pase nana peyi Senegal jounen jodi-a.
Sa fè lontan ke map obsève zafè politik andedan peyi-a. Map gade konpotman pouvwa yo. Patikilyèman sa kap pase andedan palman ayisyen an. Mwen finn pa remake ke pi bon Doob, pi bon plas you moun ka jwenn se depite oubyen senatè. Yo peyew byen, ou gen tout jan de komodite, ou vwayaje al chita nan mitan you seri de moun ou pa menm konprann sa yap di le yap pale, siw te volè ak kriminel, kondisyon palmantè_w efase tout pou wou. Ou vinn otunen you moun enpotan. Yo relew diyitè.
Poutan, lotre jou you zanmim tap eksplike-m kijan Group yo ak pati politik yo cuasi kandida pou depite. Kondisyon nou ta kwè ke moun sa yo ta dwe ranpli yo se p asa menm. Gen you katalog you seri de lot kalite you neg dwe genyen.
Sak bon lè ou depite anayiti, se ke apre chak lejislati, pa janm gen moun ki mande ki bilan palmann genyen. Se kom si out a mete you timoun lekol epi li pa Jansen mennen you kanè lakay li. Sosyete pa nou an pa mande sa.
Konsa, mwen wè k epa le fèt ke palman nou an gen dwa pou li siveye sa ekzekitif la ap fè, yo pi maton na kreye kriz ke nan fè lwa ak ede ekzekitif la pou peyi ka vanse.
Konbyen jou gouvenan Preval la fè sans premye minis? Sak pi rèd la, ke gen premye minis ke pa gen premye minis se menm man pareyman. Pa gen anyen ki chanje. Gen moun ki pwofite di bagay y opa vanse paske kriz la bloke peyi-a. sa se sitou diskou zanmi ayiti yo. Men le pa gen kriz bagay yo sanble yo toujou bloke men nankondisyon saa « no dyol tou tok »
Epi, moun ki gen memwa dwe sonje e remake ke andedan palman saa, dosye ki louvri pa janm fèmen. Petèt sel dosye ki te fèmen se dosye ki te pèmèt radye senate-a ki te gen doub nasyonalite. Se anpil fwa nou tande leskonbrit ak eskandal sou you seri de dosye kote non senatè ak depite lonmen. Pep ayisyen pa janm konnen ki rezilta ankèt sa yo bay. Mwen pap site ekzanp paske tout konpatriyot yo sonje ka sa yo.
Pou tout rezon sa yo, mwen pa kwè nan demokrasi nan peyi pov. Anplis se pa nan peyi pov Selman ke demokrasi a banm pwoblem. Map swiv kanpay electoral nan peyi lafrans. Lè wap tande kandida yo ap pale se bagay ki pou fèw pèdi zandye-w. Sou chak sijè, chak neg yo bay verite pa yo epi yo di ke lot la se manti lap bay. Si ou pral vote eke ou pa fanatik yon nan kandida sa yo ou pa konnen pou ki moun pou vote.
Ou rekonèt you pye zaboka lèl donnen zaboka. Siw se maton ou konn kouman you pye zaboka monte ou ka di ke se you pye zaboka li ye. Men lew jwen bon zaboka ladann pou manje pa gen moun ki ka diw se you pye mango ki donnen zaboka.
Mwen menm sa fè lontan ke mwen chwazi poum kritike you gouvenman pa sou sa li di ni sou sa yap di de li sinon sou sa la fè. Mwen gen pwoblem ak pouvwa lejislatif la paske jiska prezan ; si pa zafè sansire ekzekitif la mwen gen lenpresyon ke y opa fè anyen.
Nan konjonkti peyi dayiti ye jodi-a, gen you seri de prensip ke tout moun oblije defann. Gen you seri de gabel ke nou pa dwe bay sou konba ki mennen deja. Men gen anpil pwoblem andedan sosyete a ki poko janmen regle ak mod gouvenman sa yo ke nou geneyen depi dik dantan.
Pou mwen you sistèm efikas sil bay bon rezilta. E nou konnen kijan de rezilta nou bezwen pou gason ak fanm ayisyen lakay!

Les passeports de Martelly sont haïtiens, mais l'enquête se poursuit

Haïti: Le président Michel Martelly n'a utilisé qu'un passeport haïtien pour entrer et pour sortir du pays depuis 1999, date au-delà de laquelle les archives informatisées du service d'Immigration et d'Émigration n'existent pas, a confié au Nouvelliste un influent sénateur, membre de la commission d'enquête sur la nationalité du président de la République et des ministres démissionnaires du gouvernement Conille. "Selon les recherches que la commission a effectué au service d'Immigration nous avons pu retracer quatre passeports utilisés par Michel Martelly depuis 1999. Nous avons aussi pu vérifier son acte de naissance, sa carte de résidence aux États-Unis et le manifeste de certaines lignes aériennes. Tout confirme que Michel Joseph Martelly a toujours voyagé avec son passeport haïtien pour la période", a précisé pour le journal le sénateur qui veut garder l'anonymat en attendant que la commission dévoile ses conclusions. "Il n'y a aucune trace d'un quelconque passeport américain qui aurait pu appartenir à Michel Joseph Martelly dans les archives que nous avons pu analyser", insiste-t-il ajoutant que les pièces sont aujourd'hui aux mains des sénateurs Youri Latortue et Steven Benoît.
Questionné sur la carte de résidence américaine du président alors que la Constitution fait obligation de résider en Haïti cinq ans avant les élections, le sénateur ne pense pas que cela causera un problème. "Il y a depuis des années des élus, sénateurs, députés et présidents qui ont ou avaient une carte de résidence. Cela fait débat, mais ne les a jamais empêché d'être élu ou réélu."
Ne se voulant pas en mesure de décider de l'orientation de la commission d'enquête, le sénateur insiste que l'enquête se poursuit. "Nous continuons à chercher", dit-il. Ces déclarations sont corroborées par un autre élu du Grand corps qui a confié au Nouvelliste, lui aussi sous le couvert de l'anonymat : « Michel Martelly utilise toujours son passeport haïtien à l'aéroport international Toussaint Louverture, selon les données recueillies dans les archives de la direction de l'Immigration et de l'Émigration. La commission d'enquête n'arrive pas à retracer s'il utilise un passeport américain ou italien dans les aéroports étrangers ».
La nouvelle qui fait l'objet de fuites depuis cet après-midi explique peut-être l'atmosphère du point de presse de ce mardi. Souvent en conflit ouvert depuis l'enquête diligentée sur la nationalité réelle du président Michel Martelly, les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert jouent aujourd'hui à l'unité parfaite. Ils lâchent les ministres démissionnaires, dédouanent le directeur de l'Immigration et prennent le chef de l'Etat comme seule cible de l'affaire dite de la nationalité.
Des chuchotements à l'oreille, de petites tapes sans agression sur la tête et un point de presse conjoint...les sénateurs Moïse Jean-Charles et Joseph Lambert filent le parfait amour. Premier acte d'une harmonisation des ex-querelleurs liés par la plateforme INITE coprésidents désormais de la commission d'enquête spéciale. « Le gouvernement étant démissionnaire, l'enquête sur leur nationalité paraissait pas trop nécessaire, a lâché le sénateur Joseph Lambert sous les regards approbateurs de son collègue Moïse Jean-Charles. Mais, nous menons jusqu'au bout notre mission ». Les passeports d'un ensemble de ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement démissionnaire de Garry Conille, poursuit le parlementaire, sont en possession des membres de la commission d'enquête qui continuent de les analyser minutieusement.
Le président Michel Martelly, a enchaîné le sénateur Jean-Charles, est toujours en fonction. « Nous attendons ses documents de voyage. Nous ne pouvons pas l'attendre définitivement. Dès ce mercredi, nous allons demander au président du Sénat d'écrire au chef de l'Etat qui ne peut pas servir d'obstacle à la commission sénatoriale », a martelé le sénateur du Nord lors du point de presse conjoint auquel prendrait part son collègue Nènèl Cassy, nouveau cosecrétaire-rapporteur de ladite commission.
Une convocation du ministre de l'Intérieur et des Collectivités territoriales, Thierry Mayard-Paul, qui devrait être accompagné du directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, au Sénat, a été de fait annulée en raison de la démission du gouvernement de Garry Conille. Sept des neuf membres de la commission ad hoc allaient fouiller dans le système informatique de l'Immigration. « Nous avons mis l'emphase sur le président Michel Martelly. Ses documents ont été répertoriés », a précisé le sénateur Cassy. La commission a recueilli, dit-il, toutes les informations nécessaires et nous avançons très bien avec l'enquête.
Les membres de la commission se sont gardés de répondre aux questions des journalistes lors du point de presse. Pour produire son rapport dans quinze à vingt et un jours, la commission s'adressera à d'autres instances pour tenter de faire toute la lumière sur la nationalité réelle du 56e président d'Haïti. « Nous allons adresser des correspondances à des instances qui peuvent nous fournir des preuves », a fait savoir le sénateur Nènèl Cassy.

