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jeudi 12 septembre 2013

Ottawa exhorte Haïti à régler ses problèmes politiques

Le Nouvelliste | Publié le :11 septembre 2013 Joël-Denis Bellavance La Presse
Le ministre responsable de l'Agence canadienne de développement international (ACDI), Christian Paradis, a récemment livré un message sans équivoque aux dirigeants haïtiens: ils doivent instaurer un plus grand climat de stabilité politique, sans quoi l'aide au développement pourrait être compromise.
La tenue des élections sénatoriales, qui étaient prévues en 2011, fait partie des gestes qui doivent être posés par les autorités haïtiennes pour raffermir la démocratie et la stabilité politique, a soutenu le ministre Paradis dans une entrevue accordée à La Presse.
Ce n'est pas un hasard si M. Paradis a fait sa toute première visite à l'étranger, en tant que nouveau ministre responsable de l'ACDI, à Haïti, qui reçoit l'une des plus grandes parts de l'aide au développement du Canada.
«J'ai été très clair devant les acteurs politiques. Ils doivent régler les enjeux politiques. Le Canada le répète avec insistance, sinon cela risque de compromettre le développement, et personne ne veut cela. Ils le savent très bien et il n'y a personne qui a été offensé quand j'ai dit cela», a soutenu le ministre.
L'UE s'impatiente
La France et l'Union européenne (UE) ont aussi exprimé leur impatience devant la lenteur du président haïtien Michel Martelly à s'entendre avec les partis de l'opposition afin d'organiser des élections sénatoriales.
Le temps presse aussi. Si des élections n'ont pas lieu avant le 14 janvier 2014 afin d'élire 10 nouveaux sénateurs, le président Martelly pourra alors constater la «caducité» du Parlement, démettre les parlementaires de leurs fonctions et diriger le pays par décret, ce qui pourrait alimenter le mouvement de contestation. Dans les rangs de l'opposition, on demande la démission du chef de l'État si les élections n'ont pas lieu avant la fin de l'année.
Depuis le terrible séisme qui a dévasté le pays et fait 230 000 morts, en janvier 2010, des progrès tangibles ont tout de même été réalisés en Haïti, notamment au chapitre du déplacement des milliers de sans-abri qui occupaient le Champ de Mars après le tremblement de terre. Mais les choses avanceraient plus vite si la classe politique pouvait régler la question des élections.
Une idée qui fait son chemin
Le ministre Paradis se réjouit de constater que les dirigeants haïtiens reconnaissent l'importance de rendre des comptes dans l'utilisation des millions de dollars venant des pays donateurs. L'idée de conclure un «pacte de responsabilité mutuelle» entre les autorités de Port-au-Prince et les bailleurs de fonds fait son chemin.
«L'idée, c'est que les dirigeants d' Haïti nous disent clairement ce qu'ils veulent faire en termes de développement et que nous leur disions clairement ce qu'on attend. Il ne s'agit pas de leur dicter nos priorités, mais de leur dire ce qu'on attend d'eux, c'est-à-dire des résultats concrets, des résultats durables, une économie qui soit de plus en plus autosuffisante», a précisé le ministre.
M. Paradis a de nouveau confirmé que le gouvernement Harper évalue les programmes d'aide au développement et que des réductions sont possibles. Mais il a refusé de donner plus de détails. Depuis 2007, le Canada a versé environ 1 milliard de dollars en aide à Haïti. En 2011-2012, l'aide s'élevait à 205 millions. Mais cette somme pourrait être ramenée à 90 millions par année, selon certaines informations.
Joël-Denis Bellavance La Presse
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121146