Chavannes dédouané
Le directeur général de l'Immigration et de l'Émigration, Roland Chavannes, en attendant le rapport de la commission d'enquête, est libéré de tout fardeau sur les suspicions de sabotage ou de destruction de preuves par rapport à l'enquête. Nous disons compliments à Roland Chavannes et aux techniciens du Service de l'Immigration, a lancé Joseph Lambert, sans crainte d'un démenti de Moïse Jean-Charles qui exigeait récemment la tête de l'ancien général des Forces armées d'Haïti, en charge de l'institution logée à l'avenue John Brown. La réalité, a expliqué le sénateur Lambert, « c'est que les documents détruits sont constitués d'un lot de passeports diplomatiques et de substitut liés qui étaient inutilisables ».

Quelque 70 000 livrets de passeports achetés avant des modifications dans le système de production de la direction de l'Immigration et de l'Émigration et des extraits d'archives qui encombraient le bâtiment, selon des chiffres cités par le coprésident de la commission d'enquête spéciale, ont été brûlés. L'opération, a précisé le parlementaire, a été menée en présence d'un juge de paix et est immortalisée par une vidéo.
Des institutions internationales oeuvrant dans le domaine de l'immigration, a avancé le sénateur Lambert, ont fixé un délai de trois ans pour éliminer les manifestes des compagnies de voyage. Le coprésident de la commission d'enquête ne tarie pas d'éloges pour le système informatique mis en place sous la direction de Roland Chavannes au Service de l'Immigration et de l'Émigration. « C'est l'un des réseaux les plus performants de toute la Caraïbe », a félicité le sénateur Lambert. Sauf, a-t-il précisé, les données disponibles remontent à 1999.
Le ministre des Haïtiens vivant à l'étranger, Daniel Supplice, a jugé inapproprié, la semaine dernière, que des documents de voyage aient été brûlés au Service de l'Immigration. Le moment, a encore jugé le ministre qui répondait aux questions de la commission d'enquête, est mal choisi pour brûler des documents, car l'enquête est actuellement en cours sur la nationalité des membres du gouvernement et du président de la République. Ces documents, selon Supplice, auraient dû être acheminés aux bureaux des Archives nationales.

Commission modifiée
« Des avancées importantes au niveau de la structure interne de la commission d'enquête sur la nationalité des membres du gouvernement du chef de l'Etat ont été effectuées la semaine dernière », a annoncé le sénateur Joseph Lambert. Nous nous mettons d'accord, dit-il, pour restructurer la commission avec désormais deux coprésidents en la personne de moi-même et du sénateur Moïse Jean-Charles et de deux corapporteurs, à savoir les sénateurs Youri Latortue et Nènèl Cassy.
Le rapport final de la commission composée de neuf membres, selon les modifications, doit être approuvé par la majorité de ses membres. Ces changements ont été apportés suite à des contestations de Moïse Jean-Charles qui considérait que ses collègues Joseph Lambert et Youri Latortue étaient trop proches du président Michel Martelly dont la seule nationalité haïtienne est mise en doute.
Claude Gilles et Frantz Duval
http://lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=102912&PubDate=2012-02-28

mardi 28 février 2012

Le scandale du « Cabinet rose »? Haiti : singulier comme toujours

Haïti: Qui l'eût dit ? Qui l'eût cru ? Mais ce n'est pas de la fiction : cela s'est bien passé, et en Haïti. Encore et toujours « un singulier petit pays ». Mais quoi ? Qu'y a-t-il eu de si extraordinaire, apte à provoquer l'étonnement et, encore plus, le désarroi ?
Il s'agit du fait par les ministres et secrétaires d'Etat du gouvernement Conille de s'être rebellés tous contre lui, d'avoir boudé une convocation du Parlement sur la base de certaines arguties juridiques et d'avoir opéré, moins de vingt-quatre heures après l'incartade, un spectaculaire revirement les ayant portés finalement à donner suite à la demande de dépôt de pièces de la commission sénatoriale d'enquête sur la nationalité. Ceux qui se sont présentés au Parlement portaient des bracelets roses, en signe d'allégeance indéfectible au chef de l'Etat.
Quelle interprétation et quelles conséquences d'un tel état de fait, au regard des avancées réalisées dans le domaine de la démocratie en Haïti ?
Il s'agit d'une action anticonstitutionnelle à plus d'un titre : l'exécutif est bicéphale, avec le chef de l'Etat et celui du gouvernement. Ce dernier tient sa légitimité du Parlement, codépositaire de la souveraineté nationale. Il est ratifié sur la base d'une déclaration de politique générale dont il assure l'exécution et à propos de laquelle il doit rendre compte au Parlement. Il répond donc des ministres, en relation avec ladite politique. En aucune manière, ces derniers ne peuvent se substituer à lui, le supplanter ou l'ignorer dans tout ce qui se rapporte à l'action gouvernementale.
Outre le fait que le Parlement légitime le chef du gouvernement, il autorise le fonctionnement des membres de celui-ci. Ils ont de ce fait des comptes à lui rendre sur leur action. Comment comprendre qu'ayant reçu le laissez-passer du Parlement, ils se rebellent quand celui-ci entreprend de vérifier leur nationalité, au regard de la Constitution.
Comment, des hommes et des femmes formés, n'ont-ils pas eu le courage d'aider le chef de l'Etat à comprendre que, à titre de ministres et de secrétaires d'Etat, ils ne pouvaient et ne devraient, en aucune façon, comploter et agir contre leur supérieur hiérarchique immédiat ? Pourquoi l'ont-ils laissé ou même encouragé à s'engager dans une telle voie, se sabordant du même coup, eux aussi ? Quels dividendes espèrent-ils tirer d'un tel acte ?
Par la bicéphalie de l'exécutif, telle que définie dans la Constitution de 1987, celle-ci se positionne de manière catégorique contre le présidentialisme fort. Soutenir délibérément une telle option est donc ouvertement anticonstitutionnel. Dans un autre contexte, un tel acte eût pu être qualifié de crime de haute trahison et ses auteurs passibles de la Haute Cour de justice. Continuer >
Leur attitude s'inscrit manifestement dans la dynamique de moins en moins camouflée du rétablissement de l'ordre ancien. Des signes annonciateurs de cette démarche sont assez significatifs : décisions unilatérales dans plusieurs domaines ; opacité dans plusieurs aspects de la gouvernance ; retour aux affaires de gens connus pour leur hostilité aux normes démocratiques ; tolérance envers des groupes dont les membres se font passer pour des militaires ; hostilité envers la presse démocratique ; retour apparent des « attachés ». Concernant ces derniers, un étudiant a récemment dénoncé son arrestation par des individus armés qui ne seraient pas des policiers.
Les bracelets roses portés par des membres du gouvernement lors de leur convocation au Parlement ne laissent planer aucun doute sur l'option de retour aux pratiques honnies. On est alors en droit d'établir un parallélisme entre le symbolisme de ce geste et l'instruction passée par feu Roger Lafontant: Que tous portent l'uniforme bleu des VSN!
Sur le plan strictement éthique, on a le droit de s'interroger sur le message envoyé à la nation, surtout aux jeunes, par nos ministres et secrétaires d'Etat en ce qui concerne les notions de solidarité et de loyauté en politique. On avait pourtant coutume d'entendre parler de « solidarité ministérielle ». Qu'en est-il aujourd'hui, après l'acte historique du « Cabinet rose » ? Un ministre ne critiquait pas un collègue, encore moins un chef de gouvernement, en public. Or, voilà que c'est arrivé avec le ministre chargé des relations avec le Parlement.
On recule. Depuis la Constitution de 1987, le président de la République n'était plus perçu comme un personnage placé au-dessus des institutions. On le prenait tout simplement pour un haut fonctionnaire investi d'une mission cardinale : celle de s'assurer du respect et de l'application de la Constitution et des lois et du bon fonctionnement des institutions. La situation créée par les ministres et secrétaires d'Etat nous renvoie au statu quo ante.
Que l'on ne s'étonne pas alors de l'aggravation subséquente de la déliquescence de l'Etat et de l'impossibilité pour les Haïtiens d'assumer leur destinée! Dans ces conditions, le départ de la mission étrangère n'est pas pour demain.
L'aide massive et les investissements directs étrangers ne sont pas également pour bientôt, en dépit des bonnes intentions exprimées il y a peu de temps. Surtout si Garry Conille était bien l'envoyé spécial des « Grands ». Une nouvelle période de « wait and see », donc d'expectative, s'annonce au cours de laquelle la présidence peut avoir beaucoup de mal à « délivrer ».
Souhaitons, pour le pays, que notre analyse ne soit pas exacte. Car si elle l'est et que les difficultés se présentent effectivement, il n'y aura pas que l'équipe au pouvoir à en pâtir. Il ne faudra alors pas écarter l'éventualité d'un recours à la force de celle-ci contre divers secteurs de la société qu'elle rendra responsables de ses déboires.
Le Parlement, appelé à ratifier le prochain chef de gouvernement, agira-t-il de sorte que nous n'arrivions pas à une telle situation ? Profitera-t-il de la désignation d'un nouveau Premier ministre pour assumer le leadership qui fait aujourd'hui défaut au pays ? Voudra-t-il garder en place l'équipe gouvernementale actuelle ? Se confinera-t-il plutôt dans le rôle de comparse de l'exécutif, qui est traditionnellement celui de beaucoup de ses membres ?
Le Parlement lâchera-t-il les dossiers de la nationalité et de l'audit des contrats de la période de l'état d'urgence qui, sans conteste, ont emporté le Premier ministre Conille et motivé l'action des membres de son gouvernement ?
Nous n'allons certainement pas tarder, en suivant l'actualité, à obtenir les réponses à ces lancinantes questions.
Marvel DANDIN

Haïti-Séisme : Campagne de sensibilisation dans les écoles et églises pour parer à toute éventualité au Cap-Haïtien

mardi 28 février 2012 Correspondance Wedlyne Jacques
Cap-Haïtien, 28 févr. 2012 [AlterPresse] --- La coordination de la direction de la protection civile du Nord d’Haiti (Dpc/Nord), entame une vaste campagne de sensibilisation dans le cadre de la gestion des risques et désastres, notamment sur les dangers associés au tremblement de terre et au tsunami, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Il s’agit d’une campagne-pilote de sensibilisation, lancée en janvier 2012 autour des comportements à adopter en cas de catastrophe naturelle, particulièrement au Cap-Haïtien (deuxième ville du pays à 248 km au nord de la capitale) où la vulnérabilité sismique est sans cesse rappelée à l’attention des habitantes et habitants.
La campagne vise à atteindre plus d’une quinzaine d’écoles et d’églises, y compris les péristyles vodous (les temples vodous) départementaux.
Ces institutions sont ciblées pour leur capacité à réunir un grand nombre de personnes en même temps, indique la Dpc.Nord.
Les églises sont aussi retenues en raison de l’explication mystico-religieuse qu’elles véhiculent en rapport aux tremblements de terre, selon laquelle les mouvements sismiques et autres phénomènes naturels seraient des châtiments divins.
Jusqu’ici, la campagne a déjà touché plus de 3 mille adeptes chrétiens de différentes églises et confessions dont les églises baptistes, adventistes et pentecôtistes.
L’accent est mis sur la préparation des kits d’urgence et les exercices de simulation d’évacuation.
Les dirigeants de ces églises sont invités à créer des sorties de secours pour faciliter l’évacuation en cas de séisme et de tsunami, risques auxquels la ville du Cap-Haïtien est la plus exposée, explique le responsable de communication à la direction départementale Nord de la protection civile, Bernardin Francisque.
Évoquant sa satisfaction pour l’accueil et l’intérêt des membres des différentes églises, touchées dans la campagne de sensibilisation, la direction départementale Nord de la protection civile forme le vœu d’un meilleur soutien financier, approprié à la poursuite de la campagne de sensibilisation sur les risques sismiques auprès des écoles et des églises.
Des établissements scolaires au Cap-Haïtien ont commencé à prendre des dispositions pour installer des issues de secours en guise de prévention, constate AlterPresse.
L‘un des objectifs de la campagne de sensibilisation de la direction departementale de la protection civile, auprès des écoles et églises, consiste à susciter de meilleurs comportements chez la population, dont une grande partie semble éprouver du malaise et gagner par la panique à l’annonce renouvelée de l’éventualité, à des dates non déterminées, de tremblement de terre et de tsunami dans le Nord d’Haïti. [wj kft rc apr 28/02/2012 0:27]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12434

Haïti: Michel Martelly identifie trois successeurs potentiels pour Garry Conille

Publié par Associated Press le lundi 27 février 2012 à 15h04. PORT-AU-PRINCE, Haïti - Le président haïtien Michel Martelly a identifié trois candidats potentiels pour le poste de premier ministre.
Le président du Sénat, Simon Dieuseul Desras, a indiqué à l'Associated Press que le Parlement a reçu les noms du ministre de l'Intérieur Thierry Mayard-Paul, du ministre des Affaires étrangères Laurent Lamothe et d'Ann-Valérie Milfort, l'ancienne directrice d'un comité de reconstruction qui a cessé ses activités.
Le Parlement peut choisir n'importe lequel de ces candidats pour occuper le deuxième poste en importance au pays, ou encore les rejeter tous les trois. M. Desras n'a pas été en mesure de dire quand une décision sera prise.
Le premier ministre sortant Garry Conille a subitement démissionné vendredi après seulement quatre mois en poste, dans la foulée de rumeurs persistantes de désaccords avec M. Martelly. La mission de l'ONU en Haïti et les diplomates occidentaux ont demandé au président de rapidement combler le poste pour permettre à Haïti de mettre la main sur les milliards de dollars en aide étrangère promis pour aider le pays à se relever du séisme de janvier 2010.
M. Conille et son cabinet demeureront en poste jusqu'à ce que son successeur ait été choisi, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines. M. Conille a agi comme conseiller de Bill Clinton, quand l'ancien président américain était envoyé spécial des Nations unies en Haïti.
http://www.985fm.ca/international/nouvelles/haiti-michel-martelly-identifie-trois-successeurs-127633.html

Haïti-Politique : Poursuite du cycle de tâtonnements avec la démission de Garry Conille

Par Ronald Colbert P-au-P, 28 févr. 2012 [AlterPresse] --- Le cycle de tâtonnements, qui caractérise la gestion publique en Haïti depuis la chute de la dictature des Duvalier le 7 février 1986, semble vouloir se prolonger, voire empirer avec la démission du premier ministre Garry Conille en cette fin de février 2012, relève l’agence en ligne AlterPresse.
De 1986 à 2012, Haïti a vécu très peu de temps d’accalmie politique.
Les tensions politiques se sont davantage exacerbées avec l’accession au pouvoir de Michel Joseph Martelly, le 14 mai 2011, après une présidentielle controversée (novembre 2010 et mars 2011) et notamment marquée par des turbulences et l’ingérence de la communauté internationale par l’organisation “interposée” des États américains (Oea) dans les résultats proclamés.
C’est finalement au bout de 5 mois, soit le 15 octobre 2011, que Martelly a pu disposer de son premier gouvernement. L’ancien chanteur de rythme “compas” n’avait pas cru bon de négocier préalablement avec les forces politiques représentées au parlement, dans la perspective de dégager une majorité parlementaire non seulement pour obtenir la ratification de son gouvernement, mais aussi pour faire passer ses choix politiques.
Du 14 mai 2011 au 24 février 2012, l’orientation politique de Martelly a cheminé de scandales, en passant par diverses agressions, jusqu’à des crises évitables, mises sous le compte de l’inexpérience politique et de l’improvisation.
Après le rejet de deux candidats (Gérard Raoul Rouzier par 42 sur 64 députés présents le 21 juin 2011 ; puis Bernard Honorat Gousse par 16 sénateurs sur 30 le 2 août 2011), des pommes de discorde ont eu lieu successivement entre la présidence et le parlement, ensuite avec la presse : fin septembre 2011 avec le sénat sur le choix des juges de la Cour de cassation ; début octobre 2011 sur la nomination des délégués (représentants de la présidence dans les 10 départements géographiques) sans l’aval du conseil des ministres sortants ; fin octobre 2011, arrestation, sur la piste de l’aéroport international, du député en fonction Arnel Bélizaire ; sans oublier une série de différentes incartades, poussées autoritaristes et agressions contre la presse nationale… jusqu’à la question de nationalité…
Aujourd’hui, le président du sénat Simon Dieuseul Desras et celui de la chambre des députés Levaillant Louis Jeune appelle à la vigilance citoyenne pour sauvegarder les acquis démocratiques, comme la liberté d’expression et son corollaire la liberté de la presse, et prévenir le pire.
Il faut “ exiger que les dirigeants se mettent effectivement à l’œuvre sous l’empire de la Constitution, en tenant compte de leurs prérogatives et de leurs limites. Puisque la loi-mère prévoit les mécanismes qui indiquent aux hommes et aux femmes comment ils doivent servir la cause publique”, souhaite le parlement.
“Notre société aujourd’hui est grosse d’événements majeurs, et personne, absolument personne, ne peut se replier dans un silence sans être complice… pour que le respect des lois redevienne norme dans notre société qui se cherche”.
Évoquant la stabilité politique comme condition essentielle pour attirer les investissements nationaux et étrangers, les États-Unis d’Amérique appellent l’exécutif, le parlement et les autres branches gouvernementales à garantir la continuité de “ l’engagement aux valeurs démocratiques, en confirmant au plus vite un nouveau Premier ministre, en organisant la tenue d’élections parlementaires et locales ce printemps, en poursuivant la lutte contre la corruption, et en s’assurant que les droits de tous les Haïtiens soient respectés dans le cadre de l’État de droit”.
« La démission du Dr. Garry Conille démontre, malheureusement, que les déchirements ont pris le dessus sur la conciliation au détriment du pays, alors que la population haïtienne aspire à amorcer véritablement le tournant qui la conduira sur la voie de la reconstruction, de la croissance économique et du renforcement des institutions de l’État de droit », relève la mission des nations unies de stabilisation en Haïti (Minustah).
La force onusienne suggère aux autorités haïtiennes de privilégier et de maintenir un climat harmonieux et propice à la stabilisation démocratique d’Haïti et à la relance économique.
Prévisible depuis le 16 février 2012, avant la trêve du carnaval 2012, la démission du chef de gouvernement Dr Garry Conille est officiellement intervenue dans la matinée du 24 février.
Le boycott, par l’ensemble des 18 ministres (sauf 5 secrétaires d’État qui s’y seraient présentés), d’une réunion gouvernementale convoquée, la veille 23 février, par le premier ministre désormais démissionnaire, serait la goutte d’eau qui a propulsé au départ de l’ancien fonctionnaire international.
Malgré des démentis renouvelés de différend fonctionnel et institutionnel, perceptible dans les milieux politiques, Conille aurait éprouvé du malaise face à l’omniprésence de Martelly dans les questions relevant plutôt de la gestion gouvernementale.
Contrairement à l’avis du premier ministre, l’ensemble du cabinet ministériel – qui n’a pas tenu compte des remarques de Conille – a fait sienne, le 16 février 2012, une position présidentielle de ne pas répondre à une invitation du sénat enquêtant sur la nationalité des principaux dirigeants (y compris Martelly lui-même) de l’actuelle administration politique.
Le nœud du désaccord serait la décision du premier ministre de faire auditer tous les accords passés, sans appel d’offres sous l’ancienne administration de Joseph Jean Max Bellerive (actuel conseiller au cabinet de Martelly) dans le cadre de la loi d’urgence (mai 2010 – octobre 2011).
Ces contrats sont estimés à plusieurs millions de dollars américains (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui).
Conille n’a pas été remarqué lors des festivités carnavalesques (du 19 au 21 février 2012), délocalisées aux Cayes (troisième ville d’Haïti, à environ 200 km au sud de la capitale) sur décision unilatérale, le 18 décembre 2011, du président Michel Joseph Martelly.
Qualifié de mandataire des décideurs mondiaux d’Haïti, lorsqu’il est venu briguer le poste de premier ministre fin août 2011, Conille aura passé seulement 4 mois à la tête du premier gouvernement depuis son investiture le 18 octobre 2011.
Martelly, qui demande la sérénité chez les acteurs politiques et les bailleurs de fonds internationaux, s’est-il constitué une majorité confortable côté législatif pour espérer avoir rapidement un nouveau premier ministre ?
Combien de temps le vide gouvernemental va-t-il durer, dans le processus de liquidation des affaires courantes par Garry Conille jusqu’à l’arrivée de son successeur ratifié par les deux branches du parlement ? [rc apr 28/02/2012 0:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12438