La loi électorale...Le vote des députés jette la confusion

Le Nouvelliste | Publié le :11 septembre 2013
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
Après avoir été votée lundi à la Chambre des députés, la loi électorale est acheminée au Sénat pour les suites nécessaires. Une bonne nouvelle selon le Premier ministre Laurent Lamothe. Paradoxalement, pour le ministre Ralph Théano et les conseillers politiques du chef de l'Etat, il n'y pas eu de vote, même si le ministre de la Défense nationale, ancien sénateur de la République soutient le contraire.
Un vote qui crée la confusion. Visiblement, les violons ne s'accordent pas au sein du pouvoir sur le vote du projet de loi électorale lundi par les députés. Intervenant mardi depuis Paris sur Radio France internationale (RFI), le Premier ministre Laurent Lamothe avait éprouvé une certaine satisfaction en parlant du vote de ce document. « La bonne nouvelle, c'est que la loi a été votée hier soir...La balle est maintenant dans le camp du Sénat...Nous avons déjà mis de côté plus de 10 millions de dollars pour ces élections. Nous avons donné des frais d'établissement de 1.5 million de dollars pour le CTCEP... », a-t-il dit.
Parallèlement en Haïti, on entend un son de cloche tout à fait différent. Cacophonie. « On ne peut pas parler de vote, a soutenu le ministre Ralph Théano, chargé des Relations avec le Parlement. Aujourd'hui, personne ne peut dire combien de députés ont voté pour le projet de loi électorale, combien d'abstentions. Une lettre de protestation a été acheminée à l'exécutif disant que pratiquement il n'y a pas eu de vote. Le président de la Chambre des députés a pris sous sa propre responsabilité d'adopter le document. »
Ralph Théano a souligné que l'exécutif attend que la loi lui soit acheminée pour savoir ce qu'il va faire. Cependant, selon l'ancien sénateur Kely C. Bastien, la Constitution ne prévoit pas d'objection de la part du Chef de l'Etat en cas de session extraordinaire d'après les prescrits de l'article 123. « Dans ce cas, on dit que la loi est ajournée, le président doit attendre l'ouverture de la prochaine session législative », a souligné l'ancien président de la Chambre des députés.
L'ancien parlementaire a reconnu que dans le cadre d'un consensus politique, le chef de l'Etat pourrait toujours faire objection et convoquer la Chambre des députés en session extraordinaire. Cependant, il a insisté sur le fait qu'au regard de la Constitution amendée, le chef de l'Etat ne peut pas faire objection pendant que les députés sont en vacances.
Pour prouver que la séance du lundi 9 septembre a été faussée, le ministre Théano a menacé d'utiliser les grands moyens. « Nous avons les bandes vidéo de la séance, nous allons les diffuser pour l'ensemble de la population sur la télévision nationale et d'autres stations privées. A aucun moment de la durée, il n'y a pas eu de vote sur la loi électorale », a-t-il soutenu.
Tout en réitérant le désir de voir les élections organisées avant la fin de l'année, Ralph Théano a laissé comprendre que seule la loi électorale de 2008 est en vigueur. « Seule une loi chasse une autre loi », a-t-il avancé. Pour le moment, a-t-il dit, ni la Chambre des députés ni le Sénat n'ont pas encore voté d'autre loi électorale. Le ministre trouve l'appui de plusieurs conseillers du chef de l'Etat.
Pour sa part, Rodolphe Joazile, ancien sénateur de la République et ministre de la Défense nationale, s'est montré sensiblement en désaccord avec la position de son collègue Ralph Théano. L'ancien président de l'Assemblée nationale a reconnu aux parlementaires le droit de modifier le projet de loi électorale reçu de l'exécutif. « Tout comme, a-t-il ajouté, c'est un droit que le président de la République a pour faire objection. Nous ne sommes pas encore là puisque la ''loi électorale a été votée seulement au niveau de la Chambre des députés''. On attend le Sénat et la transmission du document au chef de l'Etat aux fins de publication. »
Le ministre Ralph Théano a fait savoir qu'une cinquantaine de députés sont sur le point de signer une pétition pour dénoncer la séance de lundi, en plus de la lettre de protestation envoyée à l'exécutif. Le président de la Chambre des députés, qui n'a jamais eu de bonnes relations avec Raph Théano, a lancé une mise en garde contre tout député voulant lui envoyer une pétition, une quelconque autre forme de protestation. «...j'expliquerai à la population dans quelle condition le Palais national avait convoqué des députés après le vote. Certains ont été mis à genoux... », a révélé Jean-Tholbert Alexis.
Selon Jean-Tholbert Alexis, qui n'a pas caché son opposition au pouvoir en place, il est temps que les députés défendent les intérêts de la population, non ceux du Palais national en cherchant à violer la Constitution du pays. « J'ai tranché souverainement au regard du règlement intérieur », a-t-il martelé.
La loi électorale a été acheminée au Sénat de la République pour les suites nécessaires. C'est surtout l'article 241 du document qui rend le pouvoir inconfortable. L'article indique que les 10 sénateurs, dont le mandat devrait arriver à terme le 14 janvier 2014, pourront rester à leur poste jusqu'en 2015. Ces sénateurs sont pour la plupart des opposants farouches à Michel Martelly. Ils reprochent à ce dernier, entre autres, sa volonté de rendre dysfonctionnel le Sénat pour ensuite constater la caducité du Parlement.
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121186