Haïti: enquête sur l'ex-président Aristide

AFP Mis à jour le 28/02/2012
La justice haïtienne a demandé l'ouverture d'une enquête sur l'ex-président Jean Bertrand Aristide et d'anciens dignitaires de son régime pour trafic de drogue et d'autres infractions graves, a indiqué hier un avocat proche de l'intéressé.
"Le dossier inculpant l'ancien président Aristide a été déposé par le commissaire du gouvernement au cabinet d'un juge d'instruction afin d'ouvrir une enquête", a déclaré Me Newton Saint-Juste. Outre l'accusation de trafic de drogue, Aristide est poursuivi pour soustraction de deniers publics, forfaiture et concussion. La Fondation Aristide pour la démocratie et d'anciens fonctionnaires de son gouvernement, dont un ancien directeur général de la police nationale, sont également poursuivis, selon l'avocat.
Le ministre de la Justice, Michel Brunache, a refusé de commenter cette affaire, mais a indiqué que son ministère n'était "pas au courant de cette démarche".
Exilé en Afrique du Sud après avoir été renversé en 2004, Aristide est revenu en Haïti en mars 2011 et n'a pas fait de déclaration publique depuis. Il a été vu une seule fois en public avec l'actuel président Michel Martelly qui rendait visite à d'anciens chefs d'Etat vivant en Haïti dans le cadre d'une démarche de réconciliation nationale.
Aristide a effectué trois mandats écourtés à la tête d'Haïti, en 1991, de 1994 à 1996 et de 2001 à 2004. Il a regagné le pays quelques semaines après Jean-Claude Duvalier, l'ancien dictateur qui fait l'objet de poursuites judiciaires pour détournements de fonds. La justice haïtienne a en revanche écarté en janvier les plaintes portées contre Duvalier pour crimes contre l'humanité déposées par des victimes de son régime (1971-86).
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/28/97001-20120228FILWWW00254-haiti-aristide-poursuivi-pour-trafic-de-drogue.php

vendredi 24 février 2012

L’ONU dans la tourmente du choléra

Grand angle.- Jugées responsables de l’épidémie qui a déjà fait plus de 7 000 morts en un an et demi dans le pays, les Nations unies subissent les foudres de la population. Un rejet qui éclabousse les ONG. Par FRÉDÉRIQUE ROUSSEL
Envoyée spéciale à Port-au-Prince
Dans le centre de traitement du choléra de Médecins sans frontières (MSF) à Delmas, un quartier populaire de 300 000 habitants de Port-au-Prince, Ebson est allongé sur un lit. Sous la tente du Plan C, celle des cas de choléra les plus graves, ils ne sont que quatre en ce jour de février. Depuis le début de l’année, seulement sept malades par jour passent le triage du centre, contre 30 en octobre. Le creux le plus significatif de l’épidémie déclarée en octobre 2010.
Mais depuis le mois de novembre, un autre type de pic a été constaté : un afflux d’anciens patients, traités pour le choléra ou des diarrhées, venus réclamer des certificats médicaux. Environ 3 000 demandes ont été faites à MSF. En fond de cour, les plaintes déposées contre les Nations unies, accusées d’être responsables d’une maladie dont aucun cas n’avait été recensé dans le pays depuis près d’un siècle.
Originaire de Nazon, un autre quartier de Port-au-Prince, Ebson va bientôt pouvoir rentrer chez lui. Probablement dans la journée. La durée moyenne d’une hospitalisation est de soixante-douze heures, précise le coordonnateur de terrain, Stephan Grosse Rüschkamp. «Je me suis senti mal dimanche, avec des selles blanches, raconte en créole le cordonnier de 23 ans. J’ai pensé immédiatement au choléra. J’avais les signes que montrent les spots qui passent à la télévision.» Dès le lendemain, sa mère l’a emmené au Centre de traitement du choléra de Delmas. Quatre jours après, il est content d’être sorti d’affaire et n’a pas l’intention, pour l’instant, de réclamer un certificat.
Carmila, l’infirmière haïtienne qui fait office de traductrice, circule d’un lit à l’autre. Un petit garçon de 2 ans accompagné de sa mère lui sourit. Une autre sortie en perspective. «C’est très calme en ce moment, mais on s’inquiète de la recrudescence de l’épidémie», tempère-t-elle. «Nous allons probablement assister à d’autres flambées liées à l’arrivée de la saison des pluies, vers la mi-avril», confirme Stefano Argenziano, le chef de mission MSF.
Au 20 janvier, les statistiques du ministère de la Santé recensaient plus de 525 000 personnes infectées en dix-huit mois et 7 025 morts. Le tiers environ a été suivi par les différentes sections de MSF dans le pays, dont 64 000 à Port-au-Prince, et 60 000 par la Brigade médicale cubaine.
Selon l’Organisation panaméricaine de la santé, près de 200 nouveaux cas se déclarent chaque jour. Et tout le monde parle d’une période d’au moins cinquante ans, nécessaire pour bouter la souche sud-asiatique hors de l’île des Caraïbes. Car, comme le souligne Stefano Argenziano, «les conditions sanitaires et hygiéniques ne se sont pas améliorées».
Deux ans après le séisme du 12 janvier 2010, 500 000 personnes vivent toujours dans des camps. Le visage de Port-au-Prince montre encore les plaies du cataclysme : abris de toiles, bâtiments effondrés, tas de gravats.

L’incroyable source du mal
Depuis plusieurs mois, les anciens patients sont donc nombreux à venir réclamer des certificats auprès des centres où ils ont été soignés. Une preuve médicale de leur contamination, un argument pour une potentielle indemnisation. Car plusieurs rapports corroborent l’incroyable source du mal. En tête, l’étude de l’épidémiologiste Renaud Piarroux de l’université de la Méditerranée, mandaté par le gouvernement français en décembre 2010. Publiée dans The Lancet en juillet 2011, celle-ci démontre que l’origine de l’épidémie provient du rejet massif de matières fécales dans le fleuve de l’Artibonite par des Casques bleus népalais de la Mission de maintien de la paix en Haïti (Minustah), présente depuis 2004.
«Minista ak Kolera se marasa !» («la Minustah et le choléra sont des jumeaux !») clament des panneaux à travers le pays. Quand ce n’est pas «Minista Kadejakè» («Minustah violeur»), allusion aux cas de viol perpétrés par des Casques bleus.
Le mécontentement ne s’exprime pas seulement dans la rue, mais désormais par voie judiciaire : il s’agit de pousser l’ONU, même protégée par l’immunité diplomatique, à admettre la responsabilité de la Minustah. «C’est rare de mettre en évidence la source d’une épidémie et exceptionnel qu’une demande d’indemnisation soit formulée, explique Françoise Bouchet-Saulnier, directrice du département juridique de MSF, qui s’est rendue sur place le mois dernier. Les épidémies sont plutôt considérées comme des catastrophes naturelles.»
En vertu de l’article 54 de l’accord signé en 1998 entre le gouvernement haïtien et les Nations unies, les demandes d’indemnisation importantes doivent être réglées par une commission permanente de réclamations. A ce jour, celle-ci n’a toujours pas été créée. Et c’est sur cette touche que joue la première procédure contre l’ONU qui émane du Bureau des avocats internationaux (BAI), soutenu par l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (IJDH).
Le 3 octobre 2011, le BAI a adressé une demande d’indemnisation au Secrétariat général des Nations unies de 50 000 dollars (37 743 euros) par malade, 100 000 par décès. Elle affirme représenter plus de 5 000 victimes du choléra, originaires de Mirebalais (d’où est partie la contamination), Saint-Marc, Hinche et Port-au-Prince.
Et met en avant un cas exemplaire dans son argumentaire, celui d’un homme décédé le 22 octobre 2010 à l’hôpital Saint-Nicolas à Saint-Marc, laissant une femme et 12 enfants derrière lui. Ouvrier agricole dans les rizières, il avait eu le malheur de s’abreuver dans le canal qui irriguait le champ.
Le BAI a profité de la visite du Conseil de sécurité en Haïti, il y a quelques jours, pour demander à l’ONU d’assumer ses responsabilités au-delà de la «confluence des facteurs» qu’elle invoque. Autrement dit, que l’épidémie est liée à un ensemble de causes : les conditions sanitaires déplorables, les conséquences du séisme, etc. «Un juge ne pourrait jamais accepter la défense appelée "confluence des facteurs", a estimé Brian Concannon, directeur de l’IJDH. Mais les Nations unies sont convaincues qu’un magistrat n’aura jamais la possibilité de les juger pour leur mauvais comportement.»
Une autre procédure a été engagée, cette fois du point de vue pénal, par une université brésilienne de droit, la Faculdade de Direito de Santa Maria (Fadisma).
La plainte a été déposée auprès de la Commission interaméricaine des droits de l’homme et vise la violation par les Nations unies du droit humain à la vie. Elle réclame notamment que «l’ONU fasse des excuses solennellement, publiquement et officiellement au peuple haïtien et dominicain», qu’elle «établisse un contrôle des conditions de santé de son personnel militaire qui vont dans ses missions de la paix» et «constitue un fonds d’au moins 500 millions de dollars pour créer un système public de santé en Haïti».

«La vacuité planifiée de l’Etat»
La Minustah est-elle responsable ? Faut-il des indemnisations individuelles ou collectives ? Le miroitement de dédommagements possibles a en tout cas poussé d’anciens malades aux portes des centres médicaux.
A Mirebalais, l’ONG américaine Partners in Health a été confrontée à plusieurs milliers de quémandeurs. La majorité de ceux qui sont venus chez MSF étaient originaires de Carrefour, un quartier de la capitale haïtienne où s’exprime une forte animosité contre «l’occupation».
Dans d’autres centres, les afflux étaient liés aux retombées de la médiatisation des procédures menées contre les Nations unies. «C’est un mouvement de fond qui ne va pas s’arrêter, qui va aller et venir selon l’évolution des plaintes», estime Françoise Bouchet-Saulnier, de Médecins sans frontières.
L’organisation continue à enregistrer des demandes de certificats, de l’ordre de 500 à 600 ces trois dernières semaines.
Les réticences de l’ONU à reconnaître sa responsabilité, ajoutées à la lenteur de la reconstruction, n’ont fait qu’accroître la frustration et le ressentiment de la population. «C’est une nouvelle illustration du discrédit qui continue d’entourer les Nations unies, avance Pierre Micheletti, ex-président de Médecins du monde (MDM), professeur associé à Sciences-Po Grenoble. Là où ça se complique, c’est que les populations ont tendance à mettre l’ONU et les ONG dans le même sac.»

Déjà considéré comme la «République des ONG», Haïti a vu débarquer des humanitaires en masse après le séisme.
Beaucoup y opèrent encore. «Nous sommes le pays le plus ONgisé du monde, critique le docteur Jean-Hénold Buteau, du jeune parti Akao. On préfère donner de l’argent à des ONG et l’Etat n’a plus de ressources pour les contrôler.»
Ces organisations «répondent à un déficit étatique et apportent des services dans un contexte où l’Etat n’a pas les moyens d’intervenir», justifiait récemment le ministre de la Planification et de la Coopération, Hervey Day, tout en disant à l’AFP vouloir «redéfinir le cadre de fonctionnement de ces institutions et corriger la prolifération».
Pour François Grünewald, directeur du groupe Urgence réhabilitation développement, qui a mené des évaluations régulières en Haïti et qui publiera fin février un épais rapport («Port-au-Prince : leçons d’une crise urbaine»), il faut regarder une dizaine d’années en arrière : «La communauté internationale a tout fait pour délégitimer l’Etat haïtien et instaurer un système pour le contrôler, estime-t-il. Déjà affaibli par la présence de la Minustah, il a pâti de la stratégie des bailleurs de fonds qui ont préféré alimenter les ONG.»
L’hostilité anti-ONG perce dans le quotidien. «Rien qu’en regardant la circulation automobile, raconte le Haïtien Jean Lhérisson. On se rend compte du nombre incroyable de 4x4 avec chauffeur pleins de jeunes cadres des pays du Nord qui viennent amplifier la vacuité voulue et planifiée de l’Etat. Pendant ce temps, des files d’écoliers et de travailleurs attendent patiemment un tap-tap [un bus collectif, ndlr] où ils s’entassent comme des bêtes.»
Un responsable d’une ONG pointe la trop forte présence humanitaire occidentale comme dangereuse, parce qu’elle «ne regarde que son action et pas le contexte, fragile». Sentiment confirmé par Pierre Salignon, directeur général de MDM (1) : «Il suffit de se rendre en Haïti pour être bouleversé par les souffrances accumulées et l’absence de perspectives, mais aussi choqué par l’omniprésence des acteurs humanitaires qui feraient bien d’envisager les effets induits, et parfois néfastes, de leur présence, aussi généreuse soit-elle.»
A cet égard, la requête en reconnaissance de la plaie du choléra équivaut à une réaffirmation de la dignité haïtienne.
(1) «Haïti, réinventer l’avenir», sous la direction de Jean-Daniel Rainhorn, éditions de la Maison des sciences de l’homme-éditions de l’université d’Etat d’Haïti, 351 pp., 21 €.
http://www.liberation.fr/monde/01012391622-haiti-l-onu-dans-la-tourmente-du-cholera

lundi 20 février 2012

FIFA : Chute de la maison Warner à Haïti

Un million de dollars volatilisé? Pas suffisant aux yeux du Président de la Fifa Sepp Blatter pour lancer une enquête sur son ex allié, Jack Warner, ancien boss du foot aux Amériques... Depuis sa réélection miraculeuse à la tête de la FIFA, Sepp ‘le Couillu’ Blatter, n’a plus que le mot « transparence » à la bouche.
Il lui suffirait de peu de chose pour passer de la parole aux actes : par exemple lancer un audit indépendant de la CONCACAF et de la manière dont la Confédération des Amériques du Nord et Centrale et de la Caraïbe a été gérée par son ex-plus proche allié, Jack Warner au cours des 10 dernières années de son règne.
Warner, aujourd’hui Ministre du Travail de Trinidad et Tobago et grand manitou démissionné de la CONCACAF, est en effet dans l’œil de plusieurs cyclones antillais. Le plus menaçant trouve son épicentre à Haïti, où auraient normalement du parvenir une modeste contribution de solidarité de 750 000 dollars, collectés par Warner à la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010.
500 000 dollars lui auraient en effet été remis par le milliardaire Sud-Coréen Chung Mong-Joon, par ailleurs ancien vice-président de la FIFA, du temps où ce dernier espérait encore obtenir l’organisation de la Coupe du Monde 2022 en Corée du Sud. D’après la Fédération Coréenne, les fonds ont été transférés sur un compte ouvert au nom de la CONCACAF à Trinidad.
Que sont les 250 000 dollars d'aides devenus?
Parcourant les ruines de Port au Prince en compagnie de survivants de la Fédération Haïtienne de Football qui a déploré la perte d’une trentaine de ses membres parmi les 316 000 victimes de la catastrophe dénombrées par le gouvernement Haïtien, Jack avait également évoqué entre deux séances de shooting obscène où il posait dans les décombres, packs de bouteilles d’eau sur l’épaule et serrant la main de Jean Degraff l’un des rescapés enseveli pendant deux jours, l’aide exceptionnelle qu’il se faisait fort d’obtenir de « son ami Blatter ».
D’après le service de presse de la FIFA, 250 000 dollars ont été immédiatement débloqués et virés sur le compte de la Fédération de Trinidad et Tobago (FFTT). A la question de savoir pourquoi la somme n’a pas été créditée au compte de la CONCACAF, les services de Blatter ont répondu que telle avait été la demande de Warner dont, à l’époque, les désirs étaient des ordres.
Ayant eu vent d’une possible évaporation tropicale, la FIFA a interrogé l’année dernière la Fédération de Trinidad et Tobago pour y voir un peu plus clair. N’ayant reçu aucune réponse satisfaisante, elle a purement et simplement coupé les vivres à cette fédération qui, au même titre que toutes les autres, reçoit une subvention annuelle de 250 000 dollars de la FIFA.
Récemment interrogé à ce sujet par des journalistes du Sunday Times, Yves Jean-Bart, président désabusé de la Fédération Haïtienne de Football (FHF) a affirmé n’avoir reçu en tout et pour tout que 60 000 dollars : « Warner m’a toujours affirmé que les fonds étaient là, disponibles, mais je n’ai jamais rien vu venir… » déplore le malheureux.
Primes escamotées pour les joueurs de Trinidad
Il est vrai que Jack le Magnifique a d’autres soucis. Le 10 février, un ‘marshall’ assisté de plusieurs policiers, accompagnés de joueurs de la sélection nationale les « Soca Warriors », s’est pointé à 10h15 pour saisir les meubles de la Fédération de Trinidad et Tobago. La visite était consécutive à une ordonnance du 18 octobre 2011, obligeant la FFTT à payer une somme totale de 724 000 dollars US à répartir entre 13 des joueurs ayant participé à la Coupe du Monde 2006 ! Un scandale dénoncé depuis des mois par un journaliste local, Lasana Liburd
Laquelle n’a en effet toujours pas réglé à ses internationaux, l’intégralité des primes qui leur sont dues au titre de l’épreuve. Pris de court, le président de la Fédération locale, un certain Lennox Watson, a demandé un sursis d’une heure pour ramener la fraîche (et peut-être pour « mettre de l’ordre » dans la comptabilité). Faute d’y être parvenu, il a vu ordinateurs, mobilier, réfrigérateurs et autres fours à micro ondes et les abondants stocks de boissons, chargés sur 2 camions à destination d’un Commissaire Priseur de Trinidad qui va les vendre aux enchères.
L’ancien président de la Fédération, Olivier Camps avait assez bien résumé la situation dans une attestation remise à la justice locale le 24 août 2011 : « Je ne possède aucune information sur les comptes du comité d’organisation pour la participation de la fédération à la Coupe du Monde en Allemagne. Ils étaient sous le contrôle du conseiller spécial Monsieur Jack Warner. Les instances fédérales et moi-même avons demandé à de nombreuses reprises à Monsieur Warner de fournir des comptes… ».
Alors Sepp, comment dit-on transparence en créole ?
http://www.bakchich.info/sport/2012/02/20/fifa-chute-de-la-maison-warner-a-haiti-61164