Jeux de la Francophonie...Desravines et Roosevelt sur les toits de Nice

Le Nouvelliste | Publié le :11 septembre 2013
Valéry Daudier vdaudier@lenouvelliste.com
Haïti fait partie des cinq finalistes de la chanson aux Jeux de la francophonie qui se déroulent à Nice, en France. Si le pays est déjà éliminé en football, cyclisme, littérature et conte, Linouse Desravines (52kg) a toutefois offert à Haïti sa première médaille (bronze) mercredi. Qualifié pour la deuxième phase, le groupe Unistep, qui représentait notre pays dans la catégorie « danse », est aussi éliminé de la compétition mais retenu pour se produire à la clôture de ce grand événement.
A mi-chemin de la fin de cet événement international, les finales commencent à offrir leurs lots de vainqueurs. En chanson, Haïti est représentée par Jean Jean Roosevelt. Une autre bonne nouvelle de la journée. Haïti, l'Autriche, le Burkina Faso, le Liban et Rwanda sont les cinq finalistes de cette catégorie. La grande finale se déroule ce jeudi soir à l'Opéra de Nice.
Midi 48 à Nice. Prises de photos incessantes entre danseurs venus de 15 pays, dont Haïti, accolades sur l'estrade du Théâtre de Verdure sur la côte d'Azur. On fait passer le temps en attendant la délibération du jury. Le groupe de danse Unistep, qui représente Haïti aux Jeux de la francophonie, vient de se mesurer avec ceux de 14 autres pays de la compétition. Dans un « rapsin », un mélange de rap-hip hop et de « rasin ».
La décision du jury se fait attendre, mais les optimistes soutiennent que la prestation d'Haïti figure parmi les meilleures. Ils ont raison. Les cinq jeunes Haïtiens formant ce groupe n'ont pas déçu l'assistance. Encore moins les cinq membres du jury. Pour preuve, comme prévu, le groupe a été retenu parmi les huit finalistes, aux côtés du Congo Brazzaville - meilleure prestation mais classée deuxième derrière la France, selon le jury -, du Gabon, de la Belgique, du Liban, du Cameroun et du Maroc.
Pour la deuxième phase du concours à 15 h, Haïti est tombée sur les danseurs représentant le Gabon en quart de finale. Pour ce face-à-face, Unistep est éliminé. Pas avec la décision unanime des membres du jury - deux voix pour et trois contre. Haïti est toutefois retenue pour danser à la clôture des spectacles.
Mercredi soir, Haïti affrontait le Sénégal. Cette fois-ci en football. Déception. La sélection, qui jouait à 10 contre 11 avant la demi-heure de jeu, s'est inclinée par 3-0 et sort de la compétition. Avant même de quitter le stade, une nouvelle est venue soulager les membres de la délégation haïtienne : Linouse Desravine a remporté la médaille de bronze. « Cette médaille représente beaucoup pour moi même si ce n'est pas cette couleur que j'espérais, a-telle réagi. Je me suis dit que l'essentiel est d'être parvenue à l'emporter pour mon pays et surtout d'ouvrir la voie aux autres collègues judokas en particulier et tous les représentants d'Haïti en général qui sont encore en course pour d'autres médailles. »
La beauté de cet événement, c'est sa diversité. La diversité des disciplines qui rend triste et soulage parfois en même temps. On est tombé par-ci, on se relève par-là. A l'instar de certains pays comme la France, Haïti en a vécu l'expérience.
Valéry Daudier vdaudier@lenouvelliste.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=121178