De la Saint Domingue française à Haïti (1804-1865)

Jeudi 23 février à 20h30, salle Jacques Gobetti, Hexagone d’Autun
UNIVERSITE POUR TOUS DE BOURGOGNE – CENTRE D’AUTUN
« De la Saint Domingue française à Haïti (1804-1865) »
Une conférence de Marcel Dorigny
Professeur – Université Paris 8
A un moment où Haïti revient régulièrement sur le devant de l'actualité au fil des drames qui ponctuent l'histoire de ce pays, toujours qualifié de « plus pauvre des Amériques », il est utile d'essayer d'éclairer son histoire, étroitement liée à celle de la France.
Marcel Dorigny, bien connu du public autunois pour ses nombreuses conférences à l'UTB et ses nombreux ouvrages (notamment sur Autun pendant la Révolution), proposera un retour sur l'histoire complexe de la naissance d'Haïti dont il est spécialiste, en développant des aspects peu connus bien que souvent évoqués mais qui ont contribué à structurer l'Etat haïtien pour la longue durée.
Les thèmes suivants seront abordés par le conférencier :
- Quelles étaient les particularités de la colonie française de Saint-Domingue à la veille de la naissance d'Haïti : l'esclavage, la plantation sucrière, le commerce colonial ?
- En quoi la Révolution haïtienne fut-elle une exception dans l'histoire des colonies ?
- Quelles élites nouvelles ont construit cette « République noire » de la Caraïbe ?
- Quelles orientations ont été prises pour l'économie et la société de ce nouvel Etat ?
- Quand et comment la France a-t-elle fini par reconnaître l'indépendance de son ancienne « Perle des Antilles » ?
- Comment Haïti parvint-elle à s'insérer dans le concert des nations au fil du XIXe siècle, et à quel prix, jusqu'à la prise de contrôle du pays par les Etats-Unis, supplantant peu à peu l'ancienne métropole française ?
http://www.gensdumorvan.fr/agenda/details/1685-utb-l-de-la-saint-domingue-francaise-a-haiti-1804-1865-r.html

Haïti/Festivités carnavalesques : Des dispositions ont été prises pour le bon déroulement du carnaval 2012

vendredi 17 février 2012 à 17:22
Carnaval
Le Ministère de la santé publique et de la population de concert avec l’OFATMA a adopté tout un ensemble de dispositions à l’occasion du déroulement du Carnaval 2012, les 19, 20 et 21 février.
Des zones spécifiques ont été identifiés sur la route nationale numéro 2 jusqu’à la Ville des Cayes, hôte de cette manifestation culturelle cette année.
Des ambulances bien équipées, des médecins, des infirmières et des matériels nécessaires ont été déployées de Cressier à Port-salut, afin de faire face à des cas d’accidents.
Sur tout les parcours des postes médicaux ont été placés alors que les différents hôpitaux ont formé un réseau pour gérer les urgences pendant le déroulement des festivités carnavalesques, a annoncé le directeur général du MSPP.
Dans le cadre de son plan de sécurité pour le Carnaval 2012, la police nationale d’Haïti a mené plusieurs opérations dans le département du Sud. 53.5 kilogrammes de cocaïne ont été saisies, deux armes à feu, deux chargeurs de 15 et de 7 cartouches et cinq livrets d’épargne ont été également confisqués alors que deux individus ont été appréhendés, à Saint-Louis du Sud, Sud du pays.
Le porte-parole adjoint de la PNH a annoncé de nouvelles dispositions ajoutées aux mesures additionnelles en vue d’assurer pleinement la sécurité des carnavaliers durant les trois jours gras.
La Direction de la circulation et de la police routière a adopté des mesures particulières pour le Carnaval. Durant les trois jours gras, les conducteurs ne pourront pas rouler à une vitesse supérieure à 90 kilomètres/heures, a annoncé le commissaire Will Dimanche. Le DCPR précise que des patrouilles seront déployés toute la route nationale numéro 2 afin de contrôler la circulation et réduire les risques d’accident.
Par la même occasion, l’institution policière dit également entendre appliquer les instructions du Ministre de l’intérieur et de la défense nationale et contraindre les anciens militaires à remettre leurs armes et quitter les bases qu’ils ont regagnées. C’est du moins c’est qu’a laissé entendre le porte-parole adjoint de la PNH. Garry Desrosiers soutient que la police n’a pas besoin d’attendre des ordres pour désarmer des individus qui détiennent des armes illégales.
http://radiovision2000haiti.net/home/?p=12574

« Ayiti dekole » : le Carnaval de Haïti s’envole

Une thématique "positive" pour une fête effrénée...
Ce dimanche 19 février 2012 marque le début du grand Carnaval en Haïti. Toute la ville des Cayes dans le département du Sud est remplie d’activités carnavalesques… Vue la situation critique du Champ de Mars de Port-au-Prince, devenu un camp de réfugiés depuis le tremblement de terre, le gouvernement haïtien a jugé nécessaire cette année d’organiser le grand défilé du Carnaval aux Cayes, 3ème ville du pays, située à 200 km au Sud de la capitale.

Comme chaque année, l’organisation du Carnaval est l’occasion de réaliser des costumes splendides, des déguisements étonnants, dont beaucoup évoquent des personnalités de la scène politique haïtienne. Le caractère « politique » du Carnaval est d’ailleurs accentué par le thème choisi pour la manifestation : le décollage d’Haïti…
« Ayiti dekole »
Le slogan « Ayiti dekole » est tiré de la chanson « dekole » ayant annoncé l’album « One life to live » (une vie à vivre) de l’artiste J-Perry, sorti en fin d’année 2011.
Cette chanson, à laquelle participent Hervé Antoine dit Shabba et Réginald Tout-Puissant alias Izolan, « défend » l’image du pays, et fait l’éloge de ses richesses, pour attirer investisseurs et touristes, sans oublier de fustiger les détracteurs d’Haïti. « Ole Ole, decoller ! j’aimerais que mon pays prenne son envol », chantent-ils.
Une tradition profondément ancrée
La tradition du carnaval haïtien remonte au XVIème siècle et à l’arrivée des Français à Saint-Domingue… Cette tradition est bien vivante aujourd’hui : Carnaval est un temps fort pour la société haïtienne : réunions familiales et amicales, défilés, chansons, danses, fêtes… Tous les comportements sont admis, sous le prétexte de l’outrance et de la licence carnavalesque… Il sera toujours temps de faire pénitence ensuite… La libération totale du Carnaval est une jubilation et un vrai élan de vie.
Certains psychologues et sociologues y voient une sorte de récupération, délai nécessaire pour rattraper les interdictions et les règles contraignantes que la société et l’Eglise maintiennent pendant tout le reste de l’année, pour toutes les classes sociales et tous les statuts sociaux…
Le Carnaval constitue donc un moment important de la vie haïtienne, et il couvre une longue période de l’année, par sa préparation d’abord, longue élaboration et fabrication des costumes et des défilés, des danses et des chants, puis par son déchaînement, pendant les 3 jours de réjouissances qui viennent de commencer , culminant dans les défilés ponctués de « merengues » et de chants de toutes sortes…

Michel Martelly : du Carnaval à la Présidence...
Même s’il a perdu de sa vigueur, et certains de ses aspects les plus traditionnels, le Carnaval reste un moment d’exaltation et les bandes musicales surenchérissent dans leurs joyeux refrains, souvent aux franges de la morale et avec beaucoup de liberté vis-à-vis des pouvoirs politiques. L’actuel président d’Haïti, Michel Martelly, a lui-même souvent utilisé la liberté du Carnaval pour faire entre une voix libre, devenue ainsi très populaire… Au point de le conduire à l’élection.
C’est sans doute pourquoi il a lui-même souhaité que l’orientation du Carnaval soit plus mobilisatrice que critique et appelle « au décollage » d’Haïti… L’idée étant que, pour une fois, plutôt que de compenser frustrations et impatiences, la joie de Carnaval puisse fédérer les énergies au service du relèvement du pays…
Reste que cette année encore, la vitalité du Carnaval est une preuve de la bonne santé du peuple haïtien, qui continue de croire en sa bonne étoile et se relève malgré toutes les catastrophes qui surviennent, pour faire triompher la vie, la générosité, le partage, le jeu et la bonne humeur. Les valeurs mêmes du Carnaval…http://www.afrik.com/article24870.html

dimanche 19 février 2012

Haïti: Génération séisme

Le Nouvel Observateur

Deux ans après la catastrophe du 12 janvier 2010,
la romancière Yanick Lahens souligne que le peuple haïtien
 fait preuve d'une "sagesse collective, qui est qu'on vit
sans illusions et sans renoncement". (©Hector Retamal - AFP)
 DE NOTRE ENVOYE SPECIAL EN HAITI. Deux ans après la catastrophe du 12 janvier 2010, une nouvelle vague d'écrivains confirme l'extraordinaire vitalité de la littérature haïtienne. Reportage de Grégoire Leménager à l'occasion du festival Etonnants Voyageurs.
Deux ans après la catastrophe du 12 janvier 2010, la romancière Yanick Lahens souligne que le peuple haïtien fait preuve d'une "sagesse collective, qui est qu'on vit sans illusions et sans renoncement". (©Hector Retamal - AFP)

La nuit est tombée sur Port-au-Prince. Dans la cour bondée de l'Institut français, plus personne ne semble entendre les inévitables Klaxon venus de la rue: Dany Laferrière, Alain Mabanckou, Arthur H et Michel Le Bris parlent de la «force magique des mots». Ailleurs, c'est le genre de réjouissances qui attire d'augustes rombières, des expatriés, des notables locaux. Pas en Haïti.
Comme pour toutes les rencontres organisées par le festival Etonnants Voyageurs, le public est surtout composé de jeunes gens d'une vingtaine d'années qui se disent poètes et plus ou moins étudiants, vivent de petits boulots, trimballent leurs vers sur des feuilles volantes, posent des rafales de questions en vous citant Baudelaire, Kateb Yacine, George Steiner, Gabriel García Márquez, Maurice Grevisse. Et tant pis s'il n'y a que 200 chaises. On se tient sur les côtés, au fond, accroupi, debout, pour écouter Laferrière avec des yeux qui brillent de recueillement, d'admiration et de convoitise.
«Tu vois? chuchote l'écrivain haïtien Rodney Saint-Eloi.Tu vois comme tous ces garçons regardent Dany? Ils se voient à sa place dans dix ans, ils veulent être Dany Laferrière: un nègre respecté qui prend l'avion et peut baiser des femmes blanches.»
Sagesse collective
Tout autour, c'est Port-au-Prince, son vacarme, ses gravats, ses 3 millions d'habitants, ses bidonvilles à flancs de morne, son palais présidentiel effondré depuis deux ans, ses tentes où vivent encore 500.000 personnes (contre 1,5 million en janvier 2010) et ses embouteillages de taps-taps multicolores proclamant que «L'homme propose, Dieu dispose», que «Gloire n'est pas maître de son souffle», et qu'«Avec Dieu tout va bien». Dans cette «ville écrite», comme dit Laferrière, c'est simple, l'Eternel n'a qu'un rival: Digicel, l'opérateur téléphonique dont les lettres s'impriment sur le moindre parasol.
Il y a bien, souligne la remarquable Yanick Lahens, cette «sagesse collective qui est qu'on vit sans illusions et sans renoncement», avec en province de très fructueuses initiatives comme celle de jeunes producteurs de «fleurs coupées» qui ont installé des serres dans la montagne. Mais tout autour, c'est encore le retour du fils Duvalier, la tutelle internationale renforcée et les 4 x 4 des ONG, qui, selon Emmelie Prophète, dépensent n'importe comment l'argent donné pour Haïti.

Un peuple de poètes
Dans une ville où le seul cinéma encore debout, le mythique Eldorado, cherche de l'argent pour enfin rouvrir ses portes, le métier d'écrivain a de quoi faire rêver ceux qui ont eu la chance d'apprendre à lire (on compte officiellement 50% d'analphabètes). Mieux: à Paris, Nice ou Lisieux, la conseillère d'orientation ferait tout pour dissuader un gamin d'espérer vivre de sa plume; ici, avec un chômage qui touche les deux tiers de la population, cette vocation ne semble pas plus absurde qu'une autre. Au contraire. Le «peuple de peintres» salué par Malraux est aussi un peuple de poètes.


Né en 1936, de son vrai nom Franck Etienne, FRANKETIENNE
 est poète, peintre, comédien, théoricien du «spiralisme»…
 Il vient de publier une refonte de son grand livre,
«l’Oiseau schizophone» (Vents d’ailleurs), et prépare
un nouveau spectacle, avec quatre musiciens,
dans lequel il danse et chante. Ce «Délire du prédateur déchu»
se veut une réponse aux «Monologues du vagin». (©Sipa)







Car sa littérature n'est pas seulement riche d'une tradition enviable où se sont succédé Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, Marie Chauvet ou René Depestre. Elle ne compte pas seulement 180 poètes en activité, dont certains sont particulièrement vénérés, comme Anthony Phelps, Georges Castera ou Frankétienne, qui a été sacré «trésor national vivant» en 2006 et répète ces jours-ci un spectacle consacré au pénis, ce «prédateur déchu».
Elle connaît aussi, dit Louis-Philippe Dalembert, «un véritable boom depuis une dizaine d'années»: avec la fin des dictatures a émergé une génération moins soumise à l'impératif de l'engagement; et jamais autant d'auteurs n'ont publié si régulièrement en France, de Yanick Lahens (Ed. Sabine Wespieser) à Laferrière (Grasset), en passant par Kettly Mars (Mercure de France), Marvin Victor (Gallimard), Gary Victor (Vents d'ailleurs) ou encore Lyonel Trouillot, finaliste du dernier Goncourt avec sa «Belle Amour humaine» (Actes Sud).
«Le 12-Janvier», comme on dit «le 11-Septembre»
« Le séisme accentue ce phénomène, poursuit l'encyclopédique Dalembert. Sous Duvalier, ce sont les exilés qui publiaient à l'étranger, leurs livres arrivaient ici sous le manteau, il y avait une coupure entre littératures du dedans et du dehors. Vingt-cinq ans après, ça n'est plus le cas, mais à l'étranger on veut désormais plutôt des auteurs de l'intérieur: de l'authenticité, de l'exotisme et du misérabilisme. Le séisme apporte ça. Nous ne devons pas être prisonniers de ce regard de l'Occident.»
Dalembert, qui vit actuellement à Paris, met donc un point d'honneur à publier aussi bien des textes en créole aux Presses nationales d'Haïti que des romans se déroulant loin de l'île, comme en France dans «Rue du Faubourg Saint-Denis» (le Rocher), ou en Afrique dans «Noires Blessures» (Mercure de France).

Née en 1953, YANICK LAHENS est notamment l’auteur
de «la Couleur de l’aube» (Sabine Wespieser, prix RFO 2009).
Très active en Haïti, elle a créé plusieurs bibliothèques
dans des camps de rescapés du séisme.
(©Gaël Le Ny / Etonnants Voyageurs)
Il n'est pas le seul à se poser ces questions que «le 12-Janvier», comme on dit «le 11-Septembre», a brutalement ravivées. D'autant que tous ou presque ont éprouvé, à l'exception notable de Trouillot, un violent besoin d'écrire sur le séisme à un moment ou à un autre. Voir le beau «Failles», de Yanick Lahens, «Haïti, kenbe la!» de Rodney Saint-Eloi (Michel Lafon), ou encore le roman que rédige actuellement Kettly Mars sur les 100.000 rescapés toujours entassés dans le camp de Canaan.
Certains n'ont pas attendu: quinze minutes après le tremblement de terre, Laferrière dégainait son carnet pour noter ce qui est devenu «Tout bouge autour de moi». D'autres n'ont d'abord pas pu sortir une ligne, comme Christophe Charles: «Je ne suis pas un sprinter comme Dany Laferrière, je suis plutôt un marathonien. Ce n'est que plus tard que j'ai pondu un malheureux poème, "Goudougoudou". Mais un roman pourra peut-être en sortir.»

Gary Victor, un des plus lus ici grâce à ses polars vaudous, a été contacté pour écrire des reportages: «Ca m'était personnellement impossible. J'ai été happé par la grande peur qui existait alors. J'ai fini par y échapper, par procuration, en créant les personnages de "Soro". Mais même prendre une photo me semblait un viol. Je ne voulais pas d'une représentation hollywoodienne permettant aux "ventres pleins" de se sentir bien après quelques minutes de sensations.» Oui, sur l'épineuse question de l'esthétisation des catastrophes, comme sur toutes celles qui concernent l'humanité et se posent chez eux de façon hyperbolique, les Haïtiens aussi ont de quoi contribuer aux colloques les plus pointus. Et beaucoup à nous apprendre.
«A quelque chose malheur est bon !»

Né en 1962 à Port-au-Prince, grand bavard devant l'Eternel,
DOMINIQUE BATRAVILLE considère qu'«un poète
doit avoir sept métiers pour vivre en Haïti».
Il est lui-même écrivain, éditeur à ses heures, journaliste
 (en particulier au «Nouvelliste»), et comédien
(par exemple dans le «Royal Bonbon» de Charles Najman,
 Prix Jean Vigo 2002). (©Gaël Le Ny / Etonnants Voyageurs)



Fallait-il courir le risque de l'«opportunisme» avec une «exploitation» littéraire du séisme? Le débat reste prudent. Sauf quand le génialement excentrique Dominique Batraville confesse ses regrets en riant fort:
«Je n'ai pas pu sauter sur l'occasion pour me médiatiser, malheureusement! Je devais gérer ma survie, et la terreur post-séisme m'empêchait d'écrire. Il m'a fallu sept mois pour écrire "l'Archipel des hommes sans os", puis un roman que je viens de boucler - et pour lequel je cherche un éditeur. On m'a quand même invité dans une dizaine de villes à l'étranger: j'ai toujours rappelé qu'il y avait 300.000 morts et que je n'y étais pour rien, mais le séisme m'a fait rencontrer des sommités dans des universités! C'est vrai, il a permis à Haïti d'avoir une visibilité internationale et aux ONG défaire beaucoup de fric. J'ai été complice de cela. Mais ça m'a permis d'exercer mon talent d'écrivain.»

«A quelque chose malheur est bon !» résume une voix qui arrache un rire nerveux à l'assistance. James Noël, le jeune poète qui monte, affirme que le motif du séisme nourrit son écriture depuis 2005 («Nous ne sommes pas à notre première fin du monde en Haïti», nous écrivait-il fin janvier 2010). Il a certainement raison de se méfier de la compassion: «Ce qu’il y a de flou dans la compassion, c’est qu’il existe une compassion qui puise sa source dans ses propres larmes…» Mais au fond tant mieux si l'émotion suscitée en 2010 soutient l'«enthousiasme littéraire» qu'observe Saint-Eloi dans ce pays ravagé par la «gangrène politique».

Né à Port-au-Prince en 1953, prix Médicis 2009 avec
«l’Enigme du retour», DANY LAFERRIERE a fui Haïti pour
 Montréal en 1976. Il le raconte dans «Chronique
de la dérive douce», à paraître début mars (Grasset).
 (©Gaël Le Ny / Etonnants Voyageurs)
«Il se passe dans la littérature haïtienne ce qui s'est passé en peinture dans les années 1940», explique-t-il au restaurant Babako, où l'on sert du cabri, du riz aux haricots rouges et de la bière Prestige.

Retour au pays fatal
La 2e édition du festival Etonnants Voyageurs en Haïti devait démarrer le 14 janvier 2010. Le séisme avait tout annulé, mais Michel Le Bris, Lyonel Trouillot et Dany Laferrière s'étaient promis de récidiver.
Il a fallu attendre qu'un gouvernement soit enfin constitué, en novembre 2011: l'édition 2012 s'est tenue du 1er au 4 février, dans une dizaine de villes et de nombreuses écoles, avec une soixantaine d'écrivains, dont Régis Debray, Alain Mabanckou, Jean-Marie Blas de Roblès, Léonora Miano ou encore Hubert Haddad (Le Clézio n'est finalement pas venu, c'est dommage: il a raté quelque chose).
Coût de l'opération: un peu plus de 200.000 euros. Une 4e édition est prévue pour 2014.
Saint-Eloi sait un peu de quoi il parle: sa grand-mère ne savait pas lire, il publie aujourd'hui ses compatriotes au Canada, chez Mémoire d'encrier, pour encourager «un art aussi fort, aussi extrême que le délabrement»: «Je reçois des textes de gens qui découvrent la langue française par eux-mêmes et ont le "grand-goût" du monde. L'écriture est pour eux un moyen d'accéder à la citoyenneté, de sortir des bidonvilles, d'obtenir un visa.»
A quoi peut servir la littérature
Jean-Euphèle Milcé, qui dirige la sauvegarde des archives des Affaires étrangères, vient de signer «les Jardins naissent» chez Coups de tête à Montréal et de réaliser «Eloge de l'underground», un documentaire sur des artistes plasticiens de Port-au-Prince.
Il rappelle que certains vendent et exposent désormais leurs oeuvres dans le monde entier, pour en tirer cette leçon d'économie générale: «Puisque ce pays est vulnérable, on ne peut concurrencer les autres sur les technologies; il faut miser sur ce qu'on sait faire, donc investir massivement dans la culture.»
Et cela vaut aussi pour la littérature, dit-il en confirmant qu'une nouvelle génération d'écrivains est en route:

Né en 1983, MAKENZY ORCEL a publié des poèmes et,
au Canada, deux romans remarqués: «les Immortelles» et
«les Latrines» (Mémoire d’encrier).
(©Gaël Le Ny / Etonnants Voyageurs)



«Il y a un rapport évident entre la misère, l'inoccupation et la mise à disposition des livres qui, depuis quinze ans, a commencé dans les quartiers populaires. De jeunes auteurs issus des ghettos sabotent le langage, d’autant que c’est une génération frondeuse qui n’a pas connu la censure. Ca semble un peu mesquin de le dire, mais c’est la réalité: l’écriture devient chez eux un moyen de se réaliser soi, d’avoir des revenus, de pouvoir partir. Ils écrivent plus qu’ils ne lisent. Leur patrimoine littéraire est très maigre, quelques livres seulement, mais qu'ils ont lus et relus. Ca peut donner de franches réussites.»

Makenzy Orcel en est une. Ce grand gaillard de 28 ans a vécu seul avec sa mère dans le quartier de Martissant, et fréquenté une de ces «écoles borlettes» qui servent surtout à gonfler le taux d'enfants scolarisés. Mais il a suivi les «vendredis littéraires» animés par Trouillot. A lu ce qui lui tombait sous la main. A compris qu'il fallait «bosser».
Aujourd'hui, après avoir publié des poèmes à compte d'auteur grâce à une ONG, il a à son actif deux romans qui ne ressemblent pas à grand-chose de connu. A du Genet, peut-être? «Les Immortelles» est un fulgurant hommage aux prostituées de Port-au-Prince tuées par le séisme; et le titre des «Latrines» indique assez bien son décor.
Orcel a remporté un joli succès au Québec, décroché une aide pour passer quelques mois près de Caen; on ne serait pas étonné qu'il figure bientôt au catalogue d'un éditeur parisien. Comme Dany Laferrière.

Dany Laferrière et Léonora Miano, dans l'église du lycée
Saint-Louis-de-Gonzague  de Port-au-Prince. (©Gaël Le Ny / Etonnants Voyageurs)
Grégoire Leménager
http://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20120216.OBS1599/haiti-generation-seisme.html

Haïti/ société : le bureau des affaires civiles de la Minustah accompagne la société civile du sud-est...

Par Jeudy Monose/ Pierre-Paul ANCION L’officier des affaires civiles de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah) Ruffin Viclaire Mabiala, qui est aussi responsable du point focal de Kwick : projets à effets rapides dresse un bilan de diverses activités que la Minustah a en cours de réalisation de Janvier au mois de Février 2012 à Jacmel.
M. Ruffin Viclaire Mabiala qui travaille sous la supervision de madame Maria Clara Pires, chef du bureau régional, explique que les Projets à effets rapides, est une série de projets qu’ils exécutent dans un délai ne dépassant pas trois mois. Ces projets permettent au bureau des affaires civiles de la Minustah de satisfaire en partie les besoins de la population.
M. Mabiala a indiqué qu’au bureau des affaires civiles, ils ont plusieurs activités en cours comme l’élargissement du réseau du centre semi autonome de l’électricité de Jacmel pour un montant de 70 milles dollars américains, la donation de 100 milles dollars américains en matériels scolaires entre autres tableaux, banc, à la direction départementale de l’éducation, la construction du tribunal de paix de Jacmel, et de celui de Bainet, chacune de ce constructions coutera 95 milles dollars américains.
Le bureau des affaires civiles de la Minustah travaille en collaboration des organisations de base de la société civile et les associations locales.
A croire M. Mabiala le bureau des affaires civiles de la Minustah projette de construire un sous commissariat dans la localité de Beaudouin, de réhabiliter le commissariat des Anses-à-pitres dans le sud-est d'Haiti.
Le bureau des affaires civiles de la Minustah compte investir dans d’autres domaines comme l’adduction d’eau potable, lampadaire etc. Le budget de l’année 2012 pour la réalisation de ces projets est de 700 milles dollars américains.
Notons que l’année dernière ce bureau a fournit à la direction départementale de l’agriculture des moulins à grain pour 100 milles dollars
Source:Bonzouti.ccom
http://bonzouti.com/actualite/actualite-No1206-Haiti-societe-le-bureau-des-affaires-civiles-de-la-Minustah-accompagne-la-societe-civile-du-sud-est-.